Petite histoire de la basse-ville de Québec
Les premiers bâtiments de Québec ont été érigés plus ou moins à la même époque dans la basse-ville et la Haute-Ville.
La basse-ville est rapidement devenue le centre de la vie commerciale. Elle était beaucoup plus populeuse que la Haute-Ville. Dès le début, c’était le quartier des affaires et du commerce en gros. On y installait des banques, des compagnies de transports, les sièges sociaux des compagnies d’assurance, des entrepôts et des silos à grains. Au XIXe siècle, pour faciliter les affaires, des voies de chemin de fer étaient installées depuis la Pointe-à-Carcy jusqu’aux Foulons (nommé aussi en raison des deux moulins où l’on foulait la laine pour produire les étoffes, et qui furent construits en 1710 par le Séminaire).
C’est dans la basse-ville que la résidence de Samuel de Champlain est érigée et que les colons construisent le premier fort (longeant l’actuelle rue Sous-le-Fort, qui s’appelait d’abord rue des Roches). En 1618, c’est ici, dans le voisinage du fort, que les Récollets construisent également leur première chapelle, qu’il abandonnent après la construction du monastère, ou couvent Notre-Dame-des-Anges, une douzaine d’années plus tard.
Le premier Hôtel-Dieu de Québec s’y trouvait aussi (de 1639 à 1641), avant de déménager à Sillery. La Congrégation Notre-Dame s’installa d’abord dans la basse-ville (en 1685) et y maintint son siège jusqu’en 1844, date à laquelle son école s’installe au couvent Saint-Roch.
À l’origine, Québec s’est agrandie en suivant la direction du Saint-Laurent vers Sainte-Foy, puis du rocher de Québec aux coteaux de Charlesbourg et de Beauport. Ensuite naissent les faubourgs Saint-Roch, Saint-Sauveur et Saint-Jean-Baptiste, qui se sont peuplés peu à peu. Enfin, la ville avance vers le nord de la rivière Saint-Charles et vers le Belvédère.
Remarquons que le recensement de 1716, soit un peu plus d’un siècle après la fondation de Québec, montre que sur une population totale de 2500 personnes, la basse-ville en compte 1300, dont 1298 Français et deux Anglais (il y en avait 8 autres dans la Haute-Ville). Toutefois selon le même recensement on n’y trouve que 5 rues, soit: Sault-au-Matelot, Sous-le-Fort (la rue des Marchands), Notre-Dame, Champlain et la Côte de la Montagne.
Au total, en 1716, on dénombre dans la basse-ville 270 foyers. Le centre du commerce se trouvait dans la rue Sault-au-Matelot, où résidaient les plus riches marchands de bois et presque tous les notables. On y trouvait des entrepôts et des magasins de la Compagnie des Cent-Associés, dont les membres étaient chargés par le roi du développement de la Nouvelle-France. La rue présentait de belles maisons en pierre de taille, conservées en partie comme un souvenir de la prospérité de ses habitants.
La rue Champlain (connue sous le nom de rue De Meulles) comprenait un certain nombre d’auberges. Sur la vingtaine de buvettes qu’il y avait à Québec en 1716, douze se trouvaient dans cette rue ou à proximité.
Notons en passant qu’on buvait du cognac de France, du rhum apporté des Antilles et du gin de Hollande. On consommait très peu de boissons fermentées, même si Jean Talon a fondé la première brasserie quelques années plus tôt.
Vers le début du XIXe siècle, la rue Champlain était choisie par plusieurs constructeurs de navires qui transformaient le bois apporté par radeaux.
Les trois médecins de la basse-ville habitaient la rue Sous-le-Fort, qui était peuplée par deux cents habitants, tandis que la Côte de la Montagne, un sentier sinueux et escarpé, comptait 160 âmes et 27 feux en 1716. Le premier cimetière public de Québec s’y trouvait.
Près de la côte Saint-Michel vivaient des Hurons évangélisés par les Jésuites.
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