Charny

Charny – secteur de Lévis : Origine du nom et son utilisation au Québec

Secteur de la ville de Lévis, banlieue de cette ville, situé sur la rive droite de la rivière Chaudière, à peu de distance du pont de Québec, Charny (Municipalité régionale de comté des Chutes-de-la-Chaudière) se caractérise par l’importance du système ferroviaire qu’on y retrouve, aspect qui reflète en partie sa nomenclature ononymique. À quelque distance en amont de son embouchure, la Chaudière présente des chutes dont les abords ont été aménagés et qu’une passerelle permet d’observer. Anciennement rattachée au territoire de Saint-Jean-Chrysostome, la localité de Charny a d’abord été érigée comme municipalité du village de Charny, en 1924, avant de se voir reconnaître le statut de ville en 1965. Son nom, comme le gentilé Charnycois, qui en dérive, commémore le souvenir de Jean de Lauson ou Lauzon, fils (1620/1635-1661), sieur de Charny, 3e seigneur de Lauzon et grand sénéchal de la Nouvelle-France, tué sur l’île d’orléans par les Iroquois. Le lien entre le nom et le lieu tient au fait que Charny est située sur le territoire de la seigneurie de Lauzon dont le sieur de Charny était propriétaire, amis qu’il n’habita jamais. Le titre de sieur de Charny, nom de lieu qui identifie une commune d’Yonne, Jean de Lauson le tenait de sa grand-mère, Isabelle Lottin, fille du seigneur du Charny français.

Ancienne ville et secteur de Lévis de l’agglomération de Québec, situé sur la rive sud du Saint-Laurent, un peu en amont de l’embouchure de la rivière Chaudière, Charny jouit d’une position géographique privilégiée. On peut même affirmer qu’elle est née, existe et prospère grâce à sa situation de carrefour, aussi bien fluvial, ferroviaire que routier. Dominant les superbes chutes de la Chaudière (appelées aussi chutes de Charny), hautes de 35 mètres, et situé à moins de 3 kilomètres du Saint-Laurent, le site était autrefois une tête de communication importante par voie d’eau vers le sud, la Nouvelle-Angleterre et même l’Acadie.

Mais c’est l’arrivée du chemin de fer, au XIXe siècle, qui donna vraiment naissance à Charny. Située à la croisée de plusieurs grandes lignes de chemin de fer qui venaient s’u rencontrer, dont le Grand Tronc et l’Intercolonial, la nouvelle localité ainsi créée à même le territoire de la municipalité de la paroisse de Saint-Jean-Chrysostome devint, en 1903, la municipalité de la paroisse de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours-de-Charny. Devenu un nœud ferroviaire et un centre de triage important, elle obtint le statut de la municipalité de village en 1924 et celui de ville en 1965. La construction, à des époques distinctes, des deux pont reliant les rives du Saint-Laurent, juste en amont de Québec, à la hauteur de Charny, marqua de façon significative le développement de cette ville. Le pont de Québec, terminé en 1917, rendit possible la jonction, à Charny même, des deux grands réseaux de chemin de fer de la rive nord et de la rive sud du Saint-Laurent et, en 1929, un lien direct de circulation automobile avec Québec. Le pont Pierre-Laporte, ouvert à la circulation routière en 1970, insuffla une vitalité nouvelle dans l’économie des villes de la rive sud, notamment dans la construction résidentielle, faisant de Charny, avec sa population actuelle de plus de 10 600 habitants, une prospère banlieue de la grande région de Québec.

Charny doit son nom à Charles de Lauson, sieur de Charny, fils cadet de Jean de Lauson de Charny (né vers 1584 et décédé en 1666) qui a été gouverneur de la Nouvelle-France de 1651 à 1656. Ce dernier, avant même de quitter la France, s’était fait concéder de vastes propriétés dans la vallée du Saint-Laurent, dont la seigneurie de Lauzon juste en face de Québec, sur la rive opposée.

Un lot de huit arpents de cette seigneurie, localisé le long des rives de la Chaudière, fut cédé à son fils Charles, sieur de Charny. Ce surnom de Charny, qui désigne aujourd’hui la ville, était un titre que Charles tenait de sa grand-mère, dont le père était le seigneur de Charny, aujourd’hui une commune d’environ 2000 habitants de l’Yonne, en Bourgogne. Le nom du village bourguignon, situé à 40 km au nord-ouest d’Euxerre, vient d’une formation latine du haut Moyen Âge pour désigner une plantation de charmes.

Charles de Lauson de Charny, né dans le Poitou vers 1629, arrivé à Québec en 1652, fut, après le retrait volontaire de son père, gouverneur intérimaire de la Nouvelle-France. Ordonné prêtre en 1659, il devint, l’année suivante, vicaire général, œuvrant aux côtés du vicaire apostolique, Monseigneur de Laval, puis supérieur ecclésiastique de l’Hôtel-Dieu de Québec. Il retourna définitivement en France en 1671 et demeura au collège des Jésuites de La Rochelle jusqu’à sa mort, survenue après 1689.

Bibliographie :

  • Noms et lieux du Québec, ouvrage de la Commission de toponymie paru en 1994 et 1996 sous la forme d’un dictionnaire illustré imprimé, et sous celle d’un cédérom réalisé par la société Micro-Intel, en 1997, à partir de ce dictionnaire.
  • La France et le Québec. Des noms de lieux en partage. Commission de toponymie du Québec, les Publications du Québec, l’Association française pour l’information géographique, 1999.

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Ancienne gare de Charny. Photographie de l’époque, libre de droit.

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