Cantons du Nord-du-Québec
Cantons du Nord-du-Québec : Voici quelques-uns de nombreux cantons de la région du Nord-du-Québec :
Canton Urfé
Ce quadrilatère cantonal, situé dans le plateau abitibien à 75 km environ à l’est-nord-est de Matagami, est baigné par une partie importante du lac Maicasagi, où se jette la rivière du même nom et par plusieurs petits ruisseaux. Quant à la rivière Nomans, elle coule dans l’angle sud-est avant d’aller rejoindre la rivière Maicasagi plus loin au nord-est. On honore par ce nom la mémoire de François Saturnin Lascaris d’Urfé (1641 – 1701), sulpicien de famille noble, né au château d’Urfé, dans le Forez (France). Arrivé à Québec en 1668, il se rend ensuite à la mission de Kenté, ou Quinté (Kingston en Ontario) où il demeure jusqu’en 1674. Cette année-là, il retourne en France et reviendra en 1685 avec monseigneur de Saint-Vallier. Il est alors nommé chanoine à la cathédrale de Québec (1685-1686) et premier curé résident de Saint-Louis-du-Bout de l’île avant d’être rappelé en France en 1687. La paroisse de Saint-Louis-du-Bout-de-l’Île prendra le nom de Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Isle lorsque sera érigée la municipalité de paroisse en 1845, puis deviendra Sainte-Anne-de-Bellevue. Le canton d’Urfé a été proclamé en 1965.
Canton d’Urban
Proclamé en 1965, ce canton prend place à 100 km à l’est de Lebel-sur-Quévillon, à la limite du grand réseau hydrographique de la rivière Nottaway. Les rivières qui l’arrosent se nomment rivière Saint-Cyr, rivière Macho, rivière au Panache et rivière Fortier. Son terrain plat possède quelques aspérités s’élevant à 457 m d’altitude, soit 61 m de plus que l’espace qui les entoure. Le nom attribué à ce quadrilatère cantonal, en 1947, est celui de sir Benjamin D’Urban (1777-1849), général britannique qui faisait partie de l’état-major de Wellington à Waterloo (1815). Administrateur colonial à partir de 1820, il a occupé la fonction de gouverneur de la colonie du Cap (1834-1838) et, à l’âge de 70 ans, fut nommé commandant des troupes du Canada-Uni (1847). Décédé à Montréal en 1849, un monument fut érigé à sa mémoire dans l’ancien cimetière de l’avenue Papineau, la même année, et fut restauré en 1915. C’est en son honneur que la ville d’Urban (Durban depuis 1870) en Afrique du Sud a été nommée. À l’origine, cette agglomération sud-africaine portait le nom de Port Natal.
Canton de Vachon
Baigné par le Lac Mistassini et le lac Albanel, ce canton, proclamé en 1965, qui comprend une partie de la péninsule séparant ces deux lacs, est situé à 125 km au nord-est de Chibougamau. Son territoire gorgé de fondrières à filaments atteint 426 m d’altitude. Ce nom choisi en 1954, honore la mémoire de monseigneur Alexandre Vachon (1885-1953), originaire de Saint-Raymond (Portneuf). Professeur de chimie et de biologie, il avait fait ses études au Petit et au Grand Séminaire de Québec, à l’Université Laval, puis à l’Université Harvard et au Massachusetts Institute of Technology. Fondateur de l’École de chimie de l’Université Laval (1925), il est devenu le premier doyen de la Faculté des sciences (1937) et recteur de cette université (1939), avant d’être sacré évêque du diocèse d’Ottawa en 1940. Détenteur de trois doctorats, en philosophie, en théologie et en droit canonique, et d’une maîtrise ès sciences, son intérêt se porta également aux opérations minières et aux ressources naturelles du Grand Nord et du Nord-Ouest canadien. Ce prélat d’envergure doté d’une vaste culture scientifique est l’auteur d’un Traité de chimie, d’Éléments de minéralogie, de géologie et de botanique et d’une foule d’articles scientifiques.
Canton de Villieu
Ce canton situé à environ 35 km au nord de Matagami est baigné à l’ouest par le lac Bouchier, lequel se décharge dans la rivière Nottaway. Le relief, sans aspérité notable, passe de 250 à 320 m d’altitude. Le personnage ici honoré est Sébastien de Villieu, sieur de Daudeville, né en 1633 à Turin, en Italie. Militaire de carrière comme son père, il arrive en Nouvelle-France le 30 juin 1665, comme lieutenant de la compagnie de Berthier du régiment de Carignan. Après deux ans de service en Nouvelle-France, il rentre en France à l’automne de 1668. En 1670, Sébastien de Villieu revient au pays avec son épouse, son fils Claude-Sébastien et sa fille qui sera inhumée à Québec le 26 septembre 1671. En 1674, il rentre définitivement en France avec son épouse et son fils et il s’établit à Beauvoir-sur-Mer en Vendée où son père lui avait légué une propriété. Sébastien de Villieu décède en France entre 1686 et 1692. Il avait été anobli par les titres que son père avait obtenus en 1668. La seigneurie de Tilly ou de Villieu à Saint-Antoine-de-Tilly, concédée par l’intendant Talon le 29 octobre 1672, perpétue également le nom de la famille Villieu. Proclamation : 1965.
Canton de Valrennes
Ce canton, arrosé par la rivière Harricana et la rivière Plamondon ainsi que par leurs petits affluents se caractérise par un terrain peu accidenté dont l’altitude varie autour de 290 m et atteint 357 m d’altitude aux collines Valrennes. Il est situé au nord-nord-est de La Sarre, à 65 km de la frontière interprovinciale du Québec et de l’Ontario. C’est en l’honneur de Philippe Clément Du Vuault (Vault) de Valrennes (1647-1707) que cette entité géographique a été nommée en 1945. Capitaine des troupes de la Marine, il arrive à Québec en 1685 avec les renforts militaires du marquis de Denonville. Deux ans plus tard, il est l’un des quatre commandants des troupes régulières dépêchées pour aller détruire les villages des Tsonnontouans établis au sud du lac Ontario. Nommé en 1688 commandant du fort Frontenac (Kingston) qu’il dut faire sauter l’année suivante, Valrennes s’est illustré en août 1691 aux alentours du fort de La Prairie-de-la-Magdaleine, en livrant un combat sanglant et décisif cont un détachement du major Peter Schuyler venu attaquer Montréal. Il est repassé en France probablement en 1698. Proclamé en 1965.
Canton de Vienne
Arrosé par de nombreux ruisseaux et le lac du Sauvage, ce canton est situé à 25 km au nord-est de Chibougamau, presque aux confins du grand réseau hydrographique de la rivière Nottaway. Son territoire sillonné par un esker varie entre 370 et 510 m d’altitude. Le nom de cette unité géographique est celui de Marguerite Vienne, inhumée le 19 juillet 1616 après avoir reçu les derniers sacrements par le père Dolbeau, quatre jours auparavant. Arrivée au printemps de 1616, elle semble avoir constitué, avec son mari (demeuré anonyme), le premier couple de Français arrivé à Québec.
Canton de Vezza
Proclamé en 1965, ce canton se trouve à 25 km au sud-ouest de Matagami, en Abitibi ; il est irrigué par la rivière Allard, par son affluent le ruisseau Dollard et par les nombreux autres petits cours d’eau qui appartiennent au réseau hydrographique de la rivière Nottaway. Son relief passe de 260 à 300 m d’altitude. Ce nom honore François-Marie-Lucien Albergatti-Vezza (1735-1773), né à Bologne (Italie) et qui a servi dans les troupes de la Marine sous le général Montcalm. Avec environ 120 hommes, il défendit le fort Jacques-Cartier (Portneuf) pendant six mois, où les Français s’étaient repliés après la capitulation de Québec. Marié en 1757, à Charlotte Aubert de Lachenaye qui quitta probablement la Nouvelle-France lors de la Conquête, il repassa en France en 1761, après avoir été prisonnier de guerre en Angleterre. Il fut nommé lieutenant en 1763, capitaine en 1767 et chevalier de Saint-Louis en 1773, l’année même de son décès. Le toponyme est indiqué sur la carte du Québec en 1946.
Canton Voyer
Ce canton, proclamé en 1966 et situé à 75 km au nord-ouest de Chapais, est situé dans la partie méridionale du bassin hydrographique de la rivière Nottaway et est arrosé, notamment, par le lac et la rivière Monsan et par la rivière Maicasagi, l’un des nombreux tributaires de la rivière Waswanipi. Le lac Monsan, à l’altitude de 323 m, s’étend sur une surface rocheuse qui atteint 459 m au nord-est. Le capitaine Michel Voyer, originaire de Québec, honoré par cette dénomination, faisait partie de la flotte du capitaine Jacques Kanon, arrivé à Québec en mai 1759. Michel Voyer commandait l’Amitié, petit navire de 130 tonneaux qui travaillait pour le munitionnaire Michel Cadet, et Jacques Kanon commandait le Machault. L’Amitié avait été acheté de Nicolas Massot par Cadet, le 9 novembre 1758, et payé 9600 livres. Le navire servit d’entrepôt pendant le siège de Québec et fut brûlé le 17 mai 1760, pour le soustraire aux Anglais.
Canton de Subercase
Baigné à l’est par une partie du lac Glasset où se jette la rivière Subercase, ce canton est situé à environ 45 km au nord-ouest de Matagami et à la limite sud-ouest du réseau hydrographique de la rivière Nottaway auquel il appartient en partie. Son terrain plat, arrosé par plusieurs petits cours d’eau, ne dépasse pas 300 m de hauteur. Ce nom, attribué en 1947, évoque Daniel d’Auger de Subercase (1661-1732), majeur des troupes au Canada, originaire du Béarn, venu en Nouvelle-France en 1687. Très actif et entreprenant, il va combattre les Tsonnontouans avec 50 hommes, participe à la défense de Québec en 1690 et accompagne le gouverneur Frontenac dans son attaque contre les Onnontagués en 1696. Il passe en France l’année suivante, puis revient la même année. Il devient gouverneur de Plaisance à Terre-Neuve (1702-1706) puis de l’Acadie (1706-1710). C’est en qualité de dernier gouverneur français de l’Acadie qu’il eut à affronter l’assaut des Anglais, puis à se rendre, le 13 octobre 1710. Proclamé en 1965.
Canton de Vignal
Ce canton inhabité de l’Abitibi et proclamé en 1965 situé à une soixantaine de kilomètres à l’est-sud-est le sulpicien Le Maistre à l’économat du Séminaire. En octobre 1661, il est attaqué et blessé par une bande d’Iroquois pendant qu’il surveillait le ramassage de matériaux de construction. Traîné vers Cap-de-la-Madeleine, deux jours après, les Iroquois le scalpèrent et firent rôtir son corps pour le dévorer. Ce toponyme cantonal, choisi en 1947, est noté sur la carte générale du Québec en 1951.
Canton de Beschefer
C’est le nom du père jésuite Thierry Beschefer (1630-1711) né à Châlons-sur-Marne, dans la Champagne, supérieur du collège des Jésuites à Québec, de 1680 à 1686, qui identifie ce canton qui traverse la rivière Harricana, à l’ouest du lac Matagami. À cause de son expérience acquise comme missionnaire chez les Agniers – tribu de la confédération iroquoise des Cinq-Nations appelée Mohawks par les Anglais – en 1670, il fut convoqué à une assemblée de notables par le gouverneur La Barre afin de déclarer de la conduite à tenir à l’égard des Iroquois.
Canton d’Estrades
Le canton d’estrades est traversé du sud au nord par le ruisseau Dudemaine qui joint le lac Mistaouac et le lac Newiska ; ce dernier se déverse ensuite dans la rivière Mistaouac avant d’aboutir, plus au nord, à l’Harricana, un des grands affluents de la baie James. Très marécageuse, sa surface unie s’élève à 316 m, soit une quarantaine de mètres au-dessus du niveau des lacs, à 25 km à l’ouest de Joutel. Le nom de cette unité territoriale rappelle la mémoire de Godefroi-Louis, comte d’Estrades (1607-1686), maréchal de France qui, en 1662, obtint du roi Charles II d’Angleterre la restitution de la ville de Dunkerque moyennant une forte somme. Toutefois, c’est surtout à titre de vice-roi de la Nouvelle-France, de 1662 à 1686, que son nom se rattache à la toponymie québécoise. Le canton, désigné en 1945, est signalé l’année suivante sur la carte générale du Québec.
Canton Bossé
À 55 km environ au nord-est de Lebel-sur-Quévillon, ce canton, inhabité et en grande partie baigné par le lac Waswanipi, appartient au bassin hydrographique méridional de la rivière Nottaway, tributaire de la baie James. Ce nom a été attribué, en 1934, en mémoire de Joseph-Noël Bossé (1807-1881), avocat, commissaire justicier aux îles de la Madeleine en 1843, conseiller législatif en 1864 pour la division de La Durantaye, sénateur et juge de la Cour supérieure à Québec, de 1868 à 1880.
Canton Rousseau
Distant de 40 km de La Sarre, en Abitibi, le canton de Ruisseau, qui a reçu son nom en 1934 et qui a été proclamé en 1940, est inclus dans le territoire de la région de la baie James. Les villages de Villebois et de Beaucanton font partie de cette unité territoriale. Arthur Rousseau (1871-1934), médecin né à Saint-Casimir de Portneuf, est diplômé de l’Université Laval (1895). Après avoir étudié à l’Institut Pasteur de Paris (1896), il a enseigné à la Faculté de médecine de l’Université Laval (1897) et en a été le doyen (1923-1934). Arthur Rousseau compte parmi les fondateurs de trois établissements hospitaliers de Québec : l’hôpital Laval, l’hôpital du Saint-Sacrement et la clinique Roy-Rousseau.
Canton de Bellerive
Ce canton proclamé en 1966, inhabité et baigné par de nombreux lacs constitue la partie sud-ouest de la réserve faunique Assinica, à la hauteur du lac Mistassini. Son nom rappelle la mémoire de l’avocat et écrivain Guillaume-Georges Bellerive (1859-1935) auteur du premier ouvrage consacré aux femmes de lettres canadiennes-françaises, Brèves apologies de nos auteurs féminins (1920). Il fut promoteur du monument érigé en l’honneur de Montcalm à Québec. Décoré de la légion d’honneur (1912), il fut également reçu dans l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1928).
Canton de Bellin
Ce canton a été proclamé en 1965. Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772), ingénieur français, membre de l’Académie royale de marine et de la Société royale de Londres, fut le premier hydrographe du Dépôt de la marine. À partir des dossiers qui lui étaient communiqués par les ingénieurs et hydrographes militaires, Bellin dressa un grand nombre de cartes fort précieuses, notamment pour la toponymie. Signalons, en particulier, ses cartes de la Rivière du Saguenay et de la Baye de Hudson (1744), de la Nouvelle-France ou Canada (1755), de l’Acadie (1757) ainsi que plusieurs planches de son Petit Atlas maritime, publié en cinq volumes en 1764. Le nom de Bellin identifie un canton inhabité, situé au nord de Desmaraisville sur la route qui mène de Lebel-sur-Quévillon à Chapais. Baigné au sud-ouest par le lac Waswanipi, il est traversé au nord par la rivière qui porte également ce nom.
Canton de Belmont
Né à Grenoble, François Vachon de Belmont (1645-1732) fut ordonné prêtre sulpicien en 1681, à Ville-Marie où il se trouvait depuis l’année précédente. De façon générale, il consacra sa vie à l’éducation des Amérindiens, amis il fut aussi curé de Ville-Marie (Montréal), supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice pendant 31 ans, seigneur de l’Île-de-Montréal et vicaire général de l’évêque de Québec. Doué par le dessin et l’architecture, il a fort bien aménagé un village pour les autochtones, près de Ville-Marie, et a veillé à la construction du Séminaire de Saint-Sulpice sur la rue Notre-Dame. C’est en l’honneur de ce missionnaire très dévoué, auteur d’une Histoire du Canada, décédé à l’âge de 87 ans, qu’un canton situé à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest du réservoir Gouin a été nommé. Il est inhabité, marécageux et occupé par plusieurs nappes d’eau dont le lac Hébert est la plus étendue. Proclamé en 1965.
Canton de Benoist
Nom d’un canton attribué pour commémorer Antoine-Gabriel-François Benoist (1715-1776), officier honnête et très méritant, né à Paris et passé en Nouvelle-France à l’âge de 20 ans. Il a servi sous les ordres de Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, contre les Chicachas (1739) en Louisiane, et de François-Pierre de Rigaud de Vaudreuil, comme aide-major, au nord de New York. Commandant des forts de La Présentation (1754), de la Presqu’île (1755) et Frontenac (1758), il a secondé Montcalm au siège du fort George (1757) mais sa carrière finit abruptement au fort Oswego (1759), à la suite d’une blessure reçue lors d’un combat. Nommé chevalier de Saint-Louis en France, en 1761, il revint chercher sa famille en 1763 puis retourna à Bourges, où il décida à l’âge de 61 ans. Un grand plan d’eau, le lac Pusticamica occupe ce canton inhabité de la région administrative du Nord-du-Québec, désigné en 1934 et proclamé en 1965.
Canton de Berey
Le canton de Berey, proclamé en 1965, évoque Claude Charles Berey Des Essarts, né à Montréal en 1720, récollet, portant en religion le nom de frère Félix Berey, aumônier militaire desservant de Yamaska, de Saint-François-du-Lac, de Chambly, de Saint-Mathias et de Saint-Eustache. Après la Conquête, les autorités civiles ayant interdit tout recrutement aux Récollets et aux Jésuites, il fut le dernier supérieur et commissaire général de l’ordre des Franciscains réformés au Canada. Décédé à Québec à l’âge de 80 ans, son nom identifie un canton inhabité situé à 80 km environ à l’ouest de Chapais, dans la partie méridionale de la région administrative du Nord-du-Québec. Il est arrosé par deux larges cours d’eau : la rivière Omo, au Nord, et Caupischigau, au sud. Il fut proclamé en 1965.
Canton de Bergères
Ce canton inhabité (proclamation – 1965), est situé à une cinquantaine de km au nord de Lebel-sur-Quévillon. Son nom rappelle la mémoire de Raymond Blaise Des Bergères de Rigauville (1655-1711) mousquetaire du roi qui vint en Nouvelle-France en 1685 avec les troupes du gouverneur Jacques Brisay de Denonville. Après avoir pris part à l’expédition contre les Tsonnontouans, l’une des cinq nations iroquoises du sud du lac Ontario, il devint commandant des forts Niagara, Frontenac et Chambly. Un an avant sa mort, il avait été nommé major de Trois-Rivières.
Canton de Bernières
Ce nom d’un canton inhabité et partiellement marécageux situé à 55 km au sud-ouest de la réserve faunique Assinica fut attribué en l’honneur de Jean de Bernières de Louvigny (1602-1659), trésorier de France à Caen. Il seconda Mme de La Peltrie, dans ses démarches, pour le recrutement des Ursulines de Québec, et, par la suite, devint leur procureur. Un autre personnage de ce nom, Henri de Bernières (1635-1700), neveu du précédent, fut vicaire général de Québec et il est également honoré dans la toponymie québécoise. Proclamation en 1965.
Canton de Bignell
Bordé par le lac Wasconichi au nord-ouest, le canton de Bignell est situé dans un milieu où prédomine l’eau, au sud du lac Mistassini. Son relief qui ne dépasse pas 533 m est émaillé de lacs dont deux, plus remarquables, au centre et au sud, ont été nommés Éva et Ida. La désignation de cet espace géographique, indiquée sur une carte géologique de 1946, rappelle le souvenir de John Bigell (1817-1902) admis arpenteur en 1843, à l’âge de 26 ans. Durant sa fructueuse carrière, il a parcouru et arpenté les territoires qui s’ouvraient à la colonisation dans la province de Québec. Il s’est rendu aux sources du Saint-Maurice (1847), de la Gatineau, de la Mégiscane et de l’Outaouais, a exploré les environs du lac Mistassini et a fait le relevé de plusieurs rivières sur la Côte-Nord. Cet arpenteur émérite est décédé à Québec, dans le quartier, aujourd’hui secteur, de Limoilou.
Canton de Blaiklock
Situé au nord de Chibougamau et aux confins du bassin hydrographique de la rivière Nottaway, grand affluent de la baie James, ce canton marécageux est irrigué par la rivière Chibougamau et son tributaire, la rivière Barlow, dont les eaux fusionnées alimentent, au sud-ouest, le lac Chevrillon. Le lac du Sauvage, dont un secteur baigne le centre-ouest, fait également partie du bassin hydrographique principal qui s’étend sur un terrain régulier s’élèvent à 487 m d’altitude. C’est le nom de Frederic William Blaiklock (1822-1901) qui est retenu ici pour identifier cette unité géographique. Né à Québec, cet arpenteur fut le premier à effectuer des mesures dans la vallée de la rivière Ashuapmushuan, au nord du lac Saint-Jean. Il a également tracé les chemins menant de Stoneham et de La Tuque au la Saint-Jean, et, de 1850 à 1853, il a arpenté les limites territoriales entre le Canada et le Nouveau-Brunswick. Pendant 23 ans (1878-1901), il fut chargé du Bureau du cadastre à Montréal.
Canton de Berthiaume
Le nom Berthiaume, qui identifie ce canton inhabité, désigné en 1934 et proclamé en 1965, situé au nord de Lebel-sur-Quévillon, évoque Trefflé Berthiaume (1848-1915), imprimeur typographe et éditeur de Monde illustré, de même que propriétaire, directeur et rédacteur en chef du journal La Presse de 1889 à 1904 et de 1906 à 1915. Il était également conseiller législatif de la division d’Alma depuis 1896.
Canton La Forest
À 45 km au nord-ouest de Matagami et à 160 km au nord d’Amos, ce canton renferme plusieurs cours d’eau et lac appartenant au bassin supérieur de la Nottaway. Adopté en 1950, ce toponyme évoque le souvenir de Gabriel Testard de La Forest (1661-1697). Né à Ville-Marie (Montréal), ce jeune militaire participe à diverses expéditions visant à assurer la protection des postes de traite. Sous la direction de Pierre le Moyne d’Iberville, il contribue, en 1694, à la capture du fort Bourbon (York Factory) alors occupé par les Anglais. Devenu commandant du fort, Testard de La Forest devra capituler au début de septembre 1696 après trois jours de canonnade par cinq vaisseaux anglais commandés par William Allen. Ce dernier, au mépris des termes de la capitulation, confisqua les fourrures et conduisit le commandant français et ses hommes en Angleterre. Testard de La Forest devait mourir à Londres l’année suivante.
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