Un bal vers la fin du XVIIIe siècle
L’histoire ne nous a pas laissé de récits détaillés concernant les réceptions solennelles et les bals en Nouvelle-France. On peut supposer que la procédure était semblable à celle qui était utilisée en France, avec beaucoup moins de fastes et de dépenses, évidemment.
Par contre, on trouve des descriptions très précises dans les lettres échangées entre les épouses de hauts personnages de l’administration anglaise et de la société canadienne après la Conquête, ainsi que dans les récits de nombreux voyageurs invités à ces bals et soirées.
Voici une description d’un bal donné au château Saint-Louis de Québec, le 18 janvier 1787, par lord Dorchester, gouverneur du Canada:
Les invités s’y rendent à 18 h 30 et le bal s’ouvre vers 19 heures. On y voit des officiers de haut rang, ainsi que des connétables de Québec, leurs épouses et enfants en âge d’aller au bal.
Les dames sont assises sur les bancs qui s’élèvent en amphithéâtre, sur trois rangées. Les hommes, autour de lord Dorchester, sont debout.
Le bal commence par un menuet dédié au gouverneur. Cette danse ne dure que cinq minutes, ensuite commencent les contredanses qui durent environ une heure.
Les domestiques offrent des rafraîchissements qui consistent en vin de Madère avec de l’eau chaude et du sucre. On sert aussi des bonbons.
Le gouverneur se tient debout jusqu’à 23 h 30, moment où l’on annonce le souper. Les cavaliers conduisent alors leurs partenaires dans une autre salle. Lord Dorchester se place à la tête de la table, avec, à ses côtés, ses officiers généraux. Les hommes restent debout derrière leurs épouses.
Le souper est artistiquement arrangé. On y voit des plats décorés, des pyramides de fruits succulents… Le souper dure une heure et demie.
Puis le gouverneur se retire, ce qui n’empêche pas le bal de continuer jusqu’à cinq heures du matin.
(D’après les Mémoires de Nicolas-Gaspard Boisseau).
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