La colonisation du Nord

La colonisation du Nord du Québec

La colonisation du nord québécois touche d’abord le bassin versant de la rivière de l’Outaouais, vers les années 1830.

C’est l’exploitation forestière qui entraîne l’arrivée de centaines de travailleurs et l’établissement de grands chantiers pour les loger et qui assure l’afflux des familles des bûcherons vers 1840, quand des dizaines, voire des centaines partent à l’assaut des Pays-d’en-Haut, en remontant en canot d’écorce la rivière du Nord.

Un peu plus tard, le mouvement de colonisation prend une forme plus structurée et organisée et le personnage à l’origine de ce mouvement est le curé Antoine Labelle de Saint-Jérôme qui voyait le nord des Laurentides comme une terre promise pour les Canadiens français, alors que la situation des seigneuries était au pire et que la plupart des jeunes choisissaient l’exil vers les États-Unis.

À l’initiative du curé Labelle, des villages sont fondées et des fermes sont installées autour des chantiers à peu près à tous les trente kilomètres, en pleine forêt, le long des principaux cours d’eau. Certaines de ces fermes sont encore visibles, échelonnées le long la rivière du Lièvre, comme les fermes d’Oxbow (Val-des-Bois), des Pins (Notre-Dame-du-Laus), du Wabassee, du Lacots (Notre-Dame-de-Pontmain), la Ferme Tapani, la Ferme Rouge, la Ferme Neuve.

voyageurs canadiens outaouais
Voyageurs canadiens poussant un canot dans un rapide 1870-1873. William Henry Bartlett. Source : Bibliothèque et Archives Canada / C-008373. Licence : Aucune. Le dessin fait partie domaine public.

Aux débuts, du côté de l’Outaouais, la rivière du Lièvre a été pendant longtemps la seule voie de communication. Pour arriver à la destination, les colons montaient en canot à partir de la ville de Buckingham jusqu’à Mont-Laurier. Cette montée était difficile, car les colons devaient pagayer pendant quatre jours avec un bagage imposant. Ensuite, le curé Labelle, qui voyait les colons se décourager, a eu l’idée de mettre en service deux bateaux à vapeur sur la rivière du Lièvre.

Un premier bateau prenait les colons de Buckingham pour les monter au barrage de High Falls et un deuxième, qu’on avait construit en haut de la chute, les amenait jusqu’aux rapides des Cèdres. Le plan du curé prévoyait un troisième bateau jusqu’à Mont-Laurier (Rapides de l’Orignal à l’époque), mais ce projet ne s’est jamais réalisé, puisque le chemin Chapleau a été ouvert en 1885. Les deux bateaux ont navigué pendant une dizaine d’années.

À la fin des années 1885, le chemin Chapleau s’est allongée à partir de Saint-Jovite vers La Minerve, Nominingue et Kiamika et a permis l’intensification de la colonisation entre Notre-Dame-de-Pontmain et Mont-St-Michel, de telle sorte que les colons s’installaient en chapelet sur tout le parcours de la rivière du Lièvre qui est demeurée la route principale pendant 25 ans, jusqu’à l’arrivée du chemin de fer : le courrier et les marchandises étaient acheminés en canot, alors que les colons se déplaçaient sur la rivière pour se rendre à l’église ou visiter les villages voisins. Le mouvement de colonisation accentué grâce à l’arrivée du chemin de fer dans l’actuel secteur Masson-Angers de la ville de Gatineau et atteint son apogée entre 1876 et 1886.

Ensuite, le chemin de fer appelé le train du Nord relie Saint-Jérôme à Mont-Laurier entre les années 1891 et 1909, facilite la colonisation des cantons du Nord et contribue au développement économique de la région en permettant le développement de l’industrie manufacturière.

(D’ailleurs, si cette ligne a permis de soutenir l’industrie forestière, elle a également favorisé le tourisme qui a connu des jours de gloire durant les années 1920 à 1940 alors que le Canadien Pacifique a mis sur pied les trains de neige pour transporter les skieurs de fin de semaine en provenance de Montréal. Le tourisme connaît également un essor important au niveau de la pêche, la chasse et la villégiature. En parallèle au développement du récréotourisme, l’agriculture a évolué en favorisant la production laitière et l’élevage de bovins de boucherie).

Le développement du réseau routier, dont la construction de la route Montréal – Abitibi dans les années 1930, permet aux forestiers de transporter le bois par voie terrestre, ce qui entraîne, en 1993, la fin de la drave sur la rivière du Lièvre, autorisant alors le développement du récréotourisme et de la villégiature aux abords de la rivière.

En 1948, on finalise la route nationale, soit la 11, aujourd’hui la 117, afin de permettre aux véhicules motorisés d’atteindre les terres du nord des Laurentides. La construction de la nouvelle route nationale permet le développement rapide des régions de Mont-Laurier et de la Haute-Lièvre. En 1989, le chemin de fer est démantelé pour faire place, quelques années plus tard, au parc linéaire Le P’tit Train du Nord, utilisé à des fins récréatives.

Un grand explorateur du Nord. Photo d'histoire du Québec.ca.
Un grand explorateur du Nord. Photo d’histoire du Québec.ca.

Canton de Hainaut

Ce canton inhabité (proclamation en 1966) de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau se trouve au sud-est de la réserve faunique de La Vérendrye, à quelque 60 km au nord-ouest de la ville de Maniwaki. Son territoire est baigné par le lac Delahey. Le nom est inspiré d’une région historique sis de part et d’autre de la frontière franco-belge et qui s’étend à l’ouest du massif ardennais entre la Sambre et l’Escaut. Le Hainaut doit son nom à la Haine, affluent de l’Escaut. Le traité des Pyrénées (1659) et celui de Nimègue (1678) assuraient à la France la partie méridionale qui forme le Hainaut français. En 1795, le Hainaut autrichien était également annexé à la France. La portion autrichienne, intégrée aux Pays-Bas en 1814, deviendra une province belge en 1830. Les villes importantes sont Mons, Charleroi et Tournai pour la Belgique, Valenciennes et Maubege pour la France. La Nouvelle-France recevra un certain nombre de pionniers provenant de cette région. Ce toponyme s’insère dans un système où sont rappelés des lieux français par la dénomination de plusieurs cantons voisins dont ceux d’Auvergne, de Lyonnais et de Picardie notamment.

Canton de Languedoc

Formant une rangée continue entre le lac Abitibi, près de la frontière ontarienne et le lac Obalski à l’est, sept cantons ont été désignés en 1906 en reprenant le nom des régiments français qui ont combattu en Nouvelle-France entre 1755 et 1760 au cours de la guerre de Sept ans. Le régiment de Languedoc, pour sa part, avait été formé en 1672. À la bataille des Plaines d’Abraham en septembre 1759, il était commandé par le colonel Privat. Le Languedoc est une région historique du Midi de la France dont Montpellier et Toulouse ont été les pôles principaux. Le canton de Languedoc se trouve à quelque 70 km au nord-est de Rouyn-Noranda. Le canton fut proclamé en 1916.

Installation aux écluses de la ville de Québec. Photo d'Histoire-du-Québec.ca.
Installation aux écluses de la ville de Québec. Photo d’Histoire-du-Québec.ca.

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