Bataille de Carillon

Guerre de Sept ans: Bataille de Carillon

La Bataille de Carillon, ou la Bataille du Fort Carillon, eut lieu le 8 juillet 1758 à Ticonderoga, dans l’actuel État de New-York, au sud du lac Champlain, entre les troupes françaises commandées par le général de Montcalm et les Britanniques dirigés par James Abercrombie. Cette bataille fut aussi la première victoire de Montcalm sur les forces anglaises en Amérique lors de la guerre de Sept ans, qui a culminé deux ans plus tard avec la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques.

Montcalm dirigeait 3600 hommes, dont 3200 étaient des soldats français, les autres étant des Canadiens commandés par M. de Lévis. Les Britanniques rassemblèrent environ 15 500 combattants, soit quatre fois plus. Il s’agit de la plus grande force militaire jamais vue en Amérique du Nord, dans l’histoire des guerres entre la France et la Grande-Bretagne.

La bataille a débuté vers midi avec une attaque anglaise, et s’est terminée à 19 heures. En fait, les opérations et manœuvres des belligérants commencent le 1er juillet, les deux bandes occupant différentes collines en bordure de la petite rivière de la Chute, fortifiant leurs positions et envoyant des éclaireurs. Le soir du 7 juillet, les parties sont prêtes à s’engager dans l’affrontement décisif.

Le 8 juillet 1758, vers midi, les colonnes anglaises avancent au pas de charge. Les Français ripostent à coup de fusils et l’attaque est repoussée. Il semble alors évident que les positions françaises ne peuvent être submergées par une attaque frontale. Pourtant, le général Abercrombie donne l’ordre de renouveler l’assaut dans la même direction. Les Anglais avancent et tombent par douzaines. Cet assaut frontal sans succès se poursuit pendant sept heures, mais les Britanniques n’arrivent pas à percer les lignes ennemies.

D’autres colonnes anglaises tentent des manœuvres par les flancs, mais les Français et les Canadiens arrêtent ces troupes et leur causent de lourdes pertes. Une tentative anglaise pour traverser la rivière à l’aide de barques et contourner ainsi les retranchements français échoue également, et deux barques sont coulées.

Vers 19 heures, l’armée anglaise est en pleine déroute.

Les Britanniques laissent près de 2 mille soldats tués ou blessés (certaines sources parlent de 3 mille, d’autres de 1500 morts et blessés). L’armée française compte 106 tués et 266 blessés.

Curieusement, la rivalité entre Vaudreuil et Montcalm, qui ne s’entendaient pas du tout, mena à une polémique ardue: à qui la victoire ? Était-ce une victoire canadienne ou française ?

Dans son poème, Le drapeau de Carillon, Octave Crémazie accorde la gloire de cette journée aux troupes canadiennes. Mais les poètes ne sont pas tenus à la vérité historique.

Cependant, les régiments de La Sarre, du Royal-Roussillon, de Guyenne, du Berry et du Béarn étaient composés de soldats venus de France, tandis que les troupes de la marine étaient composées de Canadiens, dont le nombre était 7 fois moins élevé que celui des Français.

Voici quelques chiffres sur la composition des troupes françaises à Carillon (selon sir Thomas Chiapas) :

Troupes de l’armée française :

  • Brigade de la Reine : la Reine, 345 hommes; Béarn, 410 hommes; Guyenne, 470 hommes
  • Brigade de La Sarre : La Sarre, 460 hommes; Languedoc, 426 hommes
  • Brigade de Royal-Roussillon : Royal-Roussillon, 480 hommes; 1er bataillon de Berry, 450 hommes; 2° bataillon de Berry – nombre inconnu

Troupes de la marine (Canadiens) : 150 hommes

Indiens : 250 hommes.

Un total de plus de 3500 hommes, dont 400 sont des Canadiens.

Victoire de Carillon
Victoire des troupes de Montcalm à Carillon par Henry Alexander Ogden, né en 1854 et mort en 1936. Image du domaine public.

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