Regard sur Montréal par Frances Brooke

Regard sur Montréal selon Frances Brooke

Voici comment Madame Frances Brooke, écrivaine anglaise, décrit dans son roman «The History of Emily Montague» les habitants du pays qu’elle visite entre 1763 et 1769:

«…L’île de Montréal, sur laquelle la ville se déploie, constitue un très bel endroit. Les terrains y sont bien cultivés. La terre d’ici est beaucoup moins sauvage et plus souriante que les terres autour de Québec.

Les femmes de Montréal font du plaisir leur seule affaire. La plupart des dames parcourent les rues en calèches, faisant le tour de la ville en compagnie des officiers britanniques. En général, ces femmes sont sympathiques et ont l’air heureuse, ce qui ne peut que me charmer…

J’ai fait des visites de courtoisie chez un grand nombre de dames françaises. Même si je n’ai pas vu beaucoup de beauté, en général les femmes sont sympathiques, … et je ne peux me fâcher par leur penchant envers les officiers anglais…

(Une ferme que l’écrivaine a visité) … deux enfants, un garçon et une fillette d’environ onze ans, nettoyaient les mauvaises herbes d’un champ de blé, aidés de leurs grands-mères tandis que le père, un robuste gaillard de 32 ans, s’étendait dans l’herbe, à environ vingt mètres, fumant sa pipe. Ici, ce sont les vieux et les enfants qui travaillent…

(Nouvel an de 1767) … Une tradition canadienne veut que les hommes rendent visite à toutes les femmes de leur connaissance le jour du nouvel an. La femme reste assise et les hommes qui viennent l’embrassent sur la joue. Comme il fait froid, ce n’est pas un baiser qui va les réchauffer, alors il faut avoir recours à une liqueur de fruits sauvages de temps en temps pour combattre le froid.

Il est pourtant très amusant de voir les hommes qui doivent parcourir les rues en ce jour. Ils ressemblent à des ours, voyageant dans leurs carrioles ouvertes et recouverts de fourrures des pieds à la tête. On ne voit rien qui signale un être humain dans cette masse, à peine le bout du nez. Les manteaux de castor qui les couvrent en entier me rappellent le Vendredi de Robinson Crusoé qui aimait se promener vêtu de fourrures. Les dames, en se promenant dans la rue, sont aussi recouvertes de manteaux de fourrures. Mais elles essaient de leur donner une forme féminine, avec de jolis capuchons…»

Nous nous arrêtons ici, mais nous recommandons la lecture du roman «The History of Emily Montague» de Frances Brooke. En fait, il regorge de détails sur les mœurs, les coutumes et le mode de vie au Canada dans les années 1760.

Frances Brooke : plateau Frances Brooke
Le plateau Mont-Royal. Photo : © Histoire-du-Québec.ca.

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