Région de la Beauce
La Beauce : Située au sud de Québec, cette région renferme les MRC de Beauce-Sartigan, de Robert-Cliche et de La Nouvelle-Beauce. Dès 1739, l’appellation Nouvelle-Beauce (orthographiée Nouvelle Beausse à l’époque), fut couramment utilisée pour désigner les seigneuries, concédées trois ans plus tôt de part et d’autre de la rivière Chaudière et qui allaient servir d’assises territoriales aux premières paroisses de Sainte-Marie, de Saint-Joseph, de Saint-François et de Saint-Georges ainsi qu’à de nombreuses autres localités qui s’en détacheront.
Le toponyme, qui reprend celui d’une région française célèbre par sa production de blé, fut, au témoignage (1740) même du gouverneur Beauharnois et de l’intendant Hocquart, choisi par les seigneurs Fleury de la Gorgendière, Rigaud de Vaudreuil et Taschereau, désireux sans doute de favoriser l’établissement de colons sur leurs terres. Le peuplement des seigneuries achevé vers 1850, les Beaucerons, connus sous le blason populaire de Jarrets Noirs, accélérèrent leur implantation dans les cantons découpés dans le plateau appalachien qui domine le cours moyen de la Chaudière, affligé de fréquentes inondations printanières et même estivales.
Reprenant le nom de Beauce, un comté, établi en 1829, couvrait alors le territoire jusqu’à la frontière du Maine. Par la suite, ce toponyme devait servir à désigner de nombreuses subdivisions administratives, municipales, électorales, scolaires, judiciaires dont les limites ont rarement coïncidé.
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La région renferme aujourd’hui les circonscriptions électorales de Beauce-Nord et de Beauce-Sud. Les habitants de plusieurs localités des MRC voisines estiment appartenir à la Beauce en raison de liens administratifs antérieurs. Aussi d’échanges commerciaux toujours actifs ou simplement parce qu’ils tirent leurs origines des vieilles paroisses beauceronnes.
Strictement agricole pendant longtemps, l’économie régionale se diversifie quelque peu dans la première moitié du XXe siècle grâce ç l’exploitation forestière, aux industries de transformation du bois et à celles du cuir et des textiles. L’initiative d’entrepreneurs locaux et l’abondance de la main-d’œuvre à bon marché peuvent expliquer cet essor qui, pour la première fois en 1951, se traduit par une valeur de la production industrielle supérieure à celle de l’agriculture.
Depuis ce temps, meubles, aliments et boissons, vêtements, imprimerie et transformation des métaux constituent quelques-uns des secteurs qui ont accentué la diversification des petites et moyennes entreprises manufacturières de la Beauce.
Au XIXe siècle, l’exploitation de l’or n’a eu qu’une importance limitée autour de la Beauce. Quant à l’amiante, exploitée pendant près d’un siècle dans le canton de Broughton, elle a contribué à faire passer ce secteur de la Beauce dans la sphère d’influence de Thetford Mines. Marché régional toujours important, la Beauce a traditionnellement fourni une forte émigration aux territoire voisins, à plusieurs villes du Québec et, autrefois, à la Nouvelle-Angleterre et aux régions de colonisation de l’Abitibi et du Témiscamingue.
Circonscription électorale de Beauce-Nord
D’une superficie de 1 611 km2, la circonscription électorale de Beauce-Nord s’étend de part et d’autre du cours moyen de la rivière Chaudière, entre les circonscriptions de Beauce-Sud et des Chutes-de-la-Chaudière, au nord. Sa population est répartie dans un peu moins de 30 municipalités. Les plus importantes, Sainte-Marie, Saint-Joseph-de-Beauce et Beauceville totalisent à elle seules 40 % de la population. Sainte-Marie, principal centre, est dotée d’une industrie manufacturière prospère et diversifiée.
L’entreprise manufacturière est aussi très dynamique à Saint-Joseph-de-Beauce et à Beauceville, dans les secteurs de l’alimentation, du cuir du vêtement et du textile, du façonnage du bois, de l’industrie des pièces mécaniques et métalliques ainsi que des produits du papier.
L’ajout de la nouvelle circonscription électorale des Chutes-de-la-Chaudière sur la rive sud de Québec en 1988 a affecté les limites des circonscriptions de Lévis et de Beauce-Nord. La limite septentrionale de Beauce-Nord qui se rendait auparavant jusqu’à 7 km environ de la rive du fleuve a reculé d’une quinzaine de kilomètres et passe maintenant derrière Saint-Henri qui fait partie, depuis lors, de la circonscription de Lévis.
Le nom de Beauce attribué pour la première fois à un comté en 1829, apparaît dans le recensement général de la colonie en 1739, sous la graphie de Nouvelle-Beausse. D’après le gouverneur Beauharnois et l’intendant Hocquart, ce sont les premiers seigneurs qui ont attribué des noms aux terres qu’ils concédèrent aux censitaires. La présence du qualificatif Nouvelle milite en faveur d’un rapprochement avec la Beauce française. Ce plateau calcaire du Bassin parisien, extensivement exploité par la culture de blé. C’est en 1972 que le comté de Beauce se subdivise pour former les circonscriptions électorales de Beauce-Nord et de Beauce-Sud.
Municipalité régionale de comté de Beauce-Sud
MRC de 2009 km2 située dans la Beauce, à la frontière des États-Unis, entre les MRC du Granit, des Sources, de Robert-Cliche et des Étchemins. Le paysage est constitué de collines – les chaînons de la Beauce – qui font place aux montagnes frontalières, partie des montagnes Blanches, à la lisière sud.
La haute vallée de la Chaudière et celle de la Linière, sont affluent, traversent la MRC de part en part. Établie en janvier 1982, la MRC beauceronne, dont le siège est à Saint-Georges, a été constituée de la moitié sud de l’ancienne municipalité du comté de Beauce et d’une partie de l’ancienne municipalité du comté de Frontenac.
Elle compte plus de vingt municipalités dont Saint-Georges, la plus populeuse. Bien que majoritairement urbaine, la population de la MRC reste rurale dans une proportion bien supérieure à celle du Québec ; elle est également francophone presque entièrement. L’industrie du vêtement, concentrée à Saint-Georges et Saint-Gédéon, et celle des matériaux de construction en acier et en bois, notamment à Saint-Georges, forment le cœur économique de la MRC. L’agriculture y emploie aussi une proportion significative de la main-d’œuvre.
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Sartigan provient d’une déformation de Mechatigan, ou encore Msakkikhan, l’ancien nom abénaquis de la rivière Chaudière, qui signifie rivière ombreuse ou rivière bruyante. Un établissement plus ou moins permanent de la fin du XVIIIe siècle, à l’embouchure de la rivière Famine, a porté le nom de Sartigan.
Pour sa part, le bois de Sartigan, forêt qu’il fallait traverser pour parvenir aux premiers établissements de la rivière Chaudière, a inspiré une dernière transformation du nom : Saint-Igam (Igan ou Egan aussi, selon les auteurs), un saint imaginaire, forgé pour conjurer la peur qu’inspiraient le bois mystérieux, le mauvais chemin et de possibles brigands. Depuis le XVIIe siècle, Sartigan a désigné l’ensemble des pays de la Chaudière parcourus par les Abénaquis. D’ailleurs, au tournant de notre siècle, les habitants de la seigneurie de Lauzon disaient encore les gens de Sartigan pour parler de Beaucerons.
De nos jours, Sartigan désigne, en lus de la MRC, un barrage et un lac de la Beauce de même qu’un secteur résidentiel de Saint-Georges (Secteur-Sartigan) .
Circonscription électorale de la Beauce-Sud
De 2 965 km2, la circonscription de Beauce-Sud prend place dans les Appalaches, à l’ouest de la frontière canado-américaine. Sa limite pousse une pointe au nord-ouest pour inclure les municipalités de Saint-Éphrem-de-Beauce et de Sainte-Clotilde-de-Beauce. Saint-Georges constitue le pôle économique autour duquel se répartissent une trentaine d’autres petites municipalités groupant, pour la plupart, entre 1000 et 1500 habitants.
La population rurale qui constitue presque la moitié du total tire ses revenus d’appoint de l’exploitation des érablières et surtout de l’élevage. Cela se traduit par l’abondance des cultures du foin et de l’avoine. Quant à la population urbaine, qui occupe surtout la vallée de la Chaudière, à l’instar de la population rurale, elle est axée sur l’industrie manufacturière. En particulier celles du bois de construction, du textile, du mobilier et des produits métalliques. En rapprochement avec la Beauce française on voit apparaître, dès 1739, le nom de la Nouvelle-Beausse pour désigner la vallée moyenne de la Chaudière. La graphie qu’on lui connaît aujourd’hui ne sera employée qu’en 1829 pour désigner un comté. En 1972, il se subdivise pour former les circonscriptions électorales de Beauce-Nord et de Beauce-Sud.
Municipalité régionale de comté de Robert-Cliche
Le cours moyen de la Chaudière et sa vallée, traverse cette MRC beauceronne de 819 km2. Aussi les MRC de Beauce-Sartigan, en amont, et de la Nouvelle-Beauce, en aval. Au-delà de la vallée, un plateau dominé par des collines alignées du sud-ouest au nord-est formant le chaînon de la Beauce recouvre son territoire. Établie en janvier 1982, la MRC se compose de quatorze municipalités dont Beauceville est la plus populeuse. Cette MRC beauceronne constitue un pays francophone, mi-urbain, mi-rural, orienté vers l’industrie de transformation, notamment celle du bois de construction et d’articles de bois, ainsi que celle d’articles de vêtements et d’autres produis en tissu.
L’agriculture occupe encore une une part significative de la population active. Cette municipalité régionale de comté a succédé à l’ancienne municipalité de comté de Beauce dont elle n’a repris qu’une partie du territoire.
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Ce nom de la MRC se veut un hommage à la mémoire de Robert Cliche (1921-1978), né à Saint-Joseph-de-Beauce, ville comprise dans la municipalité régionale de comté. Robert Cliche a manifesté de l’attachement à sa région tout au long de sa vie, entre autres à travers l’œuvre ethnographique et historique réalisée conjointement avec Madeleine Ferron.
Il a été avocat, chargé de cours à la faculté de droit de l’Université Laval. Également leader pour le Québec du Nouveau Parti démocratique. De plus, juge en chef adjoint de la Cour provinciale. En 1974, il préside la Commission d’enquête sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Il devient, en 1978, le porte-parole de l’Année du français. L’autoroute qui commence à l’échangeur situé sur la rive sud du Saint-Laurent, non loin du pont Pierre-Laporte, et qui dessert une partie de la Beauce porte son nom également.
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