Chronique de la vie mondaine en août 1940

Chronique de la vie mondaine québécoise en août 1940. Histoires du passé…

Ces « nouvelles pas fraîches » témoignent de la vie quotidienne au Québec à l’époque.

Les cinquante ans de service de M. Jenkins

M. George H Jenkins, agent général du combustible du Canadian National, a été le sujet d’une marque d’estime des employés de son service à l’occasion du 50ième anniversaire de son entrée au Canadian National, à Montréal. La présentation fut fiat par M. S. W. Nixon, agent adjoint du service du combustible.

George Henry Jenkins débuta dans les chemina de fer avec le Grand Tronc en 1890 en qualité de garçon de bureau dans le service de la traction. Il avait alors treize ans. L’année suivante il permuta dans le service des achats. Il fut nommé commis dans le service des achats en 1901.

En 1912 il fut promu commis en chef et en 1913, il devenait adjoint de l’agent général du service des achats. Lors de l’amalgamation des chemins de fer en 1923, il fut nomme directeur du service des achats du Canadien National, position qu’il occupe actuellement.

Retraite fermée à l’île Saint-Ignace pour les routiers

Tous les routiers, chefs et assistants du mouvement scout de Montréal sont invites a la retraite ferme prêchée par le Père Jacques Cousineau, jésuite, le 31 courant. Ces exercices se donneront en plein air, sous forme de camp, dans le décor scout. M. le chanoine Raoul Drouin, aumônier général du diocèse, a accorde son approbation aux organisateurs de cette initiative. Il désirerait même voir tous les routiers du diocèse réunis en cette belle opportunité.

Pour tous renseignements, appeler AM. 6075; FR 1423.

La commission du rachat des rentes seigneuriales a déposé un terrier

Trois-Rivières, 26 août 1940. La Commission du rachat des rentes seigneuriales vient de déposer un terrier composant la description des terres affectées par la nouvelle loi dans la paroisse de Sainte-Ursule, comté de Maskinonge.

Les intéressés pourront consulter une copie de ce terrier au bureau du secrétaire-trésorier de la municipalité ou au bureau de la Commission du rachat des rentes seigneuriales et porter les plaintes qu’ils jugeront fondées.

L’honorable Henri Groulx au camp des enfants infirmes de Joliette, le 29 août

L’hon. Henri Groulx, secrétaire provincial et ministre de la santé, et madame Groulx seront les invités d’honneur de la Société de secours aux enfants infirmes de la province de Québec; le jeudi 29 août, au camp de Saint-Alphonse de Joliette.

L’anniversaire de Mme Adélard Godbout

(Du correspondant parlementaire du Canada. – Les ministres du cabinet Godbout et leurs épouses, sont revenus hier, de Freighsburgh. dans le comté de Missisquoi, ou ils ont assisté samedi à une charmante et très sympathique fête de famille. C’était, le 24 août, l’anniversaire de naissance de madame Adélard Godbout. l’épouse distinguée du premier ministre de la province de Québec. À cette occasion, les ministres se rendirent samedi à la ferme de leur chef pour fêter madame Godbout, à qui on offrit des fleurs et de bons souhaits. L’épouse du premier ministre, après avoir remercié les collègues de son mari et leurs femmes de cette délicate attention, fit avec grâce les honneurs de la maison. Assistaient aussi à la fête : l’honorable sénateur Élie Beauregard et madame Beauregard, de Montréal, et M. et Mme James Valentine, de Québec.

Nécrologie

Céré : À Montréal, le 20 août 1940, à l’âge de 20 ans, 5 mois, est décédée Lucienne Céré, fille de feu Dolphe Céré et de Corinne Clément. Funérailles ce matin à l’église de St-Charles, à 8 heures.

Clermont : À Montréak, le 21 août 1940, à l’âge de 62 ans, est décédée Mme Arthur Clermont, née Albertine Raymond. Funérailles ce matin à l’église Ste-Catherine, à 8 heures 20.

Côté : À Montréal, le 21 août 1940, à l’âge de 74 ans, est décédé Charles-Elzéar Côté, époux de feu Mélina Samson. Funérailles ce matin à l’église St-Louis de France, à 8 heures.

Desjardins : À Montréal, le 22 août 1940, à l’âge de 82 ans, est décédée Mme Yve Théodule Desjardins, née Phelanise Perreault, 2186, Bordeaux. Avis de funérailles plus tard.

Guay : À Montréal, le 21 août 1940, à l’âge de 22 ans, est décédée Lucille Coderre, épouse de Roland Guay, demeurant à 1702, Orléans. Les funérailles auront lieu samedi, le 24 courant à l’église Très Saint-Nom-de-Jésus.

Martel: À Martieville, le 20 août 1940, à l’âge de 78 ans, est décédé Arthur Martel, époux de Marie-Rose Prairie. Funérailles ce matin à 10 heures.

Roy : Marie-Joséphone, çagée de 84 ans, fille de Laurent-Lévi Roy, de l’Acadie, décédée le 21 août à la maison-mère des Soeurs Grises, 1183, St-Mathieu. Funérailles ce matin à 7 heures 20.

Sauvé : À Montréal, le 21 août 1940, à l’âge de 80 ans, est décédé William Sauvé, époux de feu Maria Labrèche. Les funérailles auront lieu samedi le 24 courant à l’église Ste-Scholastique.

Les gardes civils doivent être des hommes courageux

« Ils doivent conserver leur sang-froid », dit M. G. Ross, à Verdun

Le Comité pour la protection des civils doit être composé d’hommes courageux, résolus, à accomplir leurs devoirs et possédant un sang-froid à toute épreuve. Ils doivent être renseignés sur les mesures à prendre dans le cas d’une attaque, de sabotage, d’explosion ou de tout autre désastre. Mais, encore une fois, ils doivent être braves et capables de maintenir l’ordre dans la population.

C’est ce que le prédisent du comité provincial, M. Gordon Ross a déclaré, hier, soir, au cours d’une assemblée du comité local de Verdun tenue à l’Auditorium municipal, sous la présidence du maire Edward Wilson. Plus de cinq cents membres étaient présents. M. C. H. Barr, président du comité de Verdun, le maire Wilson, Charles Barnes, président du comité de Montréal; et le surintendant provincial de la Société ambulancière St-Jean, E.B. Proven, adressèrent la parole.

Le gérant de Verdun, M. J.-R. French, assistait à la réunion.

Devoirs des gardes civils

M. Gordon Ross a aussi énuméré les principaux devoirs des gardes civils pour protéger la population dans le cas, par exemple, d’une attaque aérienne, d’une alarme contre les raids aériens ou d’une explosion. Ils sont actuellement imprimés sur des cartes spéciales qui seront dans quelque temps distribuées aux intéressés. Les voici par ordre :

Savoir où se trouve le système d’alarme local. Savoir où est situé le poste de secours le plus proche. Connaître les règlements de l’éclairage. Éviter l’usage inutile du téléphone. Rester à l’intérieur en cas d’une alarme. Soigner les blessures légères dans la maison. Ne pas rester près des fenêtres. Ôter le courant électrique et gaz. Rester dans l’abri le plus proche si on n’est pas chez soi. Ne pas rester dans la rue. Ne pas courir, mais contrôler ses nerfs et donner l’exemple aux autres. Si on est au volant d’une automobile, la diriger vers le bord de la rue et éteindre les phares.

M. Ross a félicité les citoyens de Verdun et les directeurs du comité local des résultats obtenus jusqu’ici. Il leur demanda de continuer à s’organiser rapidement, afin d’être en mesure de protéger la population le temps venu.

M. Charles Barnes

Le directeur adjoint de la police municipale de Montréal, M. Charles Barnes, aussi président du comité pour la protection des civils de Montréal, a défini tous les devoirs des gardes civils dans les cas d’alertes. Il a déclaré qu’ils doivent en tout temps avertir la police, la seconder dans ses efforts et prendre les mesures urgentes qui s’imposent avant son arrivée, afin de protéger la population. Il signala également à l’attention des intéressés que, non seulement les citoyens, mais aussi les maisons de commerce et la propriété publique en général doivent être protégées.Dans le cas d’une explosion, par exemple, les gardes civils devront surveiller les lieux afin qu’il ne se commette pas de vol.

M.Barnes a vivement encouragé les membres du comité de Verdun à poursuivre leur organisation, « dont je suis fière », dit-il. Il les assura de son appui chaque fois qu’ils auront besoin de lui. M. Barnes déplora le fait que certaines gens ne s’intéressent pas suffisamment à ces mesures de précaution dans d’autres municipalités.

Les gardes civils de Verdun posséderont bientôt un brassard blanc qu’ils porteront en temps et lieu. Les lettres « C. P. C. » sont imprimées sur le brassard.

M. Barr

M.Barr a annoncé, au cours de la réunion, la formation de deux équipes auxiliaires. La première sera une équipe de secours urgents et la seconde, une équipe pour les incendies. Sous la direction du docteur C.H. Barr et du chef de police A. Dubeau, le comité de Verdun s’est développé rapidement. Il compte, aujourd’hui, plus de six cents membres et d’autres citoyens adhérent quotidiennement à l’organisation. MM. Georges Ladouceur et C.E. Harris sont les chefs adjoints de division.

Le maire Wilson

Le maire Wilson a félicité les citoyens de s’intéresser à la protection des civils et les a encouragés à poursuivre leurs travaux. Il les assura de son appui constant. « Nous coopérerons avec vous de toutes les façons, afin que la population soit bien protégée,» dit-il.

Décédé à l’hôpital

M. John Smolka, 40 ans,1651. rue Ste-Élisabeth, mourut hier matin, a l’hôpital St-Luc, La police l’avait transporté en toute hâte samedi matin, après l’avoir détenu sous l’accusation « d’avoir été trouvé en état d’ébriété ». Son corps est à la morgue, pour autopsie et enquête du coroner.

M. Pierre Daltour, acteur français, est à Montréal

M. Daltour désire contribuer, ici, à l’épanouissement de la pensée française

Le représentant du journal Le Canada a eu l’avantage de rencontrer hier (le 25 août 1940), un acteur français venu à Montréal pour deux semaines, dans le but de se renseigner sur l’activité du film français dans notre ville.

M. Pierre Daltour, deux fois diplômé du Conservatoire National de Paris pour la tragédie et la comédie, nous a reçu avec une simplicité charmante dans la chambre qu’il occupe à l’hôtel Windsor.

La carrière théâtrale de M. Daltour comporte un palmarès des plus flatteurs. Il a paru sur les grandes scènes parisiennes, notamment l’Odéon et la Comédie Française dans les rôles les plus célèbres : Le Cid, de Corneille; Brtiannicus, de Racine;Hippolyte dans Phèdre, également de Racine, et bien d’autres. Mais il s’est surtout fait remarquer par son interprétation sensationnelle de certains personnages des drames shakespeariens.

M. Daltour est un artiste doublé d’un voyageur. Sorti du Conservatoire en 1913, il n’eut de casse qu’il ne réussisse à réaliser ses goûts de déplacement.

Il en saisit l’occasion et le prétexte en organisant une tournée de propagande française par le film en Amérique latine. C’était alors en 1930.

Parti de France avec une douzaine des bons films de l’époque, il fit le tour de l’Amérique du Sud en partant de Buenos-Aires. Cette entreprise semi-officielle eut un retentissement énorme. Pendant trois ans, M. Daltour parcourut les principales villes de l’Amérique du Sud, montrant inlassablement ses films qui remportèrent les plus grands succès. L’élan une fois donné, le mouvement s’est continué, et, à Buenos Aires même, les films français font maintenant des recettes égales à celles des films étrangers.

En 1937, M. Daltour fit le même périple pour montrer le fil de l’exposition internationale de Paris.

En mars 1939, M. Daltour entreprit de nouveau, à titré privé, une vaste enquête sur les conditions du film français en Amérique. Son immense voyage circulaire ayant comme point de départ Buenos-Aires, le mena jusqu’à New York et Montréal, puis à San-Francisco, avec retour à la capitale argentine par la Terre de Feu.

La déclaration de la guerre le surprit en Argentine, et, malgré ses efforts, il ne put réussir à entrer dans les rangs de l’armée française, de laquelle il avait été réformé en 1915 pour blessures graves.

En 1914, en effet, M, Daltour était agent de liaison. Au début de 1915, il fut littéralement enterré vivant par l’éclatement d’une torpille aérienne, ce qui lui valut un an d’hôpital militaire et trois ans de clinique. À la suite de quoi, il fut réformé.

« Ballotté comme un bouchon au gré des événements » nous a confié M. Daltour, « je suis dans l’impossibilité de rentrer à Paris où ma mère et mon frère sont sans doute sous la domination allemande. Je suis dans un état déprimant d’expectative, aggravé surtout du fait que je ne puis me rendre utile à mon pays. Tout au moins vais-je consacrer le temps que je dois passer en Amérique à contribuer dans la mesure du possible à la diffusion des idées françaises, cette chose impalpable qu’Hitler ne saurait saisir.

« Je suis donc venu à Montréal, on seulement attiré par l’extrême sympathie que j’éprouve à l’égard de votre pays, mais pour y étudier la possibilité d’organiser quelque chose qui puisse, de quelque façon, servir à mon pays.

« Je désire reprendre ma carrière théâtrale, dans ce but. »

M. Daltour espère se voir ouvrir l’accès à nos postes de radio où il désire organiser un programme de causeries ou de récitation dialoguées ou non, grâce auxquelles il lui sera permis de poursuivre la noble tâche qu’il s’est assignée: servir la France par la parole, puisqu’il ne peut le faire par les armes.

Voir aussi :

vie quotidienne au Québec
Une rue antique… Illustration de Histoire-du-Québec.ca et Bing.

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