Bataille de la Ristigouche : la dernière bataille navale pour la sauver la Nouvelle-France
La bataille de La Ristigouche eut lieu en juillet 1760 à l’embouchure de la rivière Ristigouche, dans la baie des Chaleurs. Ce fut le dernier affrontement naval entre la France et l’Angleterre pour la possession de l’Amérique du Nord, qui a également scellé le sort de la Nouvelle-France.
En avril 1760, dans son dernier effort pour soutenir sa colonie, la France envoie une mission de secours. L’expédition, composée de cinq navires marchands escortés par la frégate Le Machault, transporte 2 mille tonneaux de vivres et de munitions. De plus, 400 soldats sont envoyés en Amérique sur ces voiliers.
La frégate Le Machault possède 26 canons et transporte 150 hommes d’équipage et 100 soldats.
La cargaison est constituée de vivres, principalement de la farine, des viandes salées, des pois, de la graisse, du vin et de l’eau-de-vie. Mais les navires sont aussi chargés de fusils, de poudre, de grenades, de boulets et de bombes.
Mais les Dieux ne semblent pas favorables à cette expédition. Le lendemain du départ, deux vaisseaux, L’Aurore et Le Soleil, sont arraisonnés par les Anglais. Deux semaines plus tard, le Fidélité fait naufrage.
La frégate Le Machault et deux vaisseaux marchands, Le Bienfaisant et Le Marquis-de-Malauze, arrivent en vue des côtes du continent américain.
Ayant appris que des navires britanniques l’ont précédé, François Chenard de La Giraudais, lieutenant de frégate et commandant de l’expédition, jette l’ancre dans l’estuaire de la rivière Ristigouche.
De leur côté, les Britanniques envoient, depuis Louisbourg, cinq vaisseaux de guerre commandés par le capitaine Byron.
Le 22 juin, les Français sont bloqués dans la baie des Chaleurs. M. de La Giraudais se retire vers l’intérieur de la baie, en espérant que les Anglais ne pourront s’engager dans le chenal donnant accès à l’estuaire.
La Giraudais fait ensuite installer une batterie de canons sur la rive nord de la Ristigouche. Le Machault est placé derrière un barrage de goélettes que le commandant a fait saborder pour obstruer le passage.
Cependant, les Britanniques réussissent à se frayer un chemin à travers ces épaves, et Le Machault se replie en amont.
La bataille qui suit est ponctuée de nombreux revirements, mais le 8 juillet, François Chenard de La Giraudais fait saborder Le Machault et Le Bienfaisant afin d’empêcher les Anglais de s’emparer de la cargaison. Le Marquis-de-Malauze fut épargné en raison de la présence de prisonniers dans ses cales.
Les secours tant attendus par les colons français ne viendront pas. Privée de renforts et de ravitaillement, la Nouvelle-France doit capituler le 8 septembre 1760, à Montréal.
Voir aussi :
- Affaire Jumonville-Washington
- Troupes de la marine
- Régiment de Guyenne
- Régiment Royal-Roussillon
- L’équipement de l’armée
- Bataille de Monongahela
- Intrigues et méfiance
- Bataille de Chouaguen
- Fort William-Henry
- Bataille de Carillon
- Siège de Louisbourg
- Campagne de Québec
- Combat de St.-Joachim
- Bataille des Plaines d’Abraham
- Capitulation de Québec
- La nuit de 14.09.1759
- Punitions des soldats
- Fort Jacques-Cartier
- Bataille de Sainte Foy
- Campagne de 1760
- La chute de la Nouvelle-France