La chasse aux sorcières au Bas-Canada
Tandis que la flotte française reste indécise sur ses projets d’invasion, dans le Bas-Canada, on attend toujours sa venue et des mesures sont prises pour défendre la colonie britannique.
Les autorités civiles font même appel à l’évêque catholique Jean-François Hubert, pour qu’il rappelle aux Canadiens leur devoir de loyauté envers George III. Le clergé n’hésite pas à employer tous les moyens à sa disposition pour ramener «les récalcitrants» à de meilleurs sentiments envers la Grande-Bretagne.
Ainsi, le 13 août 1793, l’évêque Hubert écrit au curé de la paroisse de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud au sujet d’un certain Michel Arbour:
«Si le nommé Arbour persiste dans ses anciens sentiments et ne veut pas reconnaître le roi d’Angleterre pour son légitime souverain et lui être soumis, il ne pourra être admis à aucun des sacrements de l’Église qui, conformément à la loi de Dieu, nous prescrit la soumission».
De plus, l’évêque Jean-François Hubert demande aux curés de rappeler à leurs fidèles leur devoir de loyauté envers le roi George III.
En même temps, la «chasse aux sorcières» commence. Le gouverneur Dorchester enjoint magistrats, capitaines de milice et officiers de paix de rechercher activement toutes les personnes qui se livrent à des actes subversifs.
Tout étranger est tenu de s’enregistrer dès son arrivée dans le Bas-Canada, et ce sous peine d’amende, d’emprisonnement et de déportation. Hôteliers, aubergistes et taverniers doivent faire part à un magistrat de la présence dans leurs établissements de toute personne suspecte. Si un étranger revient sur le territoire du Bas-Canada après en avoir été expulsé, il est passible de mort.
Bref, ce n’est pas le moment d’oublier que, même si on est loin de l’Europe et de ses guillotines, qui n’ont d’ailleurs jamais autant fonctionné, c’est quand même la guerre et la chasse aux sorcières est un fait plutôt justifiable aux yeux des autorités.
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