Brest au Québec

Toponyme de Brest au Québec

Canton de Brest

Le canton où se trouve Lourdes-de-Blanc-Sablon, le deuxième village le plus oriental du Québec, longe la frontière est de la province sur la Basse-Côte-Nord, Municipalité de Blanc-Sablon, Municipalité régionale de comté de la Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent), près du détroit de Belle Isle, précisément à l’endroit où une agglomération importante est nommée justement Brest. Jacques Cartier, en 1534, note un hameau nommé Brest. La dénomination de ce territoire ne pouvait donc être plus appropriée car elle tire son origine de la légendaire localité de la Côte-Nord qui, elle-même, se réclamait de la ville bretonne située dans la partie occidentale du Finistère. Le nom du canton de Brest paraît sur la carte régionale La Côte Nord du Golfe St-Laurent, dressée en 1913.

Origine du nom Brest

La ville de Brest, située presqu’à l’extrémité occidentale de la Bretagne, sur la rive d’une immense rade qui porte son nom, ouverte sur l’Atlantique par le goulet de Brest, est un chef-lieu d’arrondissement du Finistère. Cette ville de 160 000 habitants, construite sur une éminence, est arrosée par la Penfeld. Au IIIe siècle, ce site, dont la dénomination pour cette époque reste inconnue, était déjà fortifiée. Son nom serait dérivé du vieux breton bre pour désigner une hauteur.

De l’autre côté de l’Atlantique, à partir de la fin du XVe siècle, de nombreux pêcheurs européens ont fréquenté les Terres Neuves, y compris la Grande Bay (aujourd’hui, le golfe du Saint-Laurent). Selon la Narration de son voyage de 1534, Jacques Cartier écrit qu’il a fait relâche à Brest, que l’explorateur nomme aussi Brestz en isles, désignant ainsi un havre situé sur le Basse-Côte-Nord, tout juste à l’ouest du détroit de Belle Isle. Ce lieu avait déjà reçu l’appellation de Brest avant les découvertes de Cartier puisque celui-ci le signale dans sa Narration.

Le découvreur malouin mentionne même à quelques reprises les traces de la présence de navires de France dans la Grande Bay lors de cette découverte. On peut alors penser que des pêcheurs bretons, originaires de la ville de Brest, en France, avaient fréquenté ce havre et l’avaient baptisé ainsi en hommage à leur lieu d’origine. La première Relation de la Nouvelle-France, rédigée par les Pères jésuites en 1611, mentionne également que ce pays a d’abord été découvert par les Français bretons, en l’an 1504.

Si le nom de Blanc-Sablon, toponyme cité aussi par Jacques Cartier en 1534 pour déterminer un autre havre sis dans le même secteur, est encore en usage, il n’en est pas ainsi pour le havre de Brest dont le nom n’est plus usité au Québec depuis le milieu du XVIIIe siècle.

Selon une légende ancienne, le lieu appelé Brest, sur la Basse-Côte-Nord québécoise, aurait eu, du temps de Jacques Cartier, une population s’élevant à quelques milliers de personnes.

C’est pour faire revivre le toponyme disparu que le gouvernement du Québec a donné, en 1907, le nom de Brest au canton établi à cet endroit au début du XXe siècle. Ce territoire, situé à environ 1200 kilomètres de la ville de Québec, et comprenant entre autres l’historique havre de Brest, est limité au sud par le golfe du Saint-Laurent et le détroit de Belle-Isle, et à l’est par le Labrador terreneuvien.

Outre le canton, le toponyme Brest désigne également cinq voies de communication urbaines dans autant de municipalités québécoises qui ont voulu rendre hommage à cette ville française qui est entrée si tôt dans l’histoire du Québec. Ainsi, le Brest breton et son homonyme québécois, qui semble dater de l’avant Jacques Cartier, ont en commun la proximité de la mer et les pêcheurs qui naviguèrent d’un Brest à l’autre.

(Source : La France et le Québec. Des noms de lieux en partage. Commission de toponymie du Québec, les Publications du Québec, l’Association française pour l’information géographique, 1999).

Voir aussi :

Hiver au Québec
L’hiver au Québec. Photographie de Histoire-du-Quebec.ca.

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