Chronique financière du Québec en été 1940
L’actualité financière du Québec en août 1940 telle que vue par la presse de l’époque. Un beau témoignage des sujets les plus importants qui concernaient l’opinion publique en ce moment.
Le prix d’une expérience
Les journaux publient ces jours-ci des annonces rappelant au public qu’il faut, d’ici la fin de la semaine, acquitter l’impôt provincial sur le revenu, établi lors de la dernière session. Ceux qui laisseront passer la date du 31 août sans accomplir ce devoir s’exposeront a des sanctions aussi pénibles a imposer qu’a subir.
Car, on peut le croire, ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement provincial a créé ce nouvel impôt. Il est aussi désagréable pour lui de l’exiger que pour le contribuable de le payer. Mais on sait dans quel état de désorganisation, de décomposition serait-on tenté d’écrire, le gouvernement libéral a trouvé les finances de la province en accédant au pouvoir.
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Des le moment de la campagne électorale, M. Godbout a eu le rare courage de dire franchement à la population que la nécessité de rétablir un équilibre financier gravement compromis lui imposerait le pénible devoir d’augmenter à tout prix les revenus de la province et d’exiger pour cela de plus fortes contributions du public. s contributions du public.
Les électeurs ont apprécié cette franchise d’un homme public qui aimait mieux leur exposer la situation véritable que camoufler l’état réel de nos finances et endormir l’opinion dans une fausse sécurité.
En déposant leurs bulletins de vote au mois d’octobre 1939, ils savaient que l’heure viendrait de faire face aux lourdes obligations que M. Duplessis a si légèrement assumées au nom de la province. L’échéance est arrivée. Ils s’y soumettront do bonne grâce. Parce que on les avait prévenus dès avant les élections. Aussi parce qu’ils en avaient dès ce moment compris et accepté la pénible nécessité.
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En adressant cotte semaine leur chèque à l’inspecteur de l’impôt sur le revenu – sans formules compliqués, selon la procédure la plus simple et la plus économique – les contribuables songeront que c’est en vérité à M. Duplessis qu’ils doivent cette obligation nouvelle, que c’est le gaspillage de l’Union Nationale qu’ils paient de cette façon, que M. Godbout n’a dans tout cela que l’ingrate tâche de faire payer les pots cassés par son prédécesseur.
C’est sans doute une consolation qui ne manque pas d’amertume – si même c’est une consolation… – mais enfin ces réflexions rendront justice à chacun, partageant les responsabilités entre les politiciens imprévoyants et les administrateurs prudents : elles ne rendront pas moins douloureux l’acquittement de l’impôt, mais elles contribueront à éviter aux électeurs de nouvelles erreurs semblables à celle de 1936. Le contribuable trouvera que c’est une expérience trop chèrement payée pour la recommencer.
Charles Dunning et la souscription au deuxième emprunt
Ottawa, 27 août 1940. – L’honorable Charles Dunning, ancien ministre des Finances du Canada, sera président du comité national de souscription au deuxième emprunt de guerre. C’est ce qu’a annoncé l’honorable M. Haley, ce soir. M. Dunning a occupé ce poste lors de l’émission du premier emprunt de guerre. Les livres de souscription au deuxième. Les journaux publient ces jours-ci des annonces rappelant au public qu’il faut, d’ici la fin de la semaine, acquitter l’impôt provincial sur le revenu, établi lors de la dernière session.
Ceux qui laisseront passer la date du 28 août sans accomplir ce devoir s’exposeront a des sanctions aussi pénibles à imposer qu’a subir.
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Des le moment de la campagne électorale, M. Godbout a eu le rare courage de dire franchement à la population que la nécessité de rétablir un équilibre financier gravement compromis lui imposerait le pénible devoir d’augmenter à 4out prix les revenus de la province et d’exiger pour cela de plus fortes contributions du public. Les électeurs ont apprécié cette franchise d’un homme public qui aimait mieux leur exposer la situation véritable que camoufler l’état réel de nos finances et endormir l’opinion dans une fausse sécurité.
En déposant leurs bulletins de vote au mois d’octobre 1939, ils savaient que l’heure viendrait de faire face aux lourdes obligations que M. Duplessis a si légèrement assumées au nom de la province. L’échéance est arrivée. Ils s’y soumettront de bonne grâce parce que l’on les avait prévenus dès avant les élections et parce qu’ils en avaient dès ce moment com me emprunt de $300.000.000 seront ouverts le 9 septembre 1940.
On ne peut dépenser des dividendes américains en voyages de plaisirs
Ottawa, 27 août 1940. – Les Canadiens qui laissent aux États-Unis les dividendes qu’ils reçoivent des compagnies américaines, pour les dépenser en voyages de plaisirs, s’exposent à des difficultés sérieuses, a révélé, aujourd’hui, le Contrôle du change étranger, en annonçant que John Jackson, de Winnipeg, devra payer une amende de $100. Au lieu de se faire payer ses dividendes a Winnipeg, comme d’habitude, Jackson les avait fait remettre a son fils, étudiant a l’Université de Minnesota, qui les employa dans des voyages de plaisirs.
Peu de marchandises rapportées par les touristes canadiens
Leur valeur n’a été que de $423,218 en juillet
Les Canadiens qui ont visité les États-Unis, et d’autres pays en juillet de cette année n’ont rapporté que pour $423,218 de marchandises, suivant le ministère du Revenu national. L’an nier, les marchandises ainsi importées durant ce mois avaient eu une valeur de près de $1 million. Comme on sait tout touriste canadien peut rapporter pour $100 de marchandises d’un pays étranger sans payer de frais de douanes.
On attribue cette forte diminution aux restrictions imposées par le gouvernement américain sur les passeports ainsi qu’aux restrictions imposées par le gouvernement du Dominion sur le change étranger.
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Le nombre de touristes canadiens aux États-Unis s été très restreint cette année.
Les diminutions les plus importantes notées dans les importations d’appareils de t.s.f., de pneus d’automobiles, de chambres à air et d’autres accessoires de véhicule-moteur. La baisse dans ces cas équivaut aux deux-tiers.
Durant la période de sept mois prenant fin le 31 juillet, les importations provenant de tous pays en vertu de cette exemption ont eu une valeur $3,839.872. Contre $5,02,225 durant la période correspondante de l’an dernier.
Les membres de la Chambre de commerce à Verdun
Ils visiteront, aujourd’hui (le 27 août 1940), les travaux de chômage de cette municipalité
Les membres de la Chambre de commerce cadette visiteront, aujourd’hui, la ville de Verdun et tout spécialement les travaux accomplis pour mettre fin au chômage. Ils seront à cette occasion les hôtes d’honneur de la municipalité.
Le groupe partira vers 5 h. 20 du # 62 est. rue St-Jacques, escorté de la police municipale, pour se rendre à l’hôtel de ville de Verdun. Après avoir salué le maire, M. Wilson, et le conseil municipal, il visitera la ville. Il se rendra d’abord à la piscine. Puis après avoir parcouru les rues de la municipalité, à l’Auditorium ou une réception sera offerte par Verdun.
On compte que plus de 250 membres de la Chambre de commerce accepteront l’invitation de la municipalité. Cette visite est organise par le Comité des visites industriel la Chambre de commerce cadette.
Appel de la Croix Rouge aux cultivateurs
Elle leur demande des conserves – La Société paiera boîtes et transport
Chaque classe de la société peut contribuer de la manière qui lui convient le mieux et, dans la mesure de ses moyens, aux œuvres de la Société Canadienne de la Croix Rouge. C’est pourquoi d’ici peu, les cultivateurs de la province de Québec seront priés de faire leur quote-part en donnant des victuailles non périssables, de façon à constituer une réserve additionnelle pour la Grande-Bretagne.
À cet effet, un comité, qui sera présidé par Mme Bernard Languedoc, de Montréal, vient d’être formé et prendra les dispositions requises pour mener a bien cette entreprise. Cet organisme s’intitulera le Comité de Ravitaillement en Victuailles.
Les cultivateurs seront priés de souscrire dans une certaine proportion, fixée au préalable, par la donation de victuailles non périssables, tels que des légumes en conserves, fruits desséchés, sirop d’érable, miel et autres aliments a base de vitamines productrices d’énergie.
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La Croix Rouge fournira des boites métalliques de grandeur régulière pour la mise en conserves de ces produits, de même que les caisses nécessaires pour fins d’expédition, le tout sans frais. On a aussi pris des dispositions pour le transport de ces droits en nature a la Maison de la Croix Rouge, rue St-Antoine, à Montréal. Sans frais d’aucune sorte, de telle façon que les donateurs ne se verront pas dans l’obligation d’assumer de faux frais en sus de leur don.
Les boites métalliques comporteront des étiquettes. On priera les donateurs d’y inscrire leurs noms. De plus, afin d’assurer l’efficacité de la réception de ces produits à Montréal, les cultivateurs de Montréal feraient bien d’expédier leurs dons dans des caisses. Car autrement l’expédition en boites individuelles ne saurait que donner du travail inutile.
On prie alors les succursales de la Croix Rouge à travers la province de bien vouloir collaborer à cette tâche humanitaire. De même que les conserveries coopératives. À celles-ci l’on demandera de contribuer dans une certaine proportion de la récolte de cette année.
Voir aussi :
- Résultats de la première année du gouvernement Duplessis
- Chronique judiciaire et criminelle de l’août 1940