Village de Baie-Trinité dans la Côte-Nord
Le village de Baie-Trinité, constitué en 1955, recouvre une vaste superficie de plus de 536 kilomètres carrés. Pourtant, on n’y compte que 540 Baie-Trinitoises et Baie-Trinitois. Le village, qui se trouve dans la région administrative de la Côte-Nord, fait partie de la municipalité régionale de comté de Manicouagan.
C’est Jacques Cartier qui, après avoir accosté le dimanche de la Trinité 1536, baptisa la baie dans laquelle se trouve l’actuel village de Baie-Trinité.
Au fil des ans, cette baie a été le témoin de nombreux naufrages. Ainsi, en octobre 1690, à l’Anse-au-Bouleau, le navire Elizabeth and Mary de l’escadre de l’amiral anglais William Phipps qui venait assiéger Québec, y coula. De même que le Corossol, un navire français, qui y sombra corps et biens en 1693.
À l’époque de la construction navale, on y trouvait de nombreuses scieries. Puis, après le déclin de l’industrie du bois, c’est la pêche qui a permis de maintenir l’économie de la municipalité. Aujourd’hui, le tourisme s’y développe grâce, entre autres, à la beauté de ses paysages.
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À la Pointe-des-Monts, un hameau où le fleuve Saint-Laurent devient golfe, un phare historique se dresse depuis 1830. Ce bâtiment historique témoigne du passage de milliers de navires et a vu de multiples naufrages, dont le dernier est survenu en 1933. Cette année-là, le vaisseau North Shore coula entre Pointe-des-Monts et les Islets-Caribou.
En toute logique, un Centre national des naufrages du Saint-Laurent se trouve à Baie-Trinité. On peut y voir les épaves de quelques navires et suivre un sentier menant aux lieux de certains naufrages.
À Baie-Trinité, quand on n’est plus excité à la perspective d’aller se recueillir sur les lieux d’un énième naufrage, on peut aussi observer des mammifères marins, dont le rorqual bleu et le dauphin à flancs blancs.
Au printemps, pendant les grandes marées, on y pratique des méthodes de pêche peu communes: on ramasse « le caplan qui roule » à l’épuisette. Le caplan est un petit poisson argenté. Les vagues se saturent tellement de caplan qu’on peut le voir rouler.
Finalement, remarquons qu’une Zone d’exploitation contrôlée Trinité, qui regroupe 350 lacs et deux rivières, se trouve sur le territoire de la municipalité. On y pêche le saumon, la truite mouchetée et on peut y chasser l’orignal, l’ours et le petit gibier.
À moins d’être candidat au prochain naufrage et de venir en bateau, on arrive généralement à Baie-Trinité en suivant la route 138.
Hameau Les Islets-Caribou
Ce petit hameau fait partie de la municipalité de Baie-Trinité, dans la MRC de Manicouagan, sur la Côte-Nord. Situé à quelques kilomètres en aval de ce village il regroupe environ 150 habitants, pêcheurs et descendants de pêcheurs de morue installés là depuis 1840. Une mission oblate a ouvert ses portes à cet endroit en 1846 sous le nom de Sainte-Anne-des-Îles-du-Caribou.
On nomma d’abord le bureau de poste, ouvert en 1893, Caribou Island, puis Islets-Caribou de 1933 à sa fermeture en 1970. Ce toponyme reflète à la fois la réalité géographique et historique des lieux. Plusieurs des îlots, au nombre de cinq et compris entre les rochers des Jourdain et les rochers des Jourdain et les rochers des Chouinard, se relient à la terre ferme graduellement à cause d’un ensablement graduel.
Ces îlots autrefois boisés constituaient un des nombreux refuges de caribous dans la région. Le chair exquise de cet animal sauvage, également nommé le renne du Canada ou d’Amérique, en fait un gibier très recherché qui a longtemps attiré les chausseurs sur les îlots laissant face à l’actuel hameau, lequel baigne dans l’anse des Îlets Caribou.
Aujourd’hui populaires pour leurs plages de sable blanc, on appelait les îlets Caribou Islets aux Bossus sur la carte de Franquelen en 1685 et Islets au Bossu sur la carte de Nicolas Bellin de 1744. Victor-Alphonse Juard indiquait le hameau sous les formes Îlets-Caribou en 1897. Encore le fit Eugène Rouillard sous le nom des Ilets-à-Caribou en 1908. On connaît aussi la forme Isles-du-Caribou. D’après monseigneur René Bélanger, il est plausible que le nom de la pointe du Caribou, qui se trouve immédiatement au sud des îlets Caribou, se soit étendu avec l’usage à la dénomination des îlots eux-mêmes. Sur une carte de Joseph Francis Bouchette de 1853, on peut lire « Pt.Caribou » .
Hameau de Pointe-à-Poulin
Le hameau de Pointe-à-Poulin longe le Saint-Laurent à quelque 50 km à l’est de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. Il se situe à seulement 4 km au sud de Baie-Trinité.
Dans ce secteur, à proximité de l’ancien terrain d’aviation de Baie-Trinité, trois autres entités portent le nom de Poulin. Soit une pointe, un récif et un ruisseau. Cette appellation rappelle la présence en ce lieu d’un pêcheur de la rive sud du Saint-Laurent, François Pulin. En 1840, après plusieurs années de pêche dans les parages, il décide de s’établir sur une pointe qui allait porter son nom. Aujourd’hui, parmi les quelques maisons du hameau, subsiste toujours celle de ce pionnier.
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