Explorateurs et compagnies de commerce
C’est la recherche d’une voie d’accès aux produits de l’Orient qui a amené les explorateurs français dans l’Amérique du Nord. L’occupation du territoire actuel du Canada de l’Est par les Français est liée à la quête perpétuelle de nouvelles peaux de castor pour alimenter le commerce des fourrures, et la Nouvelle-France s’est construite autour de cette activité.
Les premières tentatives de colonisation française datent du royaume de François 1er qui est le premier souverain français à s’intéresser au Canada. C’est lui qui finança les expéditions de Verrazano, de Jacques Cartier et de Roberval, ces voyages d’exploration qui aboutissent à un premier essai d’établissement permanent européen sur le territoire du Canada. Pourtant, les guerres de religion détournent l’attention de la France de ses possessions durant plusieurs années. Seuls les pêcheurs continuent de fréquenter les riches bancs de poissons de Terre-Neuve pendant de longues décennies…
À la fin du XVIe siècle, le climat est à nouveau propice aux entreprises lointaines et le roi Henri IV relance donc la colonisation en faisant appel aux capitaux privés. Ainsi, en confiant l’exploitation des colonies françaises à des compagnies en échange d’un monopole du commerce, la couronne se décharge des risques liés à l’aventure coloniale.
Les compagnies s’engagent à peupler la colonie, en y transportant des colons et en subvenant à leurs besoins pour un certain temps. Le gouverneur des possessions françaises détient une commission du roi, mais celui-ci désigne le candidat choisi par les actionnaires.
Toutefois, la plupart des concessionnaires négligent leurs obligations en ce sens. En fait, leurs profits de la traite des fourrures sont trop faibles en comparaison avec les dépenses nécessaires au maintien d’une colonie. Jusqu’à la fondation, en 1627, de la Compagnie des Cent-Associés pour le commerce du Canada par le cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, la Nouvelle-France est d’abord un comptoir de traite des fourrures.
Le cardinal de Richelieu qui veut faire du royaume de France une grande puissance maritime, comparable à l’Angleterre et aux Pays-Bas. Le cardinal accorde donc le monopole de la traite en Nouvelle-France à une société disposant de moyens plus considérables que les précédentes.
La Compagnie des Cent-Associés exercera son privilège jusqu’en 1663, directement ou par l’intermédiaire de ses partenaires. C’est ainsi qu’elle cède en 1645 à la Communauté des habitants qui, comme son nom l’indique, est formée de résidents permanents de la colonie (à l’époque, le mot habitant ne désigne pas uniquement les personnes vivant sur des terres, mais il s’applique à tous ceux qui ont choisi de s’établir dans la colonie). C’est un moment important dans l’histoire de la Nouvelle-France, puisque les colons contrôlent pour la première fois le commerce des fourrures.
Durant la période des Cent-Associés, le pouvoir se concentre dans les mains du gouverneur de la colonie qui réside au fort Saint-Louis, à Québec. Au début, le gouverneur est assisté par un lieutenant, qui le remplace en cas de besoin, un greffier, qui rédige les actes officiel et un ingénieur-arpenteur. Les commis s’occupent, quant à eux, de l’administration des finances.
Avec la constitution de la Communauté des habitants, un premier conseil est mis sur pied pour assister le gouverneur. Ce conseil s’occupe entre autres choses de la régie du commerce et de la réglementation. Il est formé de représentants des habitants des trois postes de Québec, Trois-Rivières et Montréal.
En 1651, la ville de Québec est dotée d’un premier tribunal permanent : la sénéchaussée. En 1657, le conseil obtient la responsabilité des finances coloniales, mais le gouverneur se voit ensuite retirer l’essentiel de ses pouvoirs en matière judiciaire, prélude à des changements importants en 1663.
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