Arrestation du directeur d’ASPA

Le directeur d’ASPA arrêté pour agressions sexuelles

La Justice a arrêté hier à son domicile directeur – fondateur de l’Approche sécurisante pour polytoxicomanes anonymes (ASPA), Jean Archambault. Ce sont les policiers du district 45 de la CUM qui ont procédé à l’arrestation. L’accusé doit comparaître aujourd’hui en Cour des Sessions de la paix. Il fera face à cinq accusations d’agressions sexuelles. Les présumées victimes, quatre mineurs et un adulte, ont toutes suivi des cures à ce centre de désintoxication ces dernières années.

Ce sont les agents Claude Thivierge et Gilles Deguire de la section Police Jeunesse à Montréal-Nord qui ont mené l’enquête, qui a conduit à l’arrestation de Jean Archambault. La police a institué cette enquête au début de janvier dernier. On l’a initié à la suite de signalements portés à l’attention de la Direction de la protection de la jeunesse, le 27 novembre 89.

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L’ASPA est un organisme sans but lucratif. Il aide les toxicomanes cesser leur consommation de drogue. C’est Jean Archambault qui l’a fondé en 1969. Il l’a fait après qu’il ait lui-même acquis sa sobriété grâce au mouvement Alcooliques Anonymes. Il avait adhéré à cet organisme quelques années auparavant. Parallèlement au centre, Jean Archambault poursuivait sa carrière a Radio-Canada. C’est la société pour laquelle il a travaillé pendant 33 ans.

Depuis sa retraite de la SRC en 85, il s’occupe à plein temps de l’ASPA. Là où il dirige une équipe de neuf travailleurs salariés et de nombreux bénévoles. Le Centre, qui se situe dans une ancienne école, au 3360, rue Prieur, offre tous ses services gratuitement. Il rejoindrait environ 10 000 personnes par année, selon certaines estimations. Le financement provient de subventions (Centraide, ministère des Affaires sociales, etc.). Aussi des dons de fondations, ainsi que des profits réalisés lors d’événements – bénéfices.

En 89, le Centre de sécurisation, un service de cure interne établi à l’ASPA depuis six ans, a accueilli 180 résidents. Cela pour des périodes de sevrage variant de trois à 21 jours, parfois plus. Différents réseaux gouvernementaux ont référé environ la moitié de ces personnes. 36 d’entre elles étaient mineures. De l’aveu même de Jean Archambault, la demande des juges et des travailleurs sociaux pour fins d’évaluation de jeunes toxicomanes avait plus que doublé. Ainsi l’ASPA n’a pu répondre à toutes les demandes l’année dernière.

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«L’ASPA est reconnue dans le milieu pour accueillir des cas lourds, indique une source qui travaille dans le domaine depuis de nombreuses années. Avant de jeter quelqu’un à la poubelle, on l’envoie à l’ASPA», ajoute-t-elle.

À cet égard, les chiffres contenus dans le rapport du Centre de sécurisation pour l’année 89 sont éloquents. On y apprend que sur les 180 personnes admises, 84 ont fait au moins une tentative de suicide sérieuse, que 118 ont eu des démêlés judiciaires, et que 36 p. cent d’entre-elles ont été incarcérées pour trafic de drogue. Pourtant, beaucoup auraient réussi à s’en sortir avec l’aide de l’ASPA. «parce que le centre est gratuit, accessible, et qu’ici, c’est la thérapie qui s’adapte à la personne, et non la personne qui s’adapte à la thérapie», affirme une membre de l’Approche.

En novembre dernier, lors du souper annuel des organismes financés par Centraide, l’ASPA a remporté le prix Agnès C. Higgins, qui est remis chaque année à un organisme qui a fait preuve de créativité et d’innovation dans son domaine. Pour sa part, Jean Archambault a été honoré pour ses 20 années de services dans un organisme communautaire, et Centraide lui a remis une plaque commemorative.

Jean Archambault ne fait partie d’aucune corporation professionnelle. Aucune d’entre elles ne le régit. Excellent communicateur, il est très en demande pour animer des conférences sur la toxicomanie et ces dernières années, il a multiplié ses apparitions publiques.

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