Comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France

Le comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France, un héros controversé

Figure légendaire de l’histoire canadienne, Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, a été gouverneur de la Nouvelle-France de 1672 à 1682. Plus tard, de 1689. jusqu’à sa mort, en 1698. Militaire de carrière, le comte passe la majeure partie de sa vie à la cour lorsqu’il n’est pas en campagne.

Frontenac était un homme vaniteux et prodigue. En Nouvelle-France, il a des démêlés avec le clergé, l’intendant de la colonie et le Conseil souverain. Il appuie notamment la vent de l’eau-de-vie aux Amérindiens malgré l’opposition de Mgr de Laval, le premier évêque de Québec. Ses accès de colère lui valent d’être rappelé en France.

Au moment de sa seconde nomination, en 1689, Frontenac lance des incursions sur la frontière avec les colonies anglaises. Les destructions et les morts entraînent une mobilisation en Nouvelle-Angleterre, d’où on organise et lance une invasion du Canada. Frontenac prépare la défense de la colonie contre la flotte anglaise rassemblée à Boston, en rappelant les milices. Aussi en faisant ériger des ouvrages de défense dans la ville

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Le 17 octobre  1690, le bouillant gouverneur entre dans la légende en déclarant à l’émissaire de sir William Phips venu réclamer la reddition de Québec : « Je n’ai point de réponse à faire à vostre général que par la bouche de mes cannons et à coups de fusil » (une autre variante de la célèbre phrase dit comme suit : « La seule réponse que je ferai à votre général viendra de la bouche de mes canons et du feu de mes mousquets »).

Cette réplique cavalière à l’ultimatum des Anglais produit un effet psychologique sur les envahisseurs. Après un débarquement sur les battures de Beauport contrecarré par les milices, les troupes de la Nouvelle-Angleterre se rembarquent sur leurs navires et reprennent la mer. Cette victoire décisive et les succès de la guerre d’embuscade que le gouverneur préconise contre les Iroquois alliés des Anglais constituent les plus hauts faits d’armes de Frontenac.

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Mais Louis Buade de Frontenac soutient aussi, à cause de ses propres intérêts commerciaux dans la traite des fourrures, la politique expansionniste de l’intendant Talon, d’abord condamnée par Versailles, mais qui sera finalement endossée par le gouvernement français. Le réseau de postes de traite mis en place par Frontenac formera l’armature de l’Empire français d’Amérique.

Plusieurs municipalités, œuvres, voies de communication, salles, institutions culturelles portent au Québec le nom de ce personnage, l’un des acteurs les plus importants des premiers temps de la Nouvelle-France, une figure controversée qui est restée à jamais dans l’histoire de coin de terre.

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Une statue du comte de Frontenac, œuvre du sculpteur Louis-Philippe Hébert, a été installée sur la façade principale de l’Hôtel du Parlement au mois d’août 1890, soit deux cents ans après la célèbre réplique du gouverneur à la demande de capitulation de l’amiral Phips : « La seule réponse que je ferai à votre général viendra de la bouche de mes canons et du feu de mes mousquets ».

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Frontenac
Le comte de Frontenac vu par le Musée Grévin de Montréal. Photographie : Histoire du Québec.ca.

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