Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James
(La municipalité de Baie-James n’existe plus depuis la création du Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James le 1er janvier 2014. La Loi instituant le Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James Ouverture d’un site externe dans une nouvelle fenêtre (chapitre G-1.04) énonce que le Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James est un organisme municipal régi, sous réserve des dispositions particulières qu’elle contient, par la Loi sur les cités et villes Ouverture d’un site externe dans une nouvelle fenêtre (chapitre C-19), et que son territoire est constitué du territoire de la Municipalité de Baie-James tel qu’il existait le 31 décembre 2013, à l’exception des terres de la catégorie II.)
La municipalité de Baie-James a été constituée en 1971 sur une vaste superficie de plus de 333 255 kilomètres carrés dans la région administrative du Nord-du-Québec (la municipalité de Baie-James ne fait partie d’aucune MRC), entre le 49e et 52e parallèle. Sur ce territoire immense habitent un peu plus de 33 mille Jamésiennes et Jamésiens.
La Baie-James occupe une superficie qui équivaut à un cinquième du Québec.
D’ailleurs, la municipalité de la Baie-James est le plus vaste territoire municipal au monde. À l’ouest, ses limites touchent la frontière de l’Ontario et les rives de la baie James, À l’est, la frontière passe par la ligne de partage des eaux entre le bassin de la baie James et le bassin du golfe Saint-Laurent. La distance entre les deux extrémités de la municipalité en direction est-ouest atteint 640 kilomètres.
Plusieurs autres caractéristiques uniques sont propres à cette municipalité. Par exemple, son éloignement des grands centres de services, ainsi que la présence de richesses naturelles abondantes qui requièrent des méthodes d’administration et d’intervention inusitées.
La MBJ est caractérisée par la cohabitation entre jamésiens d’origine européenne et autochtones. D’ailleurs les résidents sont dispersés sur tout le territoire. Cette réalité ajoute une saveur distinctive à l’organisation sociale, culturelle et économique.
En effet, la région de la Baie-James est peuplée par des Autochtones qui y vivent depuis plusieurs milliers d’années.
Les premiers explorateurs européens y viennent vers 1576 et 1578, quand le navigateur britannique Martin Frobisher explore la partie orientale du détroit d’Hudson. Les voyages de John Davis en 1585 et de George Weymouth en 1602 suivent cette voie.
En 1613, l’explorateur anglais Henry Hudson y périt. Dorénavant, la vaste étendue d’eau portera le nom de la Baie d’Hudson. Quant à la baie James, elle est nommée en l’honneur de l’explorateur Thomas James qui y hiverna en 1631-1632. Cependant pendant le XVIIe siècle, le territoire était connu sous le nom de Terre de Rupert, en l’honneur d’un prince britannique.
Les Français Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart Des Groseilliers ont exploré ces territoires pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. Ces deux hommes fondèrent la célèbre Compagnie de la Baie d’Hudson qui reçut du roi Charles II d’Angleterre le droit d’exercer tout le pouvoir sur le territoire de la Baie James (Terre de Rupert). La CBH bénéficia d’un monopole pour la traite des fourrures le long des côtes de la baie jusqu’en 1821, l’année de sa fusion avec la Compagnie du Nord-Ouest.
Le territoire fait partie du Canada en 1868, quand l’Acte de la Terre de Rupert met fin au monopole de la Compagnie. En 1912, le territoire de la Baie James est rattaché au Québec. Alors, le gouvernement du Québec décide d’évaluer les ressources du bassin de la baie James et entame des recherches. Depuis 1965, c’est Hydro-Québec qui est responsable des sondages et des relevés géologiques de la région.
Le 30 avril 1971, le premier ministre du Québec Robert Bourassa, annonce le projet de développement du potentiel hydroélectrique des rivières de la Baie James. Le gouvernement délègue le rôle d’exécutant du projet à la Société de développement de la Baie James (SDBJ), une société paragouvernementale qui gère le projet jusqu’en 1978, année où elle devient une filiale d’Hydro-Québec.
Le 14 juillet 1971, la municipalité Baie-James est fondée. La municipalité est composée des hameaux ou villages de Radisson, Valcanton (Beaucanton et Val-Paradis), Villebois. On y retrouve également neuf villages cris, soit Whapmagoostui, Chisasibi, Wemindji, Eastmain et Waskaganish qui se trouvent du nord au sud, en bordure de la côte de la baie James, à l’embouchure des principaux cours d’eau, tandis que la communauté de Nemaska se situe quant à elle à l’intérieur des terres, tout comme celles de Mistissini, Oujé-Bougoumou et Waswanipi.
Le territoire de la MBJ est parsemé des rivières et lacs, entourés de la forêt boréale et des paysages de toundra recouvert de lichens sur lesquels flottent des îlots de pins gris et d’épinettes noires.
Aujourd’hui, la municipalité de Baie-James est bien accessible par un réseau routier, mais on s’est laissé dire que c’est plutôt l’hydravion et l’hélicoptère qui sont utilisés étant donné le peu de routes existant dans la région.
Rivière Rupert
La rivière Rupert compte parmi les plus grands cours d’eau du Québec avec ses 483 km qui séparent sa source principale, dans les lacs Mistassini, Albanel et leurs tributaires, de son embouchure à l’ouest dans la baie de Rupert. À la sortie du lac Mistassini, la rivière forme un bon nombre de grands lacs aux îles nombreuses, tel un véritable labyrinthe. Sise au sud-est de la baie James, la baie de Rupert, large de 16 km à son entrée et longue de 32 km dans les terres, constitue la plus grande échancrure de la côte dans laquelle se déversent, en plus de la Rupert, les rivières Nottaway, Broadback et Pontax. Cette désignation honore la mémoire de Robert de Bavière (1619-1682_, dit le prince Rupert, général et amiral, troisième enfant d’Elizabeth Stuart, sœur de Charles Ier d’Angleterre et de Frédéric V, Électeur palatin. Lorsque le 2 mai 1670 son cousin, le roi Charles II d’Angleterre, octroie aux Associés de la Compagnie de la Baie d’Hudson une charte royale, Rupert en devient le premier gouverneur, assisté de sept directeurs. Cette charte leur confère plein pouvoir sur un territoire s’étendant de la baie James à l’est jusqu’aux Rocheuses, à l’ouest. Les terres tributaires de la baie d’Hudson prennent alors le nom de Rupert. Ils y établissent des forts et des comptoirs commerciaux, notamment celui de Rupert House, à l’embouchure de la rivière Rupert où se trouve aujourd’hui le village cri de Waskaganish. La carte du père Pierre-Michel Laure de 1732-1733 indique R. Rupert tandis que le cartographie Nicolas Bellin inscrit R. Rupert ou R. Nemiscau dans un document de 1744.
Rivière Kitchigama
Tributaire important de la rivière Nottaway, dans le bassin de la baie James, la rivière Kitchigama parcourt un trajet de près de 180 km. Elle coule parallèlement à la rivière Nottaway, à environ 20 km au sud-ouest de celle-ci, avant d’atteindre la baie James. Prenant naissance au lac Grasset, au nord-ouest du lac Matagami, la rivière serpente dans les basses-terres marécageuses du sud de la baie James. Identifiée sur la carte de Robert Bell en 1896, cette rivière a parfois été appelée Chute au Gama par certains blancs qui ont fréquenté la région. Le nom Kitchigama qui est, selon le père Georges Lemoine, d’origine algonquine, serait dérivé de « kitchi » et « kami », signifiant « grande étendue d’eau ». Le père Joseph-Étienne Guinard note que les Cris et les Algonquins désignent par Kitchigami la mer, l’océan et toute grande étendue d’eau. Plusieurs variantes graphiques ont été relevées : Kitchigoma Michagimi, Mitchigami. Des enquêtes récentes en milieu cri ont recensé le toponyme Minikwanaw Shipish, traduit par « rivière de la montagne qui boit » ainsi que plusieurs autres, identifiant certains segments de la rivière, dont Kachiwapaminakuch Sipi, « il peut être vu de la rivière » et Nakatewakamiu Sipi, « rivière à l’eau noire ».