Bataille de Saint-Denis (22 novembre 1837)

Bataille de Saint-Denis le 22 novembre 1837

La bataille de Saint-Denis eut lieu le 22 novembre 1837. Près de 300 Patriotes, dirigés par le docteur Wolfred Nelson, s’opposèrent à 300 ou 500 Britanniques commandés par Sir Charles Gore. Cette bataille fut l’unique succès remporté par les Patriotes lors de ce conflit. Quelques jours plus tard, ils furent battus à Saint-Charles et à Saint-Eustache.

C’est à la mi-novembre 1837 que le gouvernement du Bas-Canada ordonne à l’armée de mettre fin au mouvement des Patriotes. Ces derniers s’organisent et se préparent à l’offensive. À Saint-Denis, ils installent un camp militaire, dirigé par Wolfred Nelson.

Entre temps, deux colonnes de l’armée régulière viennent de Montréal pour attaquer Saint–Charles. La première, avec le colonel Wetherall à sa tête, avance sur la route de Chambly. La seconde, sous le commandement du lieutenant-colonel Francis Gore, marche vers Sorel et l’occupe.

Dans la nuit du 22 au 23 novembre, le colonel Gore quitte Sorel et avance vers le camp des Patriotes, installé à Saint-Charles. Son éclaireur, le lieutenant George Weir, un officier britannique déguisé en civil, est fait prisonnier par les Patriotes. Il est interrogé et les Patriotes apprennent que les Britanniques approchent de Saint-Denis.

Le prisonnier est transféré à Saint–Charles. Il tente de s’échapper, mais il est capturé et exécuté. Cette exécution suscite d’ailleurs une polémique. D’un côté, il ne portait pas d’uniforme et les Patriotes avaient le droit, selon les lois de la guerre, de le fusiller. D’un autre côté, Weir n’a fait qu’accomplir son devoir d’officier en tentant de s’échapper et son exécution est considérée par plusieurs comme un acte criminel.

Quand le colonel Gore approche de Saint-Denis, il est surpris de rencontrer une résistance organisée. Les Patriotes se barricadent dans la maison de Saint-Germain, dans la distillerie de Nelson et dans les alentours, armés de fusils. Ils résistent pendant plusieurs heures à l’assaut des Britanniques. Les murs épais de la maison de Saint-Germain résistent aux tirs du canon et les Patriotes tirent par les fenêtres sur les troupes anglaises.

Vers 15 heures, le colonel Gore qui est à court de munitions se retire. Des Patriotes venus des villages voisins menacent de l’encercler et le colonel doit abandonner son canon. Les Patriotes célèbrent leur première, et dernière, victoire.

Les Patriotes ont perdu 12 combattants et 7 insurgés furent blessés. Quant aux Britanniques, selon les forces Patriotes, ils auraient laissé sur les lieux jusqu’à 60 morts. Mais cette «information» n’est pas forcément d’une grande fiabilité. Le colonel Gore parle dans son rapport de 6 tués…

L’issue de cette bataille de Saint-Denis fut une surprise, autant pour les Patriotes que pour les Anglais. Il serait intéressant de connaître le rôle de Papineau, le chef du Parti patriote, qui se trouvait sur les lieux mais qui n’a pas participé au combat (Wolfred Nelson lui aurait demandé de se tenir à l’écart).

Un fait peu connu: Jules Verne a écrit un roman sur la bataille de Saint-Denis, sous le titre: La Famille-sans-nom.

Bataille de Saint-Denis
Bataille de Saint-Denis. Source de l’image : Wikipedia, image libre de droits.

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