L’art féodal et la civilisation
L’art féodal : Aux XIe-XIIIe siècles, la manifestation artistique la plus voyante est celle de l’architecture religieuse; mais on ne doit pas oublier la vitalité de l’expression « théâtrale ».
La vie artistique est intense au cours de cette période. La construction des cathédrales constitue sans doute la partie la plus visible et la mieux conservée de cette explosion architecturale, qui permet de mesurer le degré de raffinement esthétique et de maîtrise technique qu’avaient atteint les hommes de ces siècles. Leur imagination les pousse d’ailleurs à renouveler les formes anciennes (le « roman ») pour des sophistications progressives qui triomphent après 1250 (le « gothique »).
L’art pour tous
Cet art est essentiellement collectif, dans sa réalisation comme dans sa destination. Plus tard au temps de la Renaissance, la production artistique tendra à se privatiser : les châteaux tendront à s’éloigner des lieux de vie populaire, les tableaux et les sculptures orneront l’intérieur des palais et seront réservés à quelques privilégiés. En revanche aux Xie et XIIIe siècles, les édifices religieux sont construits pour abriter l’ensemble des fidèles, les sculptures sont visibles de tous, à l’extérieur des églises, les vitraux flamboient en haut des édifices. Le chant aussi se développe dans le cadre des offices religieux. Ainsi à l’ensemble des populations urbaines participe à ce mouvement ou en bénéficie, comme les communautés villageoises, où l’église paroissiale et la proche demeure du seigneur s’agrandissent et s’embellissent.
Les fabliaux
Les fabliaux, souvent anonymes, sont des contes, des farces, ou des écrits moralisateurs, ils expriment le bon sens paysan, l’esprit bourgeois ou les mœurs de la nouvelle classe moyenne. Certains inspirant plus tard Rabelais et La Fontaine.
Le théâtre et la musique
La ville est aussi le cadre d’une vie théâtrale qui a lieu dans la rue, où les pièces sont le plus souvent jouées par des acteurs occasionnels et mobilisent l’ensemble des populations. Il e est de même des Mystères et des Miracles qui sont joués sur le parvis des églises ou sur les places. Ils évoquent la vie du christ, des Saints, des épisodes bibliques.
La plus célèbre de ces pièces est le Mystère de la Passion, d’Arnoul Gréban (vers 1420-1471), jouée en quatre journées sur le parvis de Notre-Dame de Paris, vers 1450, et qui fait date dans l’histoire du théâtre français.
Certains s’éloignent cependant de l’inspiration religieuse dès le milieu du XIIIe siècle, pour composer des satires ou des comédies profanes : Adam de la Halle (vers 1240-1285), innove en ce domaine avec le Jeu de la Feuillée (vers 1276), et le Jeu de Robin et Marion (vers 1282), créant un nouveau genre burlesque et amoureux accompagné de thèmes musicaux originaux, première ébauche lointaine de l’opérette.
Ménestrels et troubadours
Les compagnes sont également touchées par ce dynamisme culturel, grâce aux chansons et récits des ménestrels, trouvères et troubadours. Ils s’adressent surtout aux cours seigneuriales mais fréquentent également les tavernes et les foires.
Sur le plan purement musical Guillaume de Machaut (vers 1300-1377) composa des rondeaux et ballades polyphoniques, et surtout une Messe de Notre-Dame, à quatre vois (vers 1360), première messe intégrale d’un auteur identifié, dépassant le traditionnel chant grégorien.
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