Ville de Bedford et canton de Bedford en Montérégie
Au Québec, il existe deux unités administratives qui portent le nom de Bedford, l’une étant le Canton de Bedford, une municipalité rurale, et l’autre la ville du même nom. Les deux municipalités se côtoient, les compétences se réfèrent aux zone rurale et urbanisée respectivement et leur histoire. En fait, leur situation géographique et la qualité de vie y sont tout à fait semblables. Cela donc simplifie notre tâche: un seul article sur ces deux municipalités nous semble une sage décision.
Les deux Bedford se trouvent en Montérégie, faisant partie de la municipalité régionale de comté de Brome-Missisquoi. Cet endroit se trouve à 70 kilomètres de Montréal.
Le nom de Bedford était très populaire dans les colonies britanniques. Ce toponyme rappelle John, 4e duc de Bedford en Grande-Bretagne qui vécut de 1710 à 1771.
Environ 3 mille Bedfordoises et Bedfordois habitent la ville de Bedford, constituée le 11 novembre 1866. Incorporée en ville le 4 février 1890 sur une superficie de plus de 4 kilomètres carrés.
Le gouvernement constitua le Canton de Bedford, quant à lui, le 3 avril 1919. Il occupe une superficie beaucoup plus vaste de 32 kilomètres carrés. Sa population, cependant, n’atteint pas les 900 résidents.
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C’est en 1791 que le gouvernement du Québec (plutôt, du Bas-Canada) fait l’arpentage de ce territoire dans le but de concéder des terres aux colons venus des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Irlande. Le processus coïncide avec la division du Canada en Bas et Haut Canada par l’Acte constitutionnel de 1791. En 1792, le territoire est divisé en 21 comtés électoraux ou townships (cantons).
En 1801, le Canton de Stanbridge, dont ce territoire fait partie, est officiellement établi. Le territoire d’un canton était découpé en carrés de 10 milles de côtés, sans prendre en considération les caractéristiques du relief, le passage des rivières ni les limites des forêts. On pensait introduire des modifications plus tard, quand les cantons seraient peuplés.
Le premier colon arrive sur le territoire de Bedford en 1804. Il s’installe en bordure de la rivière du Brochet qui présente un bon nombre de chutes et de rapides. À l’époque, la rivière portait le nom de Stanbridge Falls.
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En raison du pouvoir hydraulique de la rivière, de nombreuses industries s’installent sur ses berges. Le peuplement se fait toutefois lentement et ce n’est qu’en 1850 qu’un grand nombre de travailleurs et leurs familles viennent s’y installer.
En 1855, Bedford devient le chef-lieu du comté de Missisquoi. Vers la fin du XIXe siècle, quelques compagnies parmi les plus grandes du Québec y ouvrent des usines, telles que la Corey Needles Co. Ltd (connue plus tard sous le nom d’Excelsior Needle Co. de Torrington et qui deviendra encore plus tard l’Exeltor inc.), la Bedford Manufacturing Co., l’Exchange Bank, le Dominion Telegraphe Company, entre autres. Ces entreprises attirent vers la ville de Bedford de nombreuses personnes à la recherche d’un emploi.
Ajourd’hui, Bedford est synonyme de panoramas exceptionnels parsemés de nombreux monts et cours d’eau. On y trouve également un riche héritage architectural de l’époque victorienne. Sa position avantageuse sur les autoroutes menant aux États-Unis, permet à la ville et au canton de profiter du flux de touristes qui y font une halte pour manger et se reposer.
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Cette position permet aussi d’assurer le développent industriel du territoire qui commence en 1804, avec l’ouverture de la scierie Lampman. Aujourd’hui, Bedford abrite une vingtaine d’entreprises manufacturières qui emploient plus de mille travailleurs. La plus grande entreprise est Aliment Carrière.
On compte à Bedford trois parcs industriels, soit le parc Fred Guilman, le parc Nord-Ouest et le parc Centre.
Le sentier des Meules et le centre d’interprétation de la rivière aux Brochets permettent une découverte inusitée des lieux. D’ailleurs, un circuit patrimonial permet de découvrir les trésors architecturaux d’une dizaine de maisons, commerces et églises (on y trouve trois églises historiques : l’église anglicane, érigée en 1834, église catholique datée de 1910 et l’église unie construite en 1871).