Une autre baisse de l’indice qui se fait sentir au Québec
Il en coûte moins cher pour manger au Québec
Ceux qui en doutent n’ont qu’à consulter le communiqué du Bureau fédéral de la statistique annonçant que l’indice du coût de la vie, en avril 1952, avait passé de 188.7 à 186.7. En quatre mois, c’est la quatrième baisse consécutive, puisqu en décembre 1951, l’indice s’établissait à 191.5.
Un peu partout au Québec, les bouchers, les épiciers et les charcutiers ne s’étonnent pas d’une telle baisse et font preuve d’optimisme; ils s’attendent à des réductions substantielles d’ici septembre prochain.
L’indice national de la nourriture, au cours du mois d’avril, est passé de 253.3 à 240.2,
Le porte-parole d’une grande épicerie de la ville de Montréal a expliqué qu’un tel phénomène reste logique. Les prix du beurre, a-t-il dit, ont baissé considérablement. Les prix des huiles végétales ont également baissé, ce qui signifie des baisses dans les prix de la mayonnaise et d’une profusion d’autres produits.
Le sucre et ses sous-produits, comme les confitures et toutes sortes de sucreries, coûtent beaucoup moins cher.
Si les prix de la viande restent élevés, ils ont subi des baisses appréciables depuis quelques mois, et tout indique qu’ils seront de plus en plus abordables.
Un autre porte-parole a fait savoir que le prix des pommes de terre ne bouge pas. Il ne croit toutefois pas que les prix de la viande sont appelés à baisser encore davantage. Les produits en boîte se vendront moins cher, cependant.
L’an dernier, la récolte des tomates n’avait pas été bonne, a-t-il poursuivi, mais cette année, on constate que le soleil se montre plus généreux. D’une façon générale, in en coûtera moins cher pour manger, à sa faim.
La baisse de l’indice (calculée d’après la période 1935-39 à 100) a connu un recul et se chiffre maintenant d’après l’indice de juin dernier. Quoi qu’il en soit, cette baisse de 4 points depuis décembre 1951 constitue le plus important phénomène de réduction depuis les années de dépression, vers 1930.
Ainsi, on débourse moins d’argent pour se procurer du beurre, du bœuf, du bacon, du veau, du « shortening » et des fruits tropicaux, tels des oranges ou ananas.
Le consommateur constate également qu’il en coûte moins cher pour acheter du charbon, du coke, des articles électriques, des produits de nettoyage, du savon, certains vêtements, du tabac, des pneus d’automobile et des revues.
D’autre part, plusieurs tarifs ont été majorés : ceux des cinémas, ceux du téléphone, ceux des tramways. D’autres prix ont augmenté : ceux des salons de coiffure.
Qu’on se console toutefois car le coût de la vie au Canada est légèrement inférieur à celui des États-Unis.
(Journal Le Canada, 5 juin 1952, jeudi).
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