Les armoiries du Québec
L’architecte Eugène-Étienne Taché, chargé de préparer les dessins de la façade du Parlement, a eu l’idée d’y faire sculpter des armoiries du Québec de son cru. Celles-ci ont été modifiées un peu en 1939.
Le chef (le haut) de l’écu sur fond d’azur, orné de trois fleurs de lis d’or, symbolise le premier régime politique qu’a connu le Québec, à l’époque de la Nouvelle-France. Au centre de l’écu, « un lion d’or passant regardant » représente le régime politique qui a suivi, soit le régime anglais, de 1763 à 1867. La pointe (le bas) de l’écu sur fond d’or montre une branche de trois feuilles d’érable à sucre et représente le troisième régime politique créé par la Confédération canadienne en 1867. Au moment de l’adoption des armoiries, la feuille d’érable était un emblème particulier du Québec. L’écu est surmonté de la couronne héraldique de la Grande-Bretagne.
La devise du Québec : Au-dessous de l’écu, l’architecte Taché place un listel portant une devise aussi de son cru, devenue depuis lors la devise officielle du Québec : Je me souviens. Cette devise qui apparait sur les plaques d’immatriculation des voitures du Québec a fait couler beaucoup d’encre. Pourquoi Taché a-t-il adopté cette devise? Où l’a-t-il puisée? Quelles ont été ses influences? Beaucoup d’hypothèses ont été avancées.
Il n’y a pas de doute que Taché est un ardent francophile. Sa correspondance révèle son attachement à la France, l’ancienne mère patrie. Il est passionné par l’histoire de la Nouvelle-France et le destin de son ancêtre Louis Jolliet, le découvreur du Mississippi.
Le « Je me souviens » de Taché ferait donc allusion au temps de la Nouvelle-France, aux origines françaises du Québec. Mais pourquoi Taché n’a-t-il pas adopté des expressions telles que « Nous nous souvenons » ou « On se souvient » ? Possiblement que la lumière ne sera jamais totalement faite sur les origines de la devise du Québec. Toutefois, les termes « je me souviens » n’apparaissent-ils pas dans une chanson bien connue des contemporaines de Taché et rédigée par Antoine Gérin-Lajoie : « Un Canadien errant » (l’expression « Canadien » n’incluait alors que les Canadiens d’origine française). Le texte de Gérin-Lajoie, chargé de mélancolie et de nostalgie, clame : « va dire à mes amis que je me souviens d’eux ».
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