BMO à l’aube du XXe siècle

La Banque de Montréal (BMO) à l’aube du XXe siècle

À la fin des années 1850, la dépression économique et ses effets sont ressenties par bon nombre d’institutions financières canadiennes.

La Banque de Montréal est l’une des rares entreprises à demeurer solides pendant la crise. Le 1er janvier, elle est nommée agent financier du gouvernement du Canada Uni (ce gouvernement regroupe les colonies du Haut et du Bas Canada, soit l’Ontario et le Québec). Grâce à des avances de fonds, la banque aide le gouvernement à s’acquitter de ses obligations au cours d’une période cruciale de l’histoire du Canada.

De cette façon, la BMO soutient fermement le mouvement en faveur de l’union des provinces de l’Amérique du Nord britannique et, lorsque la Confédération canadienne se concrétise le 1er juillet 1867, Alexandre Galt, son premier ministre de Finances, invite la Banque de Montréal à devenir le banquier de l’administration fédérale.

Les représentants de la banque font route vers Halifax et Saint-John le même jour de la naissance du Canada, pour ouvrir des succursales dans la capitale de la province de la Nouvelle-Écosse et dans celle de Terre-Neuve (qui n’entrera cependant pas dans la confédération qu’au milieu du XXe siècle). Pour sa part, la Colombie-Britannique pose comme condition à son entrée dans la Confédération canadienne qu’une ligne de chemin de fer soit construite en moins de dix ans reliant l’Est du Canada et la côte du Pacifique. La décennie qui suit est marquée par un grand nombre de problèmes et la voie ferrée n’avance pratiquement pas. Alors, c’est la Banque de Montréal qui devient la plus importante source de financement canadien pour le chemin de fer de la compagnie du Canadien Pacifique.

L’engagement est important, les liens entre la banque et le Canadien Pacifique se développent vite. Le projet du chemin de fer transcanadien, épine dorsale du nouveau pais, est remarquable tant par son envergure sur le plan géographique que par l’ampleur de son coût et son importance pour la prospérité du Canada. La pose de rails avance des régions sauvages du Lac Supérieur jusqu’à la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique, en passant par les plaines des Prairies et les cols des Rocheuses. Donald A. Smith, un des principaux promoteurs et bailleurs de fonds du chemin de fer, enfonce, le 7 novembre 1885, le dernier crampon du chemin de fer. Par la suite, M. Smith accédera à la présidence de la Banque de Montréal.

La Banque de Montréal étend son réseau de succursales un partout au Canada, afin de répondre aux besoins commerciaux d’une nation en pleine croissance. Cette implantation de succursales sut de près la progression des vois du chemin de fer vers l’Ouest. La banque établit ses succursales à Winnipeg, à Regina, à Calgary pour répondre aux besoins des équipes de construction et peu de temps après que la voie ferrée a rallié Vancouver, en 1887, le réseau des établissements de la banque s’étend de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

Les activités de la BMO ne se limitent pas à l’ouest canadien. À Terre-Neuve qui ne fait pas partie du Canada et demeure alors colonie britannique, la banque octroie des crédits considérables au secteur des pêcheries et à la construction du chemin de fer. Ensuite, la banque se voit confier les affaires bancaires du gouvernement de Terre-Neuve.

La banque finance l’envoi de céréales à l’Europe et aux États-Unis. Au début du XXe siècle, elle participe au financement de l’industrie automobile canadienne à Windsor, en Ontario et au financement de l’industrie textile à Magog et à Granby, dans les Cantons-de-l’Est, au Québec. En plus d’ouvrir des succursales d’un bout à l’autre du Canada, la BMO prend de l’expansion au moyen de fusions et d’acquisitions. En effet, en 1903, la Banque de Montréal fusionne avec la Banque d’Échange de Yarmouth. En 1905, elle fusionne avec la Banque du Peuple d’Halifax; en 1906 avec la Banque de l’Ontario et avec la Banque du Peuple du Nouveau-Brunswick, en 1907.

Par ElBa.

Voir aussi :

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Banque de Montréal. photographie : Megan Jorgensen.

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