Une énorme circulation de faux billets
Elle serait créée par une organisation de faux-monnayeurs qui expédieraient des billets en Europe
L’arrestation de six présumés faux-monnayeurs ne réglerait pas le problème
Si les présomptions des officiers de plusieurs banques sont justes, le centre d’opération de faux monnayeurs qui fabriquent des billets de banque de la Banque Canadienne Nationale et de la Banque Impériale n’a pu encore été localisé, et l’arrestation de sept individus qui sont sous l’accusation d’avoir eu en leur possession des machines pouvant contrefaire des billes et aussi sous l’accusation d’en avoir contrefaire des billets et aussi sous l’accusation d’en avoir contrefait ne résout pas encore le problème.
Des gérants de banque ont déclaré hier que la contrefaçon de billets de banque de la Banque Canadienne Nationale était bien imparfaite et que même on croyait que le « fabrique où on les imprimaient n’avait pas encore mis de billets sur le marché ».
Hier soir, M. Beaudry-Leman, gérant général de la Banque Canadienne Nationale, nous a déclaré qu’il n’y avait pas en ce moment de faux billets de banque de la Banque Canadienne Nationale en circulation. M. Leman a ajouté qu’il ne croyait pas qu’on avait eu le temps de mettre en circulation des billets qui auraient été fabriqués à l’endroit où une importante arrestation a été effectuée mercredi.
M. Leman a ajouté qu’il n’avait jamais déclaré qu’il avait eu ces semaines dernières pour plusieurs milliers de dollars de billets de la Banque Canadienne de déposés dans les différentes banques du pays.
Un grand nombre de billets, faux naturellement, ont été déposés dernièrement dans nos banques. Il y a actuellement de faux billets canadiens jusque dans les banques de Londres; là, on a reçu dernièrement pour une valeur de plus de $300,000 de faux billets de banque de la Banque Impériale et 29,000 dollars de ces billets sont maintenant en route pour le Canada.
Dans le cas des billets de la Banque Impériale, on se demande si les fabricants ne sont pas à Londres. Il est plutôt admis toutefois que leurs quartiers généraux sont au Canada et les recherches soutenues de la Sûreté fédérale se continuent de plus en plus minutieuses.
Mercredi, après avoir obtenu l’information qu’une presse à imprimer avait été livrée près de l’Assomption chez un cultivateur, il y a environ dix jours, trois automobiles, remplis d’officiers de police de la Sûreté fédérale arrivaient à l’endroit mentionné et les policiers arrêtaient unn cultivateur nommé Beaudoin et ses cinq fils. Plus tard, dans la journée, un autre inculpé dans l’affaire était arrêté à Montréal.
Les prévenus dans cette affaire qui ont donné les noms d’Alfred, Gustave, J. Médéric, J. Maximilien, Pierre Paul Beaudoin et Denis Viger ont comparu en cour hier et ont été remis en liberté moyennant une caution de $15,000 chacun. Les inculpés, sauf le père qui demeura auprès de sa femme malade, avaient été ramenés à Montréal de bonne heure hier par la police fédérale.
L’enquête préliminaire a été fixée par le juge Perreault, devant qui les inculpés ont comparu, à mercredi, le 8 du courant.
Cependant, les accusés devront revenir en Cour aujourd’hui alors que l’on fixera d’une façon définitive l’endroit des procès ainsi que la question des plaidoyers de culpabilité s’il doit y en avoir.
On a offert aux inculpés d’avoir leur procès dans le district de Joliette où l’offense aurait été commise et où ils sont domiciliés pour la plupart, mais les accusés ont préféré opter pour un procès dans le district de Montréal.
Dans les cercles judiciaires, on croit qu’il y aura des plaidoyers de culpabilité dans cette cause ; on mentionne même qu’un des inculpés aurait aidé la police dans certaines recherches et qu’il se pourrait qu’on l’entende comme témoin à charger dans la cause si les inculpés sont condamnés à subir leur procès.
C’est Me R. L. Calder, C.R., qui occupe pour la poursuite tandis que les inculpés sont défendus par Me Arthur Yvon.
Cette nouvelle date du 3 avril 1925.
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