Le chômage et ses effets en Mauricie

Rien ne divise plus le pays que le chômage

Ottawa, 10 mai 1977 : Le Congrès du travail du Canada a prévenu le gouvernement fédéral, hier, que son incapacité à régler le problème du chômage pouvait conduire à « la tension, à l’agitation et même au désordre violent. »

À la suite d’une réunion à huis clos de deux jours du conseil exécutif, le président Joe Morris a affirmé que rien ne divisait plus le pays que le chômage et les disparités régionales « résultant du manque d’initiative et d’action du gouvernement ».

« Le gouvernement, a ajouté le président de la centrale syndicale de 2.3 millions de membres, doit passer à l’action et il doit agir maintenant, pas le mois prochain ou l’année prochaine ».

Le ministre Allan MacEachen qui remplace le premier ministre, a déclaré aux Communes, mardi, que le gouvernement n’avait pas l’intention de recourir à de nouvelles mesures pour combattre le chômage, disant que la situation aux États-Unis pouvait venir en aide au Canada.

La même journée, Statistique Canada a révélé que le taux de chômage s’établissait maintenant à 8 3 pour cent, soit le plus haut niveau depuis 1953.

Violence

M Morris a fait remarquer que les coûts d’une telle situation étaient énormes, mais qu’ils n étaient rien si on les comparait aux malaises sociaux dont ils sont responsables.

Le malheur va se produire lorsque « toute une génération de jeunes Canadiens va réagir à la découverte que la société n’a pas besoin d’eux et qu’ils sont obligés de vivre sur l’assurance-chômage et le bien-être social, au lieu de faire partie des forces productrices de la nation ».

Infraction à la loi de l’assurance-chômage

Plusieurs accusés coupables

Trois-Rivières. Les comparutions pour infractions à la loi de l’assurance-chômage se multiplient à la cour des sessions de la paix et plusieurs accusés ont avoué leur culpabilité, hier matin, tandis que d’autres ont nié les accusations portées contre eux et subiront incessamment leur procès. Dans la plupart des cas, les coupables prennent arrangement avec l’assurance-chômage pour effectuer le remboursement à même leurs prestations.

Henri-Paul Bélair représenté par Me Pierre Ayotte. a avoué neuf chefs d’accusation de fraude à l’endroit de l’assurance-chômage et a écopé d’une amende totale de $90. Il devra cependant rembourser un montant de $1.314 illégalement perçu.

Jacques Hébert avait perçu un montant de $315 en prestations pour lesquelles il n’avait aucun droit grâce à deux fausses déclarations pour lesquelles il versera une amende de $20. Il a pris arrangement avec la commission d’assurance-chômage pour remettre la somme illégalement perçue.

André Janvier est lui aussi passé aux aveux pour avouer six fausses déclarations et un montant illégalement perçu de $648 qu’il devra remettre en plus de verser une amende de $60 Lucien Tellier avait quatre chefs qui lui pesaient sur la tête et, par l’entremise de son procureur, Me Pierre Ayotte. il a avoué ses torts, et récolté une amende de $40. Il a déjà remboursé le montant de $675 perçu illégalement.

Me Gilles Gauthier a comparu au nom de son client Pierre Dessureault. et un plaidoyer de non-culpabilité a été enregistré.

Plaintes retirées

Trois-Rivières. L’amnistie à l’endroit des personnes accusées en vertu de la loi 23 s’est manifestée concrètement, hier matin, au palais de justice, alors qu’une foule de plaintes ont été retirées sur l’ordre du ministre de la Justice.

De nombreuses plaintes avaient été portées en vertu de la loi 23. plus particulièrement en vertu du code du travail, avant les élections du 15 novembre 1976, mais, à la suite de l élection du gouvernement péquiste. le ministère de la Justice du Québec, dont le titulaire est Me Marc-André Bédard. avait annoncé que des centaines de plaintes du genre seraient retirées.

À Trois-Rivières

Le ministère de la Justice est passé de la parole aux actes. hier matin, au palais de justice dé notre ville, alors que son représentant a demandé le retrait de nombreuses accusations. Me André Roy. du Cap-de-la-Madeleine, a expliqué qu’il avait reçu instruction de demander le retrait des plaintes.

Le juge Maurice Langlois a accepté que soient retirées les plaintes portées contre le syndicat des professeurs d’enseignement général et professionnel de Trois-Rivières, contre la fédération nationale des enseignants québécois, contre M. Jean-Claude Soulard, contre le syndicat des enseignants des Vieilles-Forges et contre M Raymond Johnston. Certains syndicats et certains individus avaient plusieurs plaintes à leur endroit. En tout, vingtaine de plaintes avaient été portées et sont maintenant retirées depuis hier matin.

D’autres gestes semblables se répéteront au cours des prochaines semaines, dont plusieurs visent le secteur hospitalier.

Atelier protégé et centre occupationnel

Fusionnement en un seul groupe

Shawinigan. L’Atelier protégé de la Mauricie et le Centre occupationnel du Cap-de-la-Madeleine ont décidé de se fusionner en un seul et même groupe. Les deux organismes s’occupent de réadaptation.

Ces deux centres de travail seront régis par un seul conseil d’administration qui portera le nom de « Conseil d administration de l’Atelier protégé de la Mauricie » . Cet atelier possède trois centres de travail de jour, soit l’usine de Grand Mère, celles de Shawinigan et du Cap-de-la-Madeleine.

Quant à l’usine de Shawinigan, elle servira de bureau-chef d’où sera centralisée la comptabilité des trois ateliers de travail. Les responsables d usine en place sont Mme Monique Aubuchon. coordonnatrice pour les usines de Shawinigan et Grand .Mère; puis M Raymond Hamois pour l’usine du Cap et M. Gilles Lefrançois directeur général des trois ateliers.

Les avantages

L’idée de la régionalisation comporte des avantages selon les administrateurs. Un seul organisme pourra procéder à des échanges d équipement, et même, si nécessaire, à des échanges de personnel.

Tout en respectant l’esprit de la loi sur les services de santé et des services sociaux, les deux organismes feront en quelque sorte que le nouveau conseil d administration devienne vraiment régional On retrouvera des membres en provenance de toute la Mauricie.

Travaux en cours grâce à un PIL

Shawinigan-Sud. – Divers travaux exécutés dans le cadre d’un important Projet d’initiatives locales (PIL) consenti par le gouvernement fédéral à la ville de Shawinigan-Sud se poursuivent toujours en permettant à 22 personnes en chômage d’œuvrer utilement autant que lucrativement. Grâce à une subvention de $96,000 distribuée pour $80,000 en main-d’œuvre et $16,000 en achats de matériaux et équipements, la piste de ski de randonnée qui serpente le site des Chutes a été allongée de 3 5 milles, tandis qu’à l’aréna. les bancs et la baie vitrée ont été installés.

Le directeur général de la municipalité, M. Jean-Claude Doucet. a précisé dans un entretien que le programme avait, en outre, permis d’effectuer des travaux au chalet du centre de ski et de rafraîchir l’intérieur de l’hôtel de ville. Mais en plus, 70 arbres ont été plantés, et 12 bancs publics, entièrement confectionnés par les gens du projet, ont été posés à divers endroits de la ville.

Toujours dans les limites du PIL qui subventionne les coûts de main-d’œuvre à 100 pour cent, les espaces verts de Shawinigan-Sud ont été nettoyés et mis en état pour la belle saison. M. Doucet note enfin que le PIL se terminera le 24 juin.

Voir aussi :

Rue Royale Trois Rivières problème du chômage
Rue Royale dans la ville de Trois-Rivières. Photo de GrandQuébec.com.

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