Toponyme de Bayonne au Québec
Le seigneur Pierre de Lestage, originaire de Bayonne, en France, construisit deux moulins sur les bords de la rivière Bayonne, au Québec; ce rappel toponymique évoque aussi la longue fréquentation du golfe du Saint-Laurent par les pêcheurs bayonnais.
Les amateurs de jambon fumé et de chocolat ont tout intérêt à connaître la ville de Bayonne. Riche en art culinaire, en événements historiques mémorables et en monuments à visiter, dont la cathédrale Sainte-Marie (XIIe-XVIe siècles) et le fameux Musée Basque, créé en 1922, mais aussi considérée par certains comme la capitale du Pays Basque, Bayonne, comptant aujourd’hui environ 50 000 habitants, se situe dans la partie nord-ouest du département, se situe dans la partie nord-ouest du département des Pyrénées-Atlantiques, à une dizaine de kilomètres à l’est de Biarritz, station balnéaire réputée sur le Golfe de Gascogne, et à quelque 85 kilomètres au nord-ouest de Pau, chef-lieu du département.
Port fluvial de pêche et de commerce, qui s’étend au confluant de l’Adour et de la Nive, à quelques kilomètres de l’Atlantique, Bayonne s’intéressa assez tôt aux ressources de la mer de la grande région de Terre-Neuve, incluant l’île du Cap-Breton.
Ainsi donc, dès le XVIe siècle, baleiniers, morutiers et autres pêcheurs bayonnais exercèrent leurs activités sur les côtes du Canada. La chambre de commerce de Bayonne fut même l’une de celles qui, avec la Rochelle, regrettèrent la cession du Canada à la Grande-Bretagne, le 10 février 1763. Les navires partant d Bayonne ont également transporte plusieurs immigrants vers la Nouvelle-France. L’un d’eux s’appelait Pierre de Lestage. Né le 8 février 1682 dans la paroisse Notre-Dame de Bayonne, il s’embarqua pour la vallée du Saint-Laurent, vers le début du XVIIIe siècle, et s’établit à Montréal, où il s’employa principalement à équiper les trafiquants de fourrures, puis s’engagea lui-même dans le commerce des pelleteries. Le 25 avril 1718, Lestage achetait la seigneurie de Berthier, dans l’actuelle région administrative de Lanaudière, de Nicolas Blaise Des Bergères de Rigauville. L’acquisition de cette imposante propriété foncière apporta à Lestage une certaine sécurité financière, accrut son prestige de marchand prospère, mais aussi lui permit de donner le nom de sa ville natale à un cours d’eau, d’une longueur de près de 50 kilomètres, qui traversait sa nouvelle possession.
La rivière Bayonne, appel/e Obamasek, au poisson blanc, par les Abénaquis, prend sa source à quelques 10 kilomètres ai sid de la ville de Saint-Gabriel et du lac Maskinongé, serpente vers le sud-est et termine sa course dans le chenal du Nord du fleuve Saint-Laurent, immédiatement au nord de Berthierville. Pierre de Lestage fit construire deux moulins, l’un à farine, l’autre à scie, le long de la rivière Bayonne. Après la mort de Lestage survenue en 1743, la seigneurie de Berthier demeura dans la famille jusqu’à ce qu’elle soit vendue, en 1765, au major James Cuthbert. Celui-ci érigea alors un manoir dans le domaine seigneurial, sur la rive occidentale de la Bayonne. La rivière, dénommée Rivière de Bayonne dans l’aveu et dénombrement du mois d’août 1723 et Rivière Baillonne dans certains actes notariés, fut toutefois appelée River of Berthier ou Berthier tout court dans l’Atlas de Murray, ensemble de documents cartographiques commandés par le général James Murray après la Conquête de 1760.
En revanche, l’arpenteur général Joseph Bouchette reprend la forme graphique originelle lorsqu’il parle de la rivière Bayonne dans sa Description topographique de la province du Bas-Canada, parue en 1815. En plus d’une rivière, le toponyme Bayonne sert à désigner un lieu-dit de la municipalité de Mont-Carmel, dans le Bas-Saint-Laurent, et huit voies urbaines, notamment à Sainte-Foy, Montréal-Nord et Repentigny.
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