Les avalanches à Québec
Au cours de son existence, Québec a connu de nombreuses avalanches de neige et de pierres. Sans doute ont-elles provoqué beaucoup moins de dégâts que dans les Alpes, mais elles n’en ont pas moins fait un certain nombre de victimes.
La rue Champlain fut le théâtre de ces éboulements à plusieurs reprises. En effet, elle s’y prête bien en raison de son emplacement judicieux au pied du Cap Diamant, qui la surplombe de 200 pieds.
Ainsi, quand des pierres ou de la neige se détachent des flancs de la colline, elles descendent avec une force effrayante.
Au mois de février 1836, un avalanche de neige provoquée par la secousse du canon de midi roula vers la rue Champlain qu’elle encombra jusqu’à une hauteur d’une quarantaine de pieds. Deux hommes qui y passaient furent ensevelis sous cette masse de neige. Après trois quarts d’heure, on en retira un en vie. L’autre victime, un nommé Maitland, fut retrouvée au bout d’une heure et demi. Il était bel et bien mort.
Le 17 mai 1841, vers 11 heures du matin, un éboulement de roches se produisit juste en face des bureaux de la Marine, démolissant six maisons, dont cinq complètement. Au moins 32 personnes furent tuées.
Le 19 juin 1842, une partie du Cap Diamant s’abattit sur la rue Champlain, démolissant trois maisons. Mais par miracle, il n’y eut aucun blessé parce que les occupants de ces maisons étaient tous à l’église.
À la suite des ces deux éboulements survenus en l’espace d’un an, les autorités placèrent un gardien dans le voisinage avec charge de surveiller les fissures et les changements qui pourraient survenir dans le rocher de Québec, et le cas échéant d’avertir les personnes intéressées.
Effectivement, au mois de juillet 1848, ce gardien remarqua une fissure dans le roc. Il en donna immédiatement avis au bureau des ingénieurs, qui constatèrent qu’une masse du rocher épaisse de 40 à 50 pieds, haute de 150 pieds et longue de 300 pieds s’était détachée du Cap Diamant. Les habitants de la rue Champlain furent alors avertis qu’une épée de Damoclès était suspendue au-dessus de leur tête. Quelques familles abandonnèrent les lieux, mais la plupart des habitants ne tinrent aucun compte de l’avertissement. Par bonheur, le cap ne s’est pas éboulé cette année-là.
Mais le 14 juillet 1852, aux premières heures du matin, une partie du Cap Diamant s’écroule au Cap-Blanc, près du chantier Baldwin, et écrase deux maisons de brique. Deux familles, les Weib et les Elliott, y ont perdu sept personnes: M. Weib, sa femme, la servante et deux de ses enfants, plus deux enfants de la famille Elliott. Cinq garçons qui couchaient dans le haut de la maison échappèrent à la mort par miracle.
Le même matin, à 7 heures, un nouvel éboulis se produisit à une distance considérable du précédent, au chantier Lampson, et y écrasa une maison en bois. Heureusement, il n’y avait personne à l’intérieur.
La même journée, entre onze heures et midi, un troisième éboulement se produisit à la fonderie Tweddell. La couverture de cette usine fut enfoncée.
Tout le cap, depuis la Basse-ville jusqu’à l’anse, présentait une suite de crevasses et de fissures qui faisaient craindre d’autres malheurs du même genre. Aussi les habitants évacuèrent-ils les lieux. Mais rien ne se passa et les gens rentrèrent chez eux.
C’est le 11 octobre 1864, vers 5 heures de l’après-midi, qu’une grosse masse de terre et de roches se détache du Cap Diamant, roule dans la rue Champlain, écrase deux maisons et endommage considérablement une troisième. Quatre personnes sont tuées: M. et Mme Haiden et deux de leurs enfants, âgés de 8 et 9 ans. Une demi-douzaine de personnes sont blessées.
En 1875, une autre avalanche de neige se produisit au cours du mois de février vers 21 h. Cette fois, une masse énorme de neige se détacha du Cap-Diamant et tomba avec fracas sur la maison de M. Nicolas Haberland. La maison fut écrasée. Les deux familles qui y logeaient, celle de M. Haberland et celle de M. Gibson, périrent. La famille Gibson avait cinq enfants.
Finalement, le soir du 9 septembre 1889, après une pluie longue et abondante, une partie du Cap Diamant situé près du bureau de la Marine se détacha, démolit 6 maisons et tua 23 personnes. Il semblerait que cette pluie abondante, en s’infiltrant dans les fissures du rocher, aurait été la cause de l’éboulement.
Inutile d’ajouter que cet événement produisit de l’émoi et que tous les hommes disponibles se portèrent au secours des sinistrés. On travailla jour et nuit pour délivrer morts et vivants des décombres.
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