Dossier-choc sur le travail dans les abattoirs du Québec
8 octobre 1980, texte sur le travail dans les abattoirs du Québec paru dans la Presse.
Dans le cours d’une étude menée par des biologistes de l’Université du Québec à Montréal et par des spécialistes de génie industriel de la PTQ et de la CSN sur « la condition de travail dans les abattoirs sur la santé des travailleurs(euses) », on a établi que:
Les niveaux de bruits dépassaient dans presque tous les cas la limite maximale permise de 90 décibels pendant huit heures.
La cadence de travail provoque plus de 60 gestes à la minute pour 16.7% des employés et plus de 30 gestes à la minute pour 39.6% des ouvriers.
Un risque élevé d’accidents de travail (19.1% des répondants se sont coupés au moins une fois au cours de la journée où ils ont rempli le questionnaire du comité de travail).
Fréquence élevée des verrues (28.5% des travailleurs des abattoirs de volaille ont des verrues).
Douleurs musculaires et problèmes de circulation : maux de dos (54.8%), maux de jambes (62%), enflure des jambes (17.9%).
27% des travailleurs souffrent de varices.
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Plusieurs de ces problèmes sont reliés au fait que les travailleurs restent debout. Ils travaillent donc sans se déplacer tout au long de la journée. Les accidents sont fréquents puisque les ouvriers manipulent des outils coupants (scie, couteau, ciseau). La graisse de pou let et l’eau recouvrent presque toujours les planchers rendant ceux-ci glissants. 61% des répondants ont déclaré avoir glissé au moins une fois. Cela au cours de la journée à laquelle ils ont répondu au questionnaire.
Les biologistes Donna Mergler, Nicole Vézina et Annette Beauvais ont effectué cette enquête auprès des travailleurs d’une dizaine d’abattoirs du Québec. Notamment Berthier, les Sulnaies, Saint-Damase, La Malbaie, Princeville Saint-Jean-Baptiste, etc.
Pas moins de 700 travailleurs des abattoirs de volaille ont répondu au questionnaire sur une possibilité de 1337.
L’étude, commandée par le protocole d’entente FTQ – CSN -UQUAM sur la formation syndicale, pourrait s’avérer l’un des dossiers-choc. On le remettra aux centrales syndicales à la veille des négociations de conventions et d’implantation de premières ententes dans ce milieu de travail artisanal, à peine ouvert au monde syndical, mais en fulgurante expansion.
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