L’arrivée de Tracy et du régiment de Carignan en Nouvelle-France
L’arrivée à Québec d’Alexandre de Prouville, marquis de Tracy, le 30 juin 1665, est saluée avec éclat par la population de la capitale de la Nouvelle-France. En effet, il y a de quoi se réjouir car le militaire a reçu mission de pacifier les Iroquois dont les raids incessants terrorisent les colons. En fait, on attend les renforts de soldats depuis que Louis XVI a reçu l’émissaire de la colonie, Pierre Boucher, en 1662. Le roi dépêche sur les lieux le célèbre régiment de Carignan-Salières, contingent de mille hommes. Cette unité vient appuyer quatre compagnies d’infanterie placées sous le commandement de Tracy.
Un tel déploiement de troupes, qui sont réparties un peu partout dans la colonie, fait une forte impression sur les guerriers iroquois. Par la suite, à la fin de l’automne de 1665, une délégation de trois des cinq nations iroquoises regroupées dans la Confédération des cinq nations, se rend à Québec pour demander la paix. Le marquis de Tracy accueille favorablement la requête. Toutefois il envoie un détachement attaquer les nations qui refusent de se soumettre à l’autorité royale.
Après deux expéditions assez éprouvantes pour des militaires peu habitués aux rigueurs de l’hiver canadien, la paix intervient le 28 août 1667. Tracy rentre alors en France, mais plusieurs officiers et soldats du régiment de Carignan décident de s’établir au Canada.
Même si la paix définitive avec les Iroquois ne se signera qu’en 1701. La venue du régiment de Carignan marque une étape décisive dans l’évolution de la Nouvelle-France. En effet, elle rend possible l’occupation de vastes territoires et l’établissement de nouveaux postes. Ces établissements se prolongent jusqu’à la baie d’Hudson, aux Grands Lacs et à fleuve Mississippi.