Municipalité de Chambord
Chambord fait partie de la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean et la municipalité régionale de comté le Domaine-du-Roy. La municipalité compte une population d’environ 1800 Chambordaises et Chambordais et se déploie sur plus de 153 kilomètres carrés. Son nom honore Henri d’Artois, comte de Chambord, prétendant au trône de France au moment de la fondation du village, en 1857.
Les Chambordais reconnaissent entre eux les différentes secteurs de Chambord, comme le village lui-même, où se concentrent les différents points de services et d’approvisionnement, la Pointe de Chambord, une longue péninsule qui s’avance sur le Lac-Saint-Jean, les Sables (partie ouest du village nommée en référence avec le Rang des Sables), ainsi que les secteurs de la Petite Martine et de La Martine. Les premiers colons arrivèrent vers 1855-1857, mais sans l’intention de demeurer. Il semblerait que le premier à s’installer avec l’intention de rester fut M. Sabin Gagnon, c’est du moins l’opinion de la plupart des vieillards. Il serait arrivé vers 1860. C’est en 1873 que la municipalité fut constituée civilement sous le nom de Saint-Louis-de-Métabetchouan.
En fait, le nom a subi toute une évolution. Au début, avant la constitution civile de la localité on l’appelait la mission de Ouiatchouan. On prend ensuite l’habitude de désigner par leur localisation respective les deux groupes de colons de la Pointe-aux-Pins et de la Pointe-aux-Trembles. Celui-ci prévalut. Ensuite on lui associe un patron.
Ainsi la paroisse devient-elle Saint-Joseph-de-la-Pointe-aux-Trembles. Mais Saint-Joseph devait bientôt être délogé. En effet le voyage de l’Honorable Louis Archambault, commissaire des travaux publics, eut pour effet de substituer le patron du monsieur le commissaire à saint Joseph. C’est ainsi que l’appellation Saint-Louis-de-la-Pointe-aux-Trembles est instaurée. Mais il y avait déjà deux Pointe-aux-Trembles dans les régions de Québec et Montréal. Pour éviter toute confusion, la paroisse devient Saint-Louis-de-Métabetchouan. C’est sous ce nom que la paroisse fut érigée en municipalité. L’évolution ne s’arrête pas là. En 1872, le bureau de poste fut établi sous le nom de Chambord. On soupçonne que l’arpenteur Pascal-Horace Dumais aurait introduit ce nom en l’honneur du Comte de Chambord. Car en ce temps-là en France il se passait des événements importants concernant ce dernier. Il était même question qu’il devienne roi de France.
Le nom de Saint-Louis-de-Chambord entre donc dans la pratique et il apparaît pour la première fois dans Le Progrès du Saguenay, le 28 juin 1888, et dans les horaires du chemin de fer, le 18 juillet 1888, mais le nom de Saint-Louis-de-Métabetchouan figure toujours comme le nom officiel. Un demi-siècle plus tard, en 1831, la Municipalité de Saint-Louis-de-Métabetchouan est séparée en deux municipalités par une proclamation en date du 19 octobre 1931. Le 3 avril 1953 le nom de Saint-Louis-de-Métabetchouan change en celui de municipalité de la paroisse de Chambord. Et la seconde municipalité prit le nom de Municipalité du Village de Chambord. À la fin du XIXe siècle, les terres qui entourent les chutes appartenaient à F.-X. Ouellet qui les vend à la Compagnie de pulpe Ouiatchouan en 1901. Cette entreprise est acquise par la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, en 1907 et deux cents familles y ont trouvé leur pain quotidien pendant une vingtaine d’années. Malheureusement, de graves problèmes financiers provoquèrent la fermeture du moulin le 13 août 1927. La population se dispersa, laissant derrière elle un village-fantôme où les maisons abandonnées s’écroulent tristement dans l’oubli. Les chutes sont pourtant toujours là, majestueuses.
Aujourd’hui, le village historique de Val-Jalbert est devenu une attraction touristique très intéressante. La première chapelle fut ouverte en décembre 1869, mais cette chapelle ne survécut pas au Grand Feu de 1870. On dut construire une église en bois l’été suivant, mais un jour cette église, chargée de souvenirs émouvants pour les moins jeunes, fut trouvée trop petite; alors la construction d’une nouvelle église en pierre commence en 1927. Le premier bureau de douanes à Chambord-Jonction a été ouvert le 1er mai 1897, mais comme la région était à peine développée et que ce bureau n’avait pas assez de trafic pour le maintenir, il fut fermé en 1901. Avec l’ouverture de l’embranchement de Dolbeau, qui conduisait aux portes de la papeterie de la Lake St-John Paper Corporation à Dolbeau, le bureau secondaire de Chambord était de nouveau ouvert en 1928 (sous la juridiction du bureau de Québec, d’abord, mais dès 1929, détaché du bureau de Québec, il relevait de Chicoutimi). En 1954, Chambord-Jonction a été érigé en bureau principal de douanes et d’accise. Son personnel se compose depuis ce temps d’un receveur de douanes et d’accise et de deux autres préposés. En 1947, pour commémorer les disparus du Grand Feu de 1870, on érige un calvaire qui trône le long de la route 169, entre la route 155 et la route de la Pointe. Les personnages grandeur nature sont l’œuvre de T. Carli-Petrucci, de Montréal.
Un coffret renfermant des pièces de bois calciné provenant de la cave où brûlèrent quatre victimes s’y trouve. Chambord est officiellement reconnue dans la région comme le « Royaume de la ouananiche ». Le Festival du Cowboy est le festival annuel de Chambord. Situé sur un site enchanteur en plein cœur d’une cédrière, le Club de Golf des Cèdres offre un parcours de dix-huit trous. Situé au carrefour des routes 155 et 169, Chambord est également accessible par le chemin de fer. Fait historique : Le Grand Feu éclate le 19 mai 1870. En quelques heures il détruit des villages et forêts sur un parcours de 30 lieues.
La chapelle a péri dans le feu ainsi que la plupart des maisons. Le Grand Feu a beau être régional, il reste la tragédie de Chambord qui en a souffert plus que toutes les autres, elle y a laissé cinq victimes et combien de maisons et de biens. C’est pour rendre hommage à ces victimes qu’a été érigé en 1947 un calvaire à l’endroit où elles ont péri.