Chez les Éthier
Chez les Éthier : Elles étaient et elles sont encore nombreuses les familles souches à Sainte-Monique. Au risque d’en oublier plusieurs, citons seulement les Léonard, les Leroux, les Raymond, les Giroux, les Maisonneuve, les Desjardins et bien d’autres encore. Aussi les Ethier.
Le nom de la famille Ethier est étroitement lié à l’histoire de la paroisse de Sainte-Monique et de plusieurs autres secteurs de Mirabel. En mars 1869, Joseph et André Ethier apposaient leur nom au bas d’une requête des habitants francs-tenanciers du territoire de la future paroisse de Sainte-Monique demandant à Mgr Ignace Bourget, archevêque de Montréal, de leur donner justement cette nouvelle paroisse qu’ils souhaitaient depuis un certain temps déjà. Pour sa part, André Ethier, époux de Catherine Rochon, a été inhumé dans le cimetière paroissienne le 21 mai 1898, à l’âge de 99 ans.
Fils de Joseph Éthier, de la lignée des fondateurs de Sainte-Monique, et de Marie Proulx, Arcade Éthier, né à Sainte-Monique, le 3 avril 1872, fut ordonné prêtre le 30 mai 1898 par Mgr Vital Grandin et passa les vingt premiers années de sa vie sacerdotale en Alberta. Il a été l’un des premier prêtres originaires du Québec à travailler dans l’Ouest canadien à l’instauration d’une « civilisation basée sur la foi et la langue ». À compter de 1902, il passa dix ans dans la paroisse naissante de Morinville, à la tête d’une communauté de 120 familles, dont quinze seulement habitaient le village. In contribua au développement du petit hameau par la construction d’une nouvelle église.
Dans le modeste réduit qui lui servait de presbytère, l’abbé Éthiser avait accueilli auprès de lui son père et sa mère. Le jeune curé avait confié l’éducation des enfants de la paroisse à quatre « filles de Jésus de Kermaris », venues de Bretagne. Pour les accueillir et les réconforter après un épuisant voyage, maman Éthier leur servit « une bonne soupe aux pois bouillante et parfumée, avec du bon pain de ferme ». À la demande de son évêque, l’abbé Éthier quitta la cure de Morinville pour revêtir la soutane et chasser les sabots du prêtre colonisateur. Il repose aujourd’hui dans le cimetière de Sainte-Monique.
Ordonné prêtre par Mgr Bruchési, un autre Éthier de Sainte-Monique, Jean-Baptiste celui-là. Fut curé de Saint-Augustin de 1944 à 1962. Dans ce village, les paroissiens avaient décidé, un jour, de rendre hommage à ce curé qui avait partagé leurs joies et leurs peines pendant près de 20 ans. L’école Saint-Jean-Baptiste, au cœur de village, rappelait le souvenir de ce pasteur. Pour des raisons banales et frivoles, on a décidé benoîtement de changer le nom de l’École en question et de lui substituer un nom de fleur ou quelque chose du même genre. On peut quand même souhaiter que la mémoire du dévoué curé Éthier demeure longtemps vivante dans le cœur et l’esprit de ceux qui l’ont connu.
Extrait du récit « Mirabel en histoires » par Gilles Boileau. Éditions Septentrion.
Pour en apprendre plus :
- Sainte-Monique, la paroisse morte centenaire. Dernière née, première disparue