Cantons du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Quelques-uns des cantons de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Canton de Thibaudeau

Ce canton, proclamé en 1965 et inhabité, se situe à une quarantaine de kilomètres au sud du village cri de Mistissini, à l’est de Chibougamau. Il est arrosé par plusieurs lacs et notamment par un segment de la rivière du Chef qui le traverse du nord au sud parmi des monts dont l’altitude de certains dépasse les 550 m. Ce quadrilatère cantonal, désigné en 1921, porte le nom de Pierre-Isidore Thibaudeau (1819-1893), négociant et homme politique né à Pointe-aux-Trembles (Neuville), fondateur du magasin général Thibaudeau & Frères de Québec. Son intense activité commerciale, industrielle et bancaire ne l’a pas empêché de devenir député du comté de Québec-Centre à la Chambre d’assemblée de la province du Canada (1863-1867), président du Conseil exécutif dans le ministère Macdonald-Dorion (1863-1864), conseiller législatif de la division de Kennebec (1867-1874) et, enfin, député libéral à la Chambre des communes dans la circonscription de Québec-Est, de 1874 jusqu’à sa démission en 1877. Après avoir été vice-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, de 1861 à 1863, il en a assuré la présidence en 1863 et 1864, comme successeur d’Hector Langevin.

Canton De Lamarre

Ce canton rappelle le souvenir de l’abbé Elzéar De Lamarre (1854-1925), originaire de Sainte-Brigitte-de-Laval, près de Québec. Après les études à Québec et Chicoutimi, il entreprend son ministère comme vicaire et curé de la paroisse Notre-Dame-de l’Assomption aux Éboulements. Docteur en théologie, il enseigne ensuite cette matière pendant douze ans au Séminaire de Chicoutimi où il devient également directeur des élèves, préfet des études et supérieur. Il s’est signalé par sa dévotion à saint Antoine de Padoue, ayant même fondé, en 1904, la communauté des Sœurs Antoniennes de Marie. Le canton ainsi nommé, en 1954, à l’occasion du centenaire de la naissance de l’abbé De Lamarre, est relié au bassin hydrographique inférieur de la rivière Ashuapmushuan par les rivières Pemonca et au Doré Ouest et par le ruisseau des Aulnes. Son relief, plus élevé à l’ouest qu’à l’est, atteint les 550 mètres.

Canton de Vimont

Arpenté à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Chibougamau dans un milieu hydrographique complexe, ce canton est baigné par plusieurs plans d’eau et notamment par les le lac Dolbeau, le lac Vimont et le lac Très Rocheux. Situé surtout dans le bassin du réseau hydrographique de la rivière Nottaway, il est relié à celui de la rivière Ashuapmushuan et particulièrement à celui de la rivière du Chef. C’est en l’honneur du père jésuite Barthélemy Vimont (1594-1667) que ce territoire géographique inhabité a reçu sa dénomination. Nommé chapelain au Cap-Breton (1629-1630) où il dut s’arrêter, en raison du naufrage du navire de Charles Daniel, et surtout parce que Québec était une ville occupée, il repasse en France l’année suivante. Ce n’est qu’en 1639 qu’il arrivera à Québec en compagnie des pères Chaumonot et Poncet, de mère Marie de l’Incarnation et de Mme de La Peltrie. Supérieur des Jésuites (1639-1645), le père Vimont a assisté Chomedey de Maisonneuve lors de la fondation de Montréal en 1642 et, après un voyage en France (1645-1648), il a exercé son ministère à Québec et dans les paroisses environnantes de 1648 à 1659. Il laissa Québec en 1659 et est décédé à Vannes (Morbihan) dans son pays d’origine, en 1667. Le nom paraît dans Noms géographiques de la province de Québec, en 1921. Proclamation : 1965.

Canton de Tresny

C’est à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Mistissini – anciennement Baie-du-Poste – que ce canton inhabité a été établi (proclamé en 1965). Irrigué notamment par la rivière Nestaoucano, affluent de la rivière du Chef qui se jette dans la rivière Ashuapmushuan, son relief varie entre 390 et 530 m d’altitude. Léonard Tresny, dit Laverdure (1642-1714), originaire de l’évêché de Xaintes, en Saintonge, a épousé Jeanne Richer en 1668, soit à l’âge de 26 ans. Il fut archer du grand prevost de la Maréchaussée de Québec. Son patronyme a été attribué à cet espace administratif en 1964.

Canton Théberge

C’est entre les villes de Normandin et de Chibougamau, à moins de 20 km à l’est de la route qui relie le lac Saint-Jean et Chibougamau, qui se trouve le canton de Théberge ; il est traversé du nord au sud par la rivière du Chef, tributaire de la rivière Ashuapmushuan, qui décrit un large coude près de la limite sud. La rivière du Chef est située dans une vallée profonde où la dénivellation entre les altitudes extrêmes atteint au moins 230 m. Le nom choisi pour désigner ce canton est celui d’Adrien Théberge (1808-1863), prêtre né à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. Il fut successivement curé de quatre paroisses, dont celle de Terrebonne (1846-1863), où il fonda le collège commercial Masson. Ce canton fut proclamé en 1965.

Canton de Sarrasin

Le canton de Sarrasin est situé à environ 40 km à l’est de Chibougamau. Il est arrosé par la rivière de l’Épervier, tributaire de la rivière du Chef qui irrigue l’est du canton et qui se jette dans la rivière Ashuapmushuan, à 30 km au sud de la précédente confluence. Sa topographie plus ou moins accidentée se maintient entre 380 et 550 m d’altitude. Ce canton inhabité porte, depuis 1917, le nom du savant qu’était Michel Sarrrazin (1659-1734), originaire de la Bourgogne. Un certain flottement dans la graphie de ce patronyme explique pourquoi dans le nom de ce canton on a plutôt retenu le « s » que le « z » qui, depuis le siècle XIX, semble avoir été privilégié. Venu d’abord en Nouvelle-France comme chirurgien des troupes de la Marine en 1685, il reviendra après ses études de médecine avec le titre de médecin du roi, en 1697. Sarrazin sera par la suite membre du Conseil supérieur et seigneur en Gaspésie. Non seulement a-t-il pratiqué la médecine jusqu’à sa mort, à l’Hôtel-Dieu de Québec notamment, mais également fut-il très versé en botanique, en minéralogie et en anatomie zoologique. Correspondent, à partir de 1699, de l’Académie royale des sciences de Paris, il a présenté plusieurs communications sur le castor, le carcajou, le rat musqué et le loup marin ou phoque. Son nom a été attribué à la sarracenie, plante nouvelle qu’il avait envoyée au botaniste Tournefort ; la Sarracena purpurea, que Linné modifia plus tard en Sarracenia purpurea et qui est devenu l’emblème floral de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Au Québec, cette plante est vulgairement appelée « petits cochons » ou « herbe-crapaud ». Un établissement d’hébergement pour cancéreux en phase terminale porte le nom de Michel-Sarrazin à Sillery, près de Québec. Proclamé en 1965.

Canton de Corbeil

Ce canton à environ 65 km au sud-est de Chibougamau est irrigué par les rivières du Chef et Nestaocano, tributaires de la rivière Ashuapmushuan qui débouche dans le lac Saint-Jean. Un peu marécageux, son terrain vallonné atteint 518 mètres d’altitude à l’est de la rivière Nestaocano. C’est le nom du Franco-Ontarien Eugène Corbeil, né en 1877, qui identifie ce canton. Vicaire dans cinq paroisses différentes après son ordination qui eut lieu en 1901, il est reconnu pour avoir été le curé fondateur de deux d’entre elles : L’Ascension (1903-1908) dans le comté de Labelle et Saint-Zéphirin-de-La-Tuque (aujourd’hui Saint-Zéphirin) en 1908. Ce toponyme, attribué en 1917, figure sur la carte du Québec en 1946.

Canton Denaut

Ce canton inhabité, situé le long de la route reliant Saint-Félicien et Chibougamau, est arrosé par la rivière Ashuapmushuan et ses affluentes de même que par plusieurs dizaines de lacs généralement de petites dimensions. Son relief s’élève jusqu’à 533 mètres. Ordonné prêtre à Saint-Pierre de l’Île-d’Orléans, Pierre Denaut (1743-1806) a été ensuite nommé curé de Saint-Joseph-des-Cèdres (1773-1775), puis de l’île Perrot (1786-1787) et enfin de Saint-Antoine-de-Longueuil, de 1789 à 1806, année de sa mort. En 1790, il devenait vicaire général, cinq ans plus tard, évêque coadjuteur de monseigneur Hubert qui demeurait à Québec, et en 1797, le dixième évêque du grand diocèse de Québec. C’est de sa cure de Longueuil que monseigneur Denaut administra son diocèse, et non de Québec (là-bas se trouvait son coadjuteur, Mgr Plessis). Attribué sous la forme Denaut en 1917 par la Commission de géographie, le nom du canton fut cependant proclamé sous  le nom de Denault. En 1985, la graphie originelle Denaut a été restituée.

Canton de Durocher

Proclamé en 1881, situé sur la rive gauche du Saguenay, entre Chicoutimi et Tadoussac, le canton de Durocher est traversé d’ouest en est par la vallée de la rivière Sainte-Marguerite dont la dénivellation la plus forte, par rapport au sommet du plateau où elle s’encaisse, atteint 610 m. De nombreuses étendues d’eau, de petites dimensions, sont distribuées entre les lacs Résimond et Fortin, au nord du hameau de Saint-Basile-de-Tableau qui baigne le Saguenay. Le nom, qui identifie pertinemment cette division géographique peu habitée, rappelle à la mémoire Flavien Durocher (1800-1876), né à Saint-Antoine-sur-Richelieu et qui, avant de devenir oblat en 1846, avait été d’abord prêtre séculier pendant quatre ans, puis sulpicien, de 1827 à 1843. En 1844, soit l’année suivant son entrée au noviciat des Oblats, il a fondé la mission oblate de Saint-Alexis-de-la-Grande-Baie au Saguenay, d’où il visita aux Montagnais de Mashteuiatsh (autrefois Pointe-Bleue) jusqu’à l’âge de 75 ans. De 1853 à 1873, il a été directeur de la nouvelle résidence de Saint-Sauveur de Québec, puis curé de cette paroisse, de 1867 jusqu’à sa mort. Le père Durocher est l’auteur de plusieurs ouvrages et manuscrits en langue amérindienne. L’un de ceux-là s’intitule Aiamie kushkushkutu mishinaigan : 1881.

Canton de Garreau

Le canton de Garreau, situé à environ une trentaine de kilomètres au nord de Chicoutimi, fourmille de lacs de diverses formes et dimensions répartis sur un territoire dans l’altitude varie entre 655 et 868 m. Ses plus importantes nappes d’eau, soit les lacs Morin, Doumic et Moncouche, constituent les sources les plus méridionales du réservoir Pipmuacan qui s’étend beaucoup plus au nord et celles, faibles et moins apparentes de la rivière Valin dont l’embouchure donne sur la rive nord du Saguenay. Cette unité géographique où se distingue une route de gravier, à l’est, a été nommée en l’honneur de Léonard Garreau (1609-1656), jésuite arrivé à Québec en 1643. Il les Pétuns (1645-1649) et chez les Hurons, à l’île d’Orléans (1650-1654), puis se rend à Trois-Rivières comme interprète et missionnaire parmi les Algonquins. Parti avec des guerriers outaouais pour établir une mission dans leur territoire, le groupe est attaqué par les Agniers, près de Montréal le 30 août 1656 et le père est blessé à mort. Le nom de cette unité géographique paraît en 1951 sur la carte officielle du Québec.

Canton de Hébert

Sur la rive droite du Saguenay et traversé en son centre par la rivière Éternité, ce canton fait partie de la MRC du Fjord-du-Saguenay. Le toponyme souligne l’œuvre colonisatrice de Nicolas-Tolentin Hébert (1810-1888). En 1848, le clergé des comtés de L’Islet et de Kamouraska confiait à l’abbé Hébert la direction d’une société chargée précisément de favoriser la colonisation de la région où le canton a été érigé. L’œuvre de l’abbé Hébert s’exerça principalement dans les cantons de Métabetchouan et de La Barre où l’on trouve les agglomérations d’Hébertville et d’Hébertville-Station. Proclamé en 1903.

Canton de Jonquière

Ce canton s’étend entre le Saguenay et le lac Kénogami immédiatement à l’ouest de Chicoutimi. Il renferme principalement la ville de Jonquière. Son nom s’inspire du titre nobiliaire de Jacques-Pierre de Taffanel, marquis de la Jonquière (1685-1752) qui fut gouverneur général de la Nouvelle-France de 1746 à 1752. Il n’arriva à Québec qu’en 1749. Proclamé en 1850.

Canton de Juchereau

Ce canton, désigné en 1917, est situé dans la MRC de Maria-Chapdelaine, à 110 km au nord-ouest de Dolbeau. Dans sa partie est, la rivière Samaqua le traverse du nord au sud. Jeanne-Françoise Juchereau de la Ferté (1650-1723) entre, dès l’âge de 12 ans, malgré l’avis de sa mère, au monastère des Hospitalières de Québec où elle prendra le nom de sœur Saint-Ignace. Dès 1670, elle est responsable du denier des pauvres et, en 1683, elle devient supérieure de la communauté. Elle occupera cette fonction pendant 24 ans et celle d’assistante supérieure pendant 12 ans. En 1713, elle est atteinte d’une forte fièvre, puis d’une paralysie qui limitent ses activités. Avec sa compagne, sœur Duplessis de Sainte-Hélène, elle compile les archives de l’hôpital et rédige un manuscrit sur l’histoire de l’Hôtel-Dieu. À l’insu des Augustines de Québec et sans nom d’auteur, cet ouvrage, sera publié à Montauban, en France, en 1751, par les soins de l’abbé de La Tour, ancien desservant des Hospitaliers, qui possédait copie du manuscrit depuis une vingtaine d’années.

Canton de Kénogami

Voisin de celui de Jonquière à l’est, ce canton entre le Saguenay, au nord, et le lac Kénogami, au sud. Il a longtemps renfermé la ville de Kénogami, aujourd’hui fusionnée à Jonquière. Les Amérindiens, les Montagnais en particulier, utilisent souvent ce terme pour désigner un lac remarquable par sa longueur (kino – long et gami – lac). Proclamation en 1965.

Canton de Lalemant

À une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Chicoutimi et se rattachant à la MRC du Fjord-du-Saguenay, ce canton est arrosé par la rivière Cami et, dans sa partie sud, par la rivière Malbaie. Le toponyme évoque la mémoire du père jésuite Gabriel Lalemant (1610-1649). Après avoir rempli diverses fonctions, notamment à Moulins et à Bourges, et approfondi l’étude de la théologie, Lalemant vient en Nouvelle-France en 1646 et il est affecté, e 1648, à la mission de Sainte-Marie-des-Hurons. Remplaçant le père Chabanel à la mission de Saint-Louis en février 1649, il s’y trouve avec le père Jean de Brébeuf lorsque, le 16 mars suivant, les Iroquois mènent une attaque meurtrière contre les établissements hurons. Brébeuf et Lalemant sont cruellement torturés. Avec les autres martyrs canadiens, Lalemant sera canonisé en 1930. Le canton de Brébeuf est situé immédiatement au nord de celui de Lalemant. Proclamé en 1920.

Canton La Brosse

Bordé au sud par le Saguenay, le canton de La Brosse, de la MRC du Fjord-du-Saguenay, est situé à 60 km à l’est de la ville de Chicoutimi. Ce toponyme rappelle la mémoire du père jésuite Jean-Baptiste La Brosse, né en Charente (1724) et décédé à Tadoussac (1782). Arrivé au pays en 1754, il sera successivement missionnaire chez les Indiens et les Acadiens de la rivière Saint-Jean, à Québec, à Odonak, puis curé de Mascouche, de 1761 à 1766. Par la suite et jusqu’à sa mort, il se dévouera auprès des Montagnais de la Côte-Nord et du Saguenay et même, après 1770, auprès des Micmacs et des Acadiens du Bas-Saint-Laurent jusqu’au Cap-Breton. Pendant ce temps, il prépare et publie des dictionnaires et grammaires de langues amérindiennes. Personnage haut en couleur, on lui attribuait des dons de guérisseur et de devin. Très estimé des Indiens, il a été le sujet de l’une des sculptures d’Alfred Laliberté. Il existe une bibliographie considérable sur le père de La Brosse. Proclamation du canton : 1908.

Canton Lacombe

Dans l’interfluve séparant la Nestaocano de la Ouasiemsca, se rencontre ce canton, situé à 75 km au sud-est de la ville de Chibougamau, dans la MRC de Maria-Chapdelaine. Le toponyme célèbre le père oblat Albert Lacombe (1827-1916). Né à Saint-Sulpice, ce religieux se dévoue essentiellement dans l’Ouest canadien, à l’exception d’un court séjour à Berthierville, où il fut vicaire entre 1851 et 1852. Parmi les faits marquants de sa carrière, on note la fondation des paroisses de Saint-Lambert et de Lacombe, en Alberta, toutes deux nommées en son honneur. On note également sa médiation dans le dénouement de l’affaire Louis Riel (1873-1874). Il a laissé de nombreux écrits sur les Cris et les Pieds-Noirs, et, dans leurs langues, des grammaires et des ouvrages de piété. Vers la fin de sa vil, il s’occupe de la mise sur pied du Lacombe Home, hospice pour vieillards, à Midnapore au sud de Calgary. Il y résidera de 1909 à 1916. Le canton de Lacombe, désigné en 1917, est signalé comme désignation récente, en 1921, dans « Noms géographiques de la province de Québec.

Canton de Saint-Onge

Proclamé en 1940, limité à l’est par la rivière Péribonka, le canton de Saint-Onge, situé au nord du lac Saint-Jean, s’étale en longueur et couvre une superficie nettement supérieure à la moyenne. Il est arrosé par la rivière Alex. Au lac Alex, sur le parcours de cette rivière, le terrain s’élève à 266 mètres ; près de la rivière Péribonka, il atteint 579 mètres de hauteur et se caractérise sur toute sa surface par des monts assez imposants. Cette entité géographique a reçu le nom de Jean-Marie Saint-Onge, le premier colon qui, en 1861, s’est installé sur le site de l’actuelle municipalité de Métabetchouan.

Canton de Paquet

Traversé à la fois par la route et la voie ferrée reliant Saint-Félicien à Chibougamau, ce canton se trouve au nord-ouest du lac Saint-Jean. Son extrémité nord-est est limitée par la rivière Ashusapmushuan. Le toponyme honore monseigneur Louis-Adolphe Paquet (1859-1942), né à Saint-Nicolas. Ordonné prêtre en 1883, il a occupé une chaire de théologie à l’Université Laval. Auteur de « Commentaria sur la Somme théologique » de saint Thomas, publiés entre 1893 et 1903, il est également connu par son « Traité de Droit public de l’Église » et plusieurs autres ouvrages qui témoignent, sur des questions d’actualité sociale et politique, d’une pensée très conservatrice, étroitement inspirée par les règles de la scolastique thomiste. Ce canton fut désigné en novembre 1917.

Canton Le Mercier

Situé à 40 km au nord-est de Chicoutimi et à une dizaine de kilomètres du lac Poulin de Courval, ce canton, dont le nom a été choisi en 1952, est baigné en particulier par les lacs Betsiamites, Le Breton, Gosselin et Le Marie. Le toponyme évoque François-Joseph Le Mercier (1604-1690), jésuite parisien arrivé en Nouvelle-France en 1635 et immédiatement affecté aux missions de la Huronie. De 1653 à 1656, il sera recteur du Collège de Québec et supérieur général des missions des Jésuites en Nouvelle-France, de 1665 à 1681. Rappelé à Paris en 1672, il visite l’année suivante les missions des Antilles dont il deviendra le supérieur, de 1682 jusqu’à sa mort survenue à la Martinique.

Canton de Lefebvre

À une centaine de kilomètres au nord-est de Chicoutimi, ce canton occupe une partie de l’interfleuve séparant la rivière Portneuf de celui de la rivière du Sault aux Cochons, cours d’eau qui se jettent dans le Saint-Laurent, près de Forestville. Désigné en 1954, ce canton a pris le nom de l’ingénieur Olivier-Odilon Lefebvre (1879-1944) Ingénieur principal de la Commission des eaux courantes du Québec, de 1913 à 1936, il en fut ensuite vice-président, de 1940 jusqu’à son décès. Membre de la Commission internationale chargée de l’étude du projet de la canalisation du Saint-Laurent (1924-1928), il sera associé aux travaux du Comité consultatif sur ce même projet, en 1940. Lors du rehaussement des eaux du lac Kénogami, vers 1922-1923, il avait contribué au règlement satisfaisant des réclamations des habitants de Saint-Cyriac, au Saguenay.

Canton Liégeois

Ainsi désigné depuis 1952, le canton de Liégeois se trouve au nord de la rivière Saguenay, à 60 km de Chicoutimi. Il comprend, dans sa partie ouest, une portion de la ZEC Martin-Valin. Son territoire est parsemé d’une multitude de plans d’eau dont les plus importants sont les lacs Tremblay, des Brumes et Liégeois. La rivière Sainte-Marguerite Nord-Est la traverse d’ouest en est. Le frère jésuite Jean Liégeois (vers 1599-1655), spécialistes dans les matières de la construction, arriva en Nouvelle-France en 1634. Affecté à la résidence de Notre-Dame-des-Anges, puis à Trois-Rivières (vers 1640) et au Collège de Québec (en 1648), il remplit la fonction de surintendant des travaux. Il fut scalpé et décapité par sept ou huit Agniers alors qu’il dirigeait la construction d’un fort à Sillery, le 29 mai 1655.

Canton de Piat

Ce canton, désigné en 1917, est situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Chibougamau. Il est arrosé par la rivière Dolbeau, tributaire de la rivière du Chef, affluent de l’Ashuapmushuan. Embarqué à Dieppe en 1622 pour le Canada, le missionnaire récollet Irénée Piat ou Le Piat (1594)1674) arrivé à Tadoussac à la mi-juin et se rend à Québec le mois suivant. En décembre de la même année, il part pour les missions montagnaises mais revient à Québec à la suite d’une brouille. C’est le père Le Caron qui se rendra chez les Montagnais. Au printemps 1623, il veut se rendre chez les Montagnais, mais comme ceux-ci se préparent à la guerre, il doit demeurer à Tadoussac. En 1624, il passe en France avec le frère Gabriel Sagard, récollet, et il ne reviendra pas au pays. Dans les environs de ce territoire, on retrouve les cantons de Mance, de La Ber, de Guyart de Vimont qui célèbrent la mémoire d’autant d’autres personnages éminents du XVIIe siècle.

Canton de Proulx

Limité à est par la Petite rivière Péribonka, ce canton situé à 15 km à l’est de Mistassini, est de forme presque triangulaire. Son terrain plat, inférieur à 260 m d’altitude, est arrosé par les rivières Villeneuve et Noire qui s’orientent vers le lac Saint-Jean. Alors que la moitié du côté est resté inhabitée, l’autre moitié est parcourue par quelques voies de communication rurales au carrefour desquelles est implanté le village de Sainte-Élisabeth-de-Proulx. Le nom adopté par cette unité géographique est celui de Jean-Pierre Proulx, un des tout premières arpenteurs qui aient œuvré au Saguenay. Au mois d’août 1828, il lui fut demandé par les commissaires David et Edward Stuart, qui devaient étudier les terres des Postes du Roi, de se rendre à Chicoutimi en tant que commissaire enquêteur, d’explorer le Saguenay jusqu’aux Terres-Rompues et de reconnaître les endroits propices à la culture. Joseph Bouchette dirigeait la première équipe, Joseph Hamel, la seconde, et Jean-Pierre Proulx, la troisième. Proulx a pratiqué sa profession de 1820 à 1856 et a élu domicile à Saint-François-de-Beauce. Proclamé en 1920.

À compléter la lecture :

Montagne en brume
Montagne brumeuse. Illustration par Megan Jorgensen.

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