Budget d’un État indépendant

Les dépenses budgétaires d’un État indépendant : $11 milliards

Cet article est l’un des nombreux textes publiés au Québec au lendemain de la divulgation, le 9 octobre 1973, du budget de l’an 1 du Parti québécois, pendant la campagne électorale de 1973.

Les dépenses budgétaires d’un Québec indépendant atteindront $ 11, 159, 000 en 1975-1976, soit plus du double des dépenses actuelles du gouvernement québécois mais en excluant les dépenses effectuées par le gouvernement fédéral au profit des Québécois qu’assumera le PQ. À cela, il faut cependant ajouter des avances et placements que se propose d’effectuer le Parti québécois aux diverses sociétés d’État et agences publiques au montant de $477, 150, 000.

Enfin, le service de la dette (consolidation des dettes provinciales et de la part québécoise des dettes fédérales – soit 25% – sous un même poste) réclamera des remboursements annuels de $ 598, 900, 000. Au total, le gouvernement québécois devra obtenir sur les marchés financiers des prêts de $894, 529, 600 pour équilibrer tous ses revenus et déboursés budgétaires et extrabudgétaires.

Toutefois, un Québec indépendant, qui désire s’associer avec le Canada dans une zone douanière et monétaire, devra prévoir des crédits de $25 millions au poste des services communs à entretenir entre les deux pays. De plus, une union monétaire supposera une harmonie complète qui pratiqueront les deux banques centrales, celle du Québec et celle du Canada. Le PQ estime à un peu moins de $900 millions les emprunts que le Québec indépendant devra effectuer en 1975-1976. Cela se compare aux emprunts de $625 millions que le gouvernement libéral de la province conclura cette année.

À cette somme, il faut ajouter la part québécoise dans le programme d’emprunts du gouvernement fédéral en 1973-1974, soit de $400 à $500 millions. Somme toute, c’est un peu plus d’un milliard de dollars que les citoyens québécois devront emprunter cette année, via Québec ou Ottawa, pour financer leurs services publics. Tous ces emprunts font évidemment fi des programmes particuliers d’emprunts des sociétés d’État comme l’Hydro-Québec, Sidbec, etc.

(Ce texte a été publié dans La Presse de Montréal, le 9 octobre 1973)

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Bassin du Vieux-Port de Montréal. Photo : Histoire-du-Quebec.ca.

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