Cantons de la Mauricie
Présentation des cantons de la Mauricie.
Canton de Charest
Situé à environ une dizaine de kilomètres à l’est de La Tuque, le canton de Charest est irrigué, dans sa moitié nord-est, par la Petite rivière Vermillon, affluent de la Jeannotte et prenant sa source dans le Petit lac Écarté, ainsi que par les lacs Stanislas et de l’Algonquin, tous trois communiquant entre eux par de minces filets d’eau. Dans sa moitié sud-ouest, le canton comprend le Petit lac Wayagamac et est, de ce fait, relié à la rivière Saint-Maurice. Vallonné et imprégné d’une grande quantité d’eau, son relief varie entre 290 mètres près du Petit lac Wayagamac et 460 mètres, plus au nord. Le nom de ce canton, signalé dans Noms géographiques de la province de Québec en 1921, a été attribué en l’honneur de Zéphirin Charest (1813-1876), prêtre originaire de Sainte-Anne-de-la-Pérade ; il a exercé son ministère entier à Saint-Roch (Québec), d’abord comme vicaire (1836=1839), puis comme curé, de 1839 jusqu’à sa mort. Il a reconstruit l’église à deux reprises, après les incendies de 1845 et 1866.
Canton Dessane
Le canton de Dessane, dont le nom est signalé, comme nouveau dans la « Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec » en 1916, se situe presque entièrement au sud de la ligne de chemin de fer Québec-Senneterre, entre le hameau de Casey et le village de Sanmaur. Les ruisseaux la Tuque et Montachingue, des affluents de la rivière Manouaine, vont grossir avec celle-ci les eaux du Saint-Maurice qui coupe le coin nord-est de ce territoire cantonal. Ses plus hauts reliefs, au sud, atteignent 600 mètres. Cette division géographique doit son nom au musicien français Antoine Dessane (1826-1873), condisciple de César Franck et de Jacques Offenbach. Fuyant les séquelles de la Révolution de 1848 qui le laissaient démuni, il a la veine de se voir offrir un poste d’organiste à la cathédrale de Québec et remplaçant de Theodore Frederick Molt. Arrivé à Québec en 1849, il conservera ce poste jusqu’à ce qu’un sérieux différend avec l’organiste Ernest Gagnon, en 1860, l’incite à offrir ses services ailleurs. Il quitte la province de Québec pour New York où il devient titulaire des orgues de l’église St. François Xavier (1865-1869), puis revient à Québec, où il occupera le poste d’organiste à Saint-Roch, de 1869 jusqu’à sa mort. Dessane a laissé quelques œuvres d’orchestre, des messes et des chants religieux ainsi que des airs profanes dont l’un, intitulé La Québécoise, a été composé vers 1850 en hommage canadiennes.
Canton Dandurand
Le canton de Dandurand est situé au sud de la municipalité du village de Parent, dans le nord de la Mauricie. Quelques habitations sont concentrées sur les rives nord des lacs Rainbow et Mauser. Le reste de la surface, inhabité, est irrigué par la rivière Dandurand et le lac du même nom qui s’étale à l’est, près de quelques marécages. Le mont le plus élevé atteint 624 m au sud-ouest. Raoul Dandurand (1861-1942), avocat, né à Montréal, a été admis au barreau en 1883. Président du Sénat (1905-1917), après y avoir siégé pendant sept ans, et conseiller de la reine (1897), il a cumulé les présidences de plusieurs entreprises financières et de diverses sociétés a reçu quatre doctorats honorifiques en droit des Universités Laval, McGill, de Toronto et Queens et a été créé grand officier de la Légion d’honneur par le gouvernement français en plus d’avoir été honoré par quatre ou cinq autres pays européens. Délégué par le Canada à la Société des nations en 1924, il en présida l’Assemblée l’année suivante. Il était un orateur et un écrivain de talent. Le toponyme a paru dans « Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec » en 1916, du vivant du personnage.
Canton Dansereau
Ce canton inhabité et couvert de forêts est situé à environ 40 kilomètres au sud-est du réservoir Gouin. Une route qui contourne les collines et les nombreux lacs passe au sud du lac Najoua, près d’un sommet qui atteint 625 mètres, et se dirige ensuite vers le nord. Cette désignation honore la mémoire du journaliste Clément-Arthur Dansereau (1844-1918), éditeur-propriétaire de « La Minerve » (1871-1879) après en avoir été copropriétaire avec les frères Napoléon et Denis Duvernay. De plus, il a été directeur de « La Presse » (1885), maître de poste à Montréal (1891-1899) et directeur politique de « La Presse », de 1899 à 1912. À « La Minerve », il appuyait les Conservateurs ; à « La Presse », il était partisan de Laurier et des Libéraux. Ce canton est signalé comme dénomination nouvelle en 1916, dans le premier rapport de la Commission de géographie.
Canton de Laurier
Délimité à l’est par la rivière Batiscan qui le sépare de son voisin, le canton de La Salle, celui de Laurier se retrouve à une trentaine de kilomètres au sud-est de La Tuque. Sa désignation fut décidée lorsque Wilfrid Laurier (1841-1919), chef du Parti libéral, devint premier ministre du Canada, fonction qu’il exerça sans interruption de 1896 à 1911. Jusque-là patronyme, Laurier devint vite un prénom très utilisé chez les Québécois en plus d’entrer dans la composition de plusieurs toponymes (Mont-Laurier, Laurierville, Laurier-Station), notamment). Proclamé en 1899.
Canton Dupuis
On trouve ce canton sur le plateau laurentien à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de La Tuque. D’un relief variant entre 380 à 500 m d’altitude, il est baigné par plusieurs nappes d’eau, notamment par le lac Salone à l’ouest et, au centre, par l’étroit lac Dupuis qui est relié au nord à la rivière Goulet et, au sud, à la rivière Vermillon, affluent du Saint-Maurice. Sauf les quelques maisons du dépôt forestier nommé Dépôt-Gagnon, à l’est, ce canton est inhabité. Le premier rapport de la Commission de géographie de Québec, Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec (1916), signale que le canton était alors une nouvelle dénomination. Elle honorait, de son vivant, Alphonse-Bénoni Dupuis (1851-1945), marchand, philanthrope, mort presque centenaire à Giffard. Né à Sainte-Marie, dans la Beauce, il orienta son action vers le commerce. Après son mariage, en 1874, avec Dulcine Brochu, il s’installa à Québec, quartier Saint-Roch, où il mit sur pied un magasin de biscuits. Et la confiserie d’importation française et anglaise. De sa longue vie, on peut retenir qu’il fut marguillier à Saint-Roch, gouverneur de l’Université Laval, administrateur à la Banque Nationale (1893-1895), vice-président à la même banque, de 1895 à 1906, et de nouveau administrateur de 1921 à 2934. Il s’est également associé avec Arthur Bruneau, à partir de 1920, dans une firme de courtage. Il a été décoré de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand en 1919 par Benoît XV, en reconnaissance de sa générosité envers les Sœurs de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, les Pères Blancs d’Afrique, la société Saint-Vincent-de-Paul et l’Orphelinat d’Youville.
Canton de Kaine
Ce canton, proclamé en 1906, se situe à 65 km au nord de Joliette, dans la MRC de Maskinongé. On rencontre le Grand lac des Îles et le lac au Sorcier sur son territoire couvert de forêts. John Charles Kaine (1854-1923) était député de Québec Ouest et ministre sans portefeuille dans le cabinet de Lomer Gouin lorsque son nom servit à désigner ce canton. Ancien élève de l’Académie commerciale de Québec, marchand de bois et propriétaire de navires, il allait devenir conseiller législatif pour sa division de Stadacona en 1915 puis en 1920, ministre dans le cabinet Taschereau.
Canton de Desaulniers
Ce nom désigne un canton, proclamé en 1906 et orienté du sud-ouest au nord-est, situé à 35 km au nord-ouest de Grand-Mère. Au sud, le terrain est baigné par un très court segment de la rivière du Loup et, au nord, par le lac Wapizagonke. Quant au centre, il est notamment occupé par le lac Shawinigan et par le lac du Caribou qui s’étend près d’un sommet atteignant 441 m d’altitude. Par cette appellation, on a voulu honorer François-Sévère Desaulniers (18501913), né à Yamachiche, admis au barreau en 1879. Il a été député conservateur du comté de Saint-Maurice aux deux paliers du gouvernement à l’Assemblée législative, de 1878 à 1886, puis à la Chambre des communes, de 1887 à 1896. Il termina sa carrière comme greffier des comités de l’Assemblée législative, à partir de 1896. En plus d’avoir collaboré à différents journaux, il a publié plusieurs ouvrages généalogiques dont les « Vieilles Familles d’Yamachiche » (1878-1908).
Canton de Gendron
De forme irrégulière, ce canton est limité au nord-ouest par la rivière Bostonnais et, au sud-est, par une ligne qui épouse une succession de nappes d’eau, soit du nord au sud, les lacs du Caribou, de la Montagne Brûlée, à la Pluie et Édouard. Les lacs, nombreux et de petites dimensions, parsèment l’ensemble de la surface assez vallonnée dont l’altitude varie entre 365 et 610 m. De la route principale menant de La Tuque à Chambord, un chemin secondaire se rend à la petite municipalité de Lac-Édouard qui s’étend presque totalement en dehors de la limite sud-est. Le nom utilisé pour identifier ce canton est celui de Marie-Louise-Clara Gendron, fille d’Ambroise Gendron, arpenteur, et d’Esther Chamberland. Elle était, depuis 1877, l’épouse de Simon-Napoléon Parent, maire de Québec (1894-1906) et premier ministre du Québec, de 1900 à 1905. Proclamé en 1904.
Canton de Galifet
Doté d’un réseau hydrographique complexe, ce canton, situé à environ une cinquantaine de kilomètres au nord de Saint-Michel-des-Saints, est drainé au nord par le ruisseau Salone, dans le bassin de la rivière Manouane, et, au sud, par la rivière Vermillon, ces deux derniers cours d’eau étant tributaires du Saint-Maurice. Le point culminant de cette division géographique inhabitée, qui compte de nombreux lacs, se trouve à l’ouest et atteint environ 502 m. Son nom rappelle François de Galiffet de Caffin (1666-1746), officier dans les troupes de la Marine qui, un an après son arrivée en Nouvelle-France, en 1688, est nommé commandant à Trois-Rivières. Il occupe ensuite la charge de lieutenant de roi à Montréal, de 1699 à 1709 – moins les années 1706 à 1708 passées en France – et celle de gouverneur de Trois-Rivières en 1709. Il se retire en France en 1720. Galifet apparaît dans « Noms géographiques de la province de Québec » en 1921.
Canton de Huot
Dans la MRC du Haut-Saint-Maurice, à une soixantaine de kilomètres au sud-est du réservoir Gouin, ce territoire, arrosé par les rivières Ruban et Blanche, est également baigné par les lacs Ellwood, Baillie et la baie Wabassi. Cette division territoriale s’insère entre les cantons de Hamel et de Suzor, tous trois désignés en l’honneur de peintres québécois. Charles Huot (1855-1930), né à Québec, séjourne à Paris et en Europe de 1874 à 1878 et participe à plusieurs salons ainsi qu’à l’Exposition universelle de 1878. Spécialisé dans les peintures murales destinées aux édifices et aux églises, il réalise, en 1887, la décoration de l’église Saint-Sauveur dans la Basse-Ville de Québec. Son « Premier parlement de Québec en 1791 » de même que son célèbre « Débat sur les langues » (1910-1913) se trouvent dans l’édifice de l’Assemblée nationale. « Labour d’automne », « La rivière Batiscan » et « Petit Saguenay » sont de bons exemples de l’art de Charles Huot. La chapelle Saint-Antoine-de-Padoue, située à Lac-Bouchette et décorée par l’artiste, a été déclarée bien culturel en 1977. Ses œuvres se trouvent notamment au Séminaire de Québec, au musée du Québec et au Musée des beaux-arts du Canada.
Canton La Poterie
Traversé par la rivière Vermillon, tributaire de la rive droite du Saint-Maurice, le canton de La Poterie se trouve à environ 70 km au sud-ouest de La Tuque et à quelque 110 km au nord-ouest de Trois-Rivières. Cette division cadastrale est abondamment arrosée, en particulier par les Lacs Devenyns, des Pins Rouges, Louis-Gill, Wilson, de la Culbite, Catin et Travers. Jacques Leneuf de La Poterie ou La Potherie (1606-après 1685) arriva à Québec en 1636. Il se fit concéder notamment la seigneurie de Portneuf en 1647, bien qu’il la possédait depuis 1636, et le fief de La Poterie ou Niverville (1660). Il a résidé à Trois-Rivières à partir de 1640 et il y sera gouverneur suppléant à différentes périodes entre 1645 et 1662. Après un séjour en France, il était de retour au Canada et à Québec en 1668. Il fut l’un des membres de la Communauté des Habitants. On lui fit de nombreux procès pour des activités illégales reliées à la traite des fourrures et au commerce de l’eau-de-vie. Ce canton a été désigné vers 1920 sous le nom Potherie, et c’est ainsi qu’il apparaît orthographié sur plusieurs cartes.
Canton La Bruère
Situé dans la MRC du Domaine-du-Roy, ce canton se retrouve à 100 km à l’ouest de Roberval. Sa désignation évoque Pierre Boucher de La Bruère (1837-1917). Inscrit au barreau en 1860, il est d’abord attiré par le journalisme. Rédacteur du « Courrier de Saint-Hyacinthe » en 1862, il en est le propriétaire de 1875 à 1895. Nommé au Conseil législatif en 1877, il sera président de ce corps constitué à quelques reprises avant de devenir, en 1895, surintendant de l’Instruction publique, poste qu’il occupera de 1895 jusqu’en 1916. Fondateur de l’École de laiterie de Saint-Hyacinthe, sa ville natale, il se fait le promoteur de la culture de la betterave à sucre dans cette région. On lui doit quelques brochures et opuscules sur l’histoire et l’éducation.
Canton Lacasse
Ce canton, déjà nommé en 1920, se trouve à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Chapais et au nord-ouest du réservoir de Gouin, dans la MRC du Haut-Saint-Maurice. Son territoire, inhabité, est baigné par plusieurs nappes d’eau dont les lacs Miller, Lacasse et Simard sont les plus importantes. Son nom rappelle la mémoire de Napoléon Lacasse (1824-1907), après ses études au Petit Séminaire de Québec, il entreprend une carrière d’instituteur. On le retrouve, à partir de 1844, successivement à Pointe-aux-Trembles, aux Écureuils (Donnacona), à Rivière-Ouelle. En 1858, il remplace Émile de Fenouillet et devient professeur de français à l’École normale Laval, institution fondée en 1851. En 1867, il publie un « Traité théorique et pratique d’analyse grammaticale, d’analyse logique et de ponctuation, rédigé pour les écoles canadiennes ». Premier auteur de manuels à utiliser des exemples canadiens, il publiera des « Éléments de grammaire française » suivant la méthode de Lhomond, en 1885.
Canton de Laporte
Le canton de Laporte de la MRC du Haut-Saint-Maurice se situe à environ 55 km à l’ouest de La Tuque. Plusieurs lacs et cours d’eau parsèment son territoire. Il perpétue le souvenir d’Hormisdas Laporte (1850-1934), homme d’affaires et important commerçant, qui fut maire de Montréal de 1904 à 1906 après avoir été échevin depuis 1896. Ardent conservateur, il fut nommé président de la Commission d’approvisionnement lors de la Première Guerre mondiale, puis conseiller privé en 1918. Il occupa divers postes de direction notamment à la Banque Provinciale et à la compagnie de fiducie du Crédit Foncier. La maison Laporte-Martin Limitée, qu’il avait fondée, était alors d’une des plus importantes sociétés d’importation. Dans son premier rapport, la Commission de géographie signalait en 1916 cette nouvelle dénomination.
Canton de Lareau
Compris dans la MRC du Haut-Saint-Maurice, au nord de la réserve indienne de Weymontachie, ce canton se situe à environ 110 km au sud-ouest de Roberval. Il est arrosé dans sa partie ouest par le Saint-Maurice. Ce toponyme rappelle Edmond Lareau (1848-1890), journaliste, avocat et écrivain, n à Mont-Saint-Grégoire. Rédacteur au « Pays » (1870) et au « National » (1872), il devient professeur de droit civil à McGill en 1876. Auteur de plusieurs ouvrages de droit et d’une « Histoire de la littérature canadienne » (1874), il est surtout connu pour son « Histoire du droit canadien depuis les origines de la colonie jusqu’à nos jours », publiée en deux volumes en 1888-1889 et qui fit longtemps autorité. Lareau avait été élu député de Rouville à L’Assemblée législative en 1886 et y siégea jusqu’à son décès.
Canton de Papin
S’étendant au nord de La Tuque, ce canton de forme triangulaire est délimité à l’est par le cours sinueux de la rivière Trenche, tributaire du Saint-Maurice. Joseph Papin (1825-1862), avocat et homme politique né à L’Assomption, fit partie du groupe fondateur de l’Institut canadien de Montréal (1844). Collaborateur au journal L’Avenir, il fut membre de l’Association pour le peuplement des Cantons-de-l’Est et, en 1849, appuya le Manifeste favorable à l’annexion du Canada aux États-Unis. Après avoir collaboré avec Louis-Joseph Papineau lors des élections de 1851 et contribué à la formation du Parti libéral se fit élire, en 1854, député de L’Assomption à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. Il s’y fit l’ardent défenseur de l’école élémentaire publique, soutenue financièrement par l’État. Défait aux élections suivantes, il devint en 1858 avocat de la ville de Montréal, fonction qu’il conservera jusqu’à son décès. Le nom du canton de Papin est signalé en 1916 dans « Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec. »
Canton Lortie
Situé au nord du lac Manouane et à une centaine de kilomètres au nord-ouest de La Tuque, ce canton fait maintenant partie du territoire de la MRC du Haut-Saint-Maurice. Il a été désigné vers 1916 pour rendre hommage à l’abbé Stanislas-Alfred Lortie (1860-1912), décédé l’année même de la tenue à Québec du premier Congrès de la langue française dont il avait été l’un des organisateurs. Professeur de théologie et de philosophie au Séminaire de Québec et à l’Université Laval, l’abbé Lortie fut l’un des fondateurs (1902) de la Société du parler français au Canada. Avec Adjutor Rivard, il publiait à Paris, en 1903, un important ouvrage sur L’origine et le parler des Canadiens français. On lui doit une importante compilation sur la provenance des colons sous le Régime français, publiée en 1914 dans les actes du Congrès de 1912. On lui doit également, en latin, un manuel de philosophie en trois tomes qui fut pendant plusieurs décennies largement utilisé dans les collèges classiques du Québec. Un lac du Témiscamingue, dans le canton de La Corne, porte également le nom de l’abbé Lortie.
Canton le Jeune
Déjà baptisé en 1873, ce canton se trouve situé à 25 km au nord-est de Grand-Mère et comprend une série de lacs dont les noms évoquent le missionnaire jésuite Paul Le Jeune, soit les lacs du Missionnaire, du Jésuite et Le Jeune. Né de parents calvinistes à Châlons-sur-Marne, en Champagne, Paul Le Jeune (1591-1664) se convertit au catholicisme à l’âge de 16 ans. Nommé supérieur de la mission jésuite au Canada en 1632, il est à Québec au moment où les Kirke viennent de quitter la ville. Il apprend les langues amérindiennes et entreprend la « Rédaction annuelle », qui sera expédiée en France et qui constitue l’une des sources essentielles de l’histoire de la Nouvelle-France. De retour en France en 1649 en 1649, on le nomme procureur de la mission du Canada, tâche qui ne l’empêche pas de s’adonner à la prédication et à d’autres formes de ministère. Proclamé en 1892.
Canton de Polette
Proclamé en 1899, à 35 km au sud de La Tuque, le canton de Polette, limité à l’est par le Saint-Maurice, a un relief peu accidenté. Il est traversé par la route conduisant au dépôt du Chapeau-de-Paille, plus à l’ouest. Un lac Polette et la partie nord de la réserve faunique du Saint-Maurice occupent partiellement le territoire du canton qui porte le nom d’Antoine Polette (1807-1887), né à la Pointe-aux-Trembles (Neuville), dans Portneuf. Député de Trois-Rivières de 1848 à 1857, il a été membre du premier Conseil de l’instruction publique en 1859 puis juge de la Cour supérieure en 1860. À ce titre, il fit partie de la Commission royale chargée d’enquêter sur le scandale du Pacifique en 1873.
Canton de Normand
Le territoire du canton de Normand est occupé par la réserve faunique du Saint-Maurice et la ZEC du Chapeau-de-Paille. Il se situe à quelque 70 km au nord-ouest de Grand-Mère, dans la MRC de Mékinac. Baigné par plusieurs nappes d’eau dont les lacs Normand, Baude, de la Traîne et Livernois sont les plus importantes, il est arrosé par la rivière Wessonneau qui coule dans sa partie nord. Le nom retenu vers 1916 pour désigner ce canton est celui de Louis-Philippe Normand (1863-1028). Né à Trois-Rivières, il y pratiqua la médecine et en fut maire à plusieurs reprises. Président du Conseil privé en 1921 dans le cabinet d’Arthur Meighen, il fut également président du Conseil médical du Canada en 1922.
Canton de Picard
Ce canton qui se retrouve en Mauricie à environ 60 km à l’ouest de La Tuque est arrosé notamment par les lacs Picard, Saint-Arnaud, Schiller et Heart. Il est traversé d’ouest en est par la rivière Vermillon, affluent du Saint-Maurice. Joseph Picard, honoré par cette désignation toponymique, a été président de la Chambre de commerce de Québec en 1914-1915. Le canton était déjà ainsi désigné en 1921.
Voir aussi :