Nouvelle administration publique du Canada

Nouvelle administration publique

Dispositions des autorités anglaises

Le 8 septembre 1760, le gouverneur de la Nouvelle-France, M. de Vaudreuil, signe, à Montréal, une capitulation pour la colonie entière. Le général Amherst partage ensuite le Canada en trois gouvernements, qu’il met sous la loi martiale. Les gouvernements se divisent par ailleurs en districts.

La couronne confie le gouvernement du Québec au général James Murray. Le général Thomas Gage administre Montréal. Celui des Trois-Rivières, le colonel Ralph Burton. Ce régime, qu’on a appelé le règne militaire, dura de 1760 à 1764.

Des troupes britanniques se cantonnaient alors dans les principales paroisses. La présence de ces soldats n’était pas une bénédiction pour la paroisse. Elle occasionnait des corvées. C’était le Roi qui soldait les frais de nourriture et de transport. Le logement était fourni pourtant gratuitement par les habitants.

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La présence des troupes comportait également de sérieux dangers pour la moralité de la population. Le chanoine Joseph-François Perrault, vicaire général pour le district de Trois-Rivières, écrivait à un confrère, en mars 1762 : « Cette mission (celle des Abénakis du lac Saint-François) est totalement dérangée par la boisson et par le voisinage de la garnison anglaise ».

Les nouvelles autorités commencent par désarmer les populations. Le 21 septembre 1760, le colonel Burton fait avertir les capitaines de milice de la rive sud qu’il enverrait des officiers passer en revue les miliciens de leur compagnies pour leur faire mettre bas les armes et prêter le serment de fidélité au roi et à la nouvelle administration publique (en février 1761, on fait à la population prêter de nouveau ce serment, par suite de l’avènement de Georges III).

Cependant Amherst décida de faire retourner leurs armes aux officiers de milice, qui pourraient avoir à s’en servir pour maintenir le bon ordre et la police dans chaque paroisse. Les autres habitants qui désiraient en avoir devaient se procurer une permission écrite du gouverneur.

X Administration publique

Au bout de quelques mois, on a retiré donc toutes les permissions accordées. On régla, « pour le soulagement des habitants », qu’un nombre fixe de fusils serait accordé à chaque paroisse pour la chasse. Les habitants se passeraient ces armes à tour de rôle, en les laissant toutefois plus longtemps aux plus pauvres. En outre, le seigneur et le curé auraient la permission d’en avoir chacun un pour eux-mêmes. À Saint-François, le nombre fut fixé à huit, et ce ne fut pas M. Dugast, devenu trop vieux, amis le P. Roubaud, missionnaire des Abénakis, qui eut le fusil accordé au curé.

Le capitaine de milice fut constitué arbitre des différends qui pourraient survenir entre les habitants de la paroisse. En cas d’embarras de sa part ou d’entêtement de la part des parties contestantes, il devait référer la cause à l’officier des troupes commandant dans la paroisse ou le district, lequel devait, au besoin, la renvoyer au gouverneur lui-même.

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De tous les habitants, c’est le capitaine de milice qui souffrait le plus de l’occupation militaire. Il recevait sans cesse des ordres à exécuter ou des défenses à promulguer : ordre de fournir des miliciens bon canoteurs pour transporter le bagage des troupes à leur départ, ordre d’envoyer des bûcherons (chaque officier anglais avait droit à cinq cordes de bois par mois).

Aussi de faire réparer les ponts et les chemins, de rechercher des soldats déserteurs, de défendre de troquer avec les soldats, d’héberger les déserteurs, de vendre les denrées aux coureurs de côtes sans permis (le 31 mai 1761, le gouverneur Barton enjoignit aux missionnaires de Bécancour de donner ordre à leurs Sauvages de livrer dans l’espace de trois semaines tous les Anglais déserteurs ou prisonniers qui vivaient parmi eux, adoptés ou non. Les missionnaires devaient fournir une liste contenant les noms des prisonniers ou déserteurs, l’année ou l’endroit où on les avait pris. Ainsi la date de la désertion).

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Plus tard, le général Haldimand, successeur du colonel Burton, institua des chambres d’audience. Chaque chambre se formait par un corps d’officiers de milice, trois à cinq, présidé par un capitaine. La chambre s’assemblait le 1er et le 15 de chaque mois. Le commandant et les officiers des troupes du district se réunissaient le 20 du mois pour rendre décision sur les appels portés contre les jugements de la chambre d’audience.

Il fallait encore des permis pour faire le commerce. Le gouverneur accorda les premiers permis à un nommé Molair et à Claude Cartier, puis à un marchand du nom de David Van der Heyden. Ensuit obtint la permission de vendre Joseph Brisbois, qui était marchand à Yamaska.

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Il faut croire que certains habitants, mécontents, menaçaient d’exercer des représailles contre les Britanniques et la nouvelle administration publique. Les soldats dispersés parmi les habitants n’étaient plus en sûreté.

On faisait des recensements : celui des habitants, avec le nombre de leurs enfants et domestiques (septembre 1760); celui des grains qui se trouvaient chez les habitants (17 janvier 1761, 15 novembre 1762), celui des personnes nées sujets du roi d’Angleterre, et vivant dans sa paroisse ou chez les Sauvages (21 octobre 1760, 31 mai 1761).

Joueurs de cornemuse dans la cour du Musée Stewart. Vidéo par Histoire-Du-Quebec.ca.

Administration publique Enseignement en Nouvelle-France
Objets de l’époque. Photo : Histoire du Québec.ca.

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