Canton d’Aunis et autres noms d’Aunis au Québec, origine du toponyme
Situé dans la Vallée-de-la-Gatineau (Municipalité régionale de comté du même nom de la région administrative de l’Outaouais), le canton d’Aunis rappelle la région d’Aunis dans Charente-Maritime de Poitou Charentes. Bien qu’elle fut la plus petites des provinces françaises, l’Aunis a contribué largement à l’envoi d’émigrants vers la Nouvelle-France, entre 1620 et 1760. Les 680 pionniers qu’elle a fournis(7,8 % des colons français ayant émigré entre 1620 et 1760 en Amérique du Nord) ont si bien participé au peuplement de la colonie française d’Amérique qu’aujourd’hui environ un Québécois de souche sur sept a des ancêtres aunisiens. Plus encore, certains lieux de cette province atteignaient des chiffres exceptionnels dans cette émigration, comme Saint-Martin-de-Ré avec ses 42 partants et, bien sûr, La Rochelle avec ses 351 émigrants, que seul Paris a dépassée. Ainsi, de dimensions modestes, comme son canal de Marans, L’Aunis n’a pas moins fourni un grand nombre d’immigrants à la Nouvelle-France.
Géographiquement, l’Aunis est située entre les provinces de la Saintonge et du Poitou, bornée au nord par le Marais Poitevin et au sud par les marais de Rochefort et de Brouage. Elle constitue le nord du département de la Charente-Maritime. On peut la décrire comme un « plat pays », qu’on imagine mal comme une région ayant fait le commerce du vin au Moyen Âge. La région est maintenant vouée aux cultures et surtout à l’élevage laitier. La petite ville de Surgères est devenue un des grands centres français du lait, avec ses coopératives laitiers et son École nationale de laiterie. Cette ville a beaucoup fait pour rendre célèbre le beurre des Charentes avec son goût de noisette, maintenant apprécié sur toutes les tables. Sur la côte aunisienne, les stations balnéaires ne gênent pas les activités de pêche. Sur le bord des quais, dans les restaurants, notamment à La Rochelle, les produits de la mer se marient bien à ceux de la terre.
L’Aunis, qui a d’abord fait partie de l’Aquitaine, fut incorporée un moment à la Saintonge, puis dépendit du Poitou. Elle devint, pendant quelques années possession anglaise, mais en 1373, elle retourna au domaine royal. À partir de cette date, la capitale La Rochelle prit de l’importance politique et ainsi le gouvernement de la ville étendit son pouvoir pour former le territoire de l’Aunis.
Le calvinisme, au XVIe siècle, connut dans cette province un grand succès de conversion. La Rochelle en était le principal foyer actif jusqu’à ce que Richelieu, en 1628, obtint sa reddition, après un long siège et en fît raser les murs. Aujourd’hui, en face de La Rochelle et malgré le pont qui brise un peu son insularité, l’île de Ré garde ses attraits quasi méditerranéens, elle qui se souvient de son pacte d’amitié avec l’Île d’Orléans en terre québécoise.
La province d’Aunis prête son nom à un canton du Québec situé dans la région de l’Outaouais, à 35 km au sud-ouest de Maniwaki. Sur le terrain accidenté du canton d’Aunis et d’autres petits cours d’eau, comme les ruisseaux Dan et Doyle. Ce canton, tout comme ses voisins portant des noms d’autres provinces de France (Bretagne, Artois, Perche, Bourgogne, Normandie) a été ainsi nommé en 1955. Aucun autre lieu ne porte ce nom au Québec, à l’exception de trois voies de communication urbaines, à Chicoutimi, Charlesbourg et Saint-Léonard.
Proclamé en 1966, le canton d’Aunis est situé à environ 25 km au sud-ouest de Maniwaki. Irrigué au sud-est par la rivière de l’Aigle, affluent de la Gatineau, et par d’autres petits cours d’eau, tels les ruisseaux Dan et Doyle, son terrain accidenté ondule entre 213 m, point le plus bas près d’une route qui mène à Dépôt-de-l’Aigle.
Voir aussi :