Catastrophe du Grand-Tronc le 9 juillet 1895
Catastrophe du Grand-Tronc : Le matin du 10 juillet 1895, deux trains remplis de pèlerins partis de Sherbrooke pour se rendre au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré sont entrés en collision. Les deux trains se suivaient à environ dix minutes d’intervalle. Le premier train s’était arrêté à la station Craig Road, à 25 kilomètres de Lévis, pour faire le plein d’eau, quand le second train le tamponne par l’arrière. 25 passagers trouvèrent la mort et près de cent personnes reçurent des blessures.
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Les rues de Québec étaient remplies de personnes surexcitées, commentant l’accident, chacune le racontant à sa manière, la plupart sans savoir ce qui était vraiment arrivé. On parlait de 100 ou même de 200 morts.
Le premier convoi de secours transportant vingt-neuf blessés est arrivé à Québec le matin même. Les bruits au sujet d’une énorme catastrophe se multiplient. «Des figures ensanglantées, crispées par la douleur, dans les affres de l’agonie, à peine entrevues, comme dans un rêve. Vision horrible, qui glace le sang dans les veines et excite la pitié, la commisération, même du spectateur le plus indifférent ». (Citation du journal Le Canada français du 12 juillet 1895).
*Catastrophe du Grand-Tronc
Voici comment le conducteur du train accidenté, M. Moorewood, qui a réussi à s’échapper grâce à sa présence d’esprit, et encore sous le coup des terribles émotions qu’il vient de subir, narre l’accident aux journalistes:
«Vers trois heures et trente, j’entendis tout à coup un train qui s’approchait de nous à l’arrière. D’un coup d’œil je me rendis compte de la situation et je compris qu’un accident était inévitable. Sans réfléchir davantage je sautai en bas du Pullman. Un instant rapide comme la pensée, un moment de cruelle anxiété, et le choc se produisit. Je ne me rappelle pas très bien ce qui s’en est suivi. J’ai vague souvenance de cris horribles, stridents, de plaintes déchirantes, d’une confusion indescriptible».
L’agent du Grand Tronc à Lévis a immédiatement commandé un train spécial. Tous les médecins de Lévis et des municipalités avoisinantes, soit les docteurs Lord, Ladrière, Lacerte, Boulanger, Roy, et Paquin, se rendent sur les lieux. On a donné aux blessés les premiers soins sur place, puis ils furent transportés à l’Hôtel-Dieu de Lévis, aux bons soins des Mères du Précieux-Sang.
(source: Journal Le Canada Français, le 12 juillet 1895).