Attentat à Cartierville

Attentat criminel à Cartierville

Attentat à Cartierville : Une tentative criminelle a été faite, la nuit dernière (9 août 1917), à Cartierville, pour faire sauter la maison d’été de Lord Athelstan de Huntington (Sir Hugh Graham), propriétaire du Star de Montréal.

La police n’a appris le fait que six heures plus tard, et à l’heure où nous allons sous presse il n’y a pas encore eu d’arrestation.

La demeure se située dans un parc magnifique entouré d’arbres séculaires. C’est sans contredit la plus belle demeure de tout Cartierville, nous disait-on, lorsque on a connu la nouvelle de l’attentat ici vers onze heures.

La population en grand émoi

À 3 h. 30, la nuit dernière, la population de Cartierville et des endroits voisins, s’éveilla en sursaut à cause d’une terrible explosion, suivie d’une brusque secousse comme si l’on avait eu un tremblement de terre.

En un instant, les fenêtres furent garnies de curieux, mais c’est en vain que l’on regarda dans toutes les directions. Il fut impossible de ne rien découvrir d’étrange. L’affaire n’avait eu que la durée d’un coup de tonnerre. L’explosion n’a été suivie d’aucun commencement d’incendie comme il arrive souvent en pareil cas.

Pendant plusieurs minutes, les messages téléphoniques arrivèrent nombreux au poste de police de l’endroit, mais le lieutenant Laurin, qui était de service, ne pouvait renseigner les gens, pour la bonne raison qu’il n’a appris lui-même, la nouvelle de la tentative criminelle que cet avant-midi, à dix heures, par les voisins.

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Il s’est hâté de prévenir le chef Campeau, ainsi que le bureau de la Sûreté, puis il s’est rendu en toute hâte sur les lieux. Le policier ne saurait dire si Lord Athelstan était chez lui lors de l’attentat.

Au premier coup d’œil, le lieutenant Laurin a jugé que les dommages étaient considérables. Les criminels avaient posé l’explosif sous la galerie à l’angle nord-ouest de la maison. Toutes les vitres de la façade du côté de la rivière avaient été brisées par la force du choc. La galerie et le solage où la bombe avait été placée, étaient démolis et, de plus, l’on voyait dans le sol un trou de deux pieds de profondeur par trois pieds de diamètre.

Forte charge de dynamite

Le lieutenant Laurin, qui s’y connaît en explosifs, croit que l’on a du placer à cet endroit au moins cinq ou six gros bâtons de dynamite. C’est un miracle que la maison n’ait pas été plus fortement endommagée.

Un des frères de Lord Athelstan dormait à l’autre extrémité de la galerie, mais l’explosion ne l’a pas blessé, non plus que les huit servantes qui se trouvaient à l’intérieur de l’immeuble.

D’après ce qu’a appris le lieutenant, le coup auraient fait des individus venant de la direction de Montréal. Vers trois heures trente, quelqu’un a vu passer six hommes dans un automobile (un automobile: pas d’erreur, la nouvelle date de 1917) lancé à toute vitesse.

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Il n’y avait pas de lumière sur la machine. L’automobile dont on suivi les traces, a tourné à une couple d’arpents de la maison de Lord Athelstan. Par la suite pour reprendre la direction de Montréal.

La demeure que l’on a voulu détruire porte le nom de Elmwood. Elle se situe dans le quartier Bordeaux.

On a entendu le bruit de l’explosion jusqu’à Sainte-Dorothée. En fait, à une distance de cinq à six mille.

Note : Les autorités ont relié par la suite l’attentat aux prises de position du journal conservateur
Star. Il se prononçait en faveur de la conscription.

Voir aussi :

Cartierville : Têtes maudites
Têtes maudites. Croquis de l’affiche retrouvée devant la tabagie Giguère. Photographie de l’époque, tirée du livre Québec sous la loi des mesures de guerre 1918, par Jean Provencher.

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