Argentenay, Argenteuil, Argenteuil-sur-Armançon : Ces noms de lieux en partage entre le Québec et la France
Argentenay
Argentenay et Argenteuil : À l’été de 1643, un habile ingénieur militaire débarquait à Québec, accompagné de sa femme et de sa belle-sœur. Louis d’Ailleboust de Coulonge et d’Argentenay (vers 1612-1660), Marie-Barbe de Boullongne et la sœur aînée de cette dernière, Philippine-Gertrude, tous membres de la Société Notre-Dame, venaient en Amérique pour participer au développement de Ville-Marie, la future ville de Montréal, nouvellement fondée par Chomedey de Maisonneuve, et convertir des infidèles.
Lieutenant de Maisonneuve, d’Ailleboust eut comme tâche notamment de consolider les fortifications de la petite colonie, en proie aux incessantes attaques des Iroquois ; puis, de 1645 à 1647, il dut remplacer son chef, retourné en France. L’année suivante, il succédait à Charles Huault de Montmagny au poste de gouverneur de la Nouvelle France. Pendant les trois ans qui suivirent (1648-1651), d’Ailleboust fut confronté aux nombreux problèmes que posait une colonie jeune et peu peuplée, constamment menacée par les Iroquois. Il remit le pouvoir à Jean de Lauson, le 13 octobre 1651. Le 23 juillet 1652, au nom de la Compagnie des Cent-Associés, le nouveau gouverneur concéda à Louis d’Ailleboust un arrière fief situé au nord-est de l’île d’Orléans, dans l’actuelle municipalité de Saint-François. Cette terre fut appelée un peu plus tard Argentenay. Aujourd’hui, ce mot sert aussi à désigner la pointe Argentenay, laquelle, depuis l’île d’Orléans, regarde vers l’estuaire du Saint-Laurent.
Paru sur la carte de 1689 de l’ingénieur Robert de Villeneuve, ce toponyme est en fait le nom du premier mari de Suzanne Hotman, Jean de Manthet d’Argentenay. Devenue veuve, celle-ci devait épouser Antoine d’Ailleboust, conseiller du prince de Condé, et c’est alors qu’elle donna la vie à Louis, à qui le nom d’Argentenay fut transmis. Ce dernier vit d’ailleurs le jour à Ancy-le-Franc, commune sise à peu de distance au sud-est d’Argentenay. La commune française d’Argentenay, quant à elle, s’étend sur la rive gauche de l’Armançon, dans la partie orientale du département de l’Yonne, en Bourgogne, à environ 40 kilomètres à l’est d’Auxerre, préfecture du département.
Son nom peut être dérivé du nom de personne Argentinus d’origine gauloise ; cependant, en gaulois comme en latinm le radical argant-/argent- a le sens de clair, blanc, brillant : il a pu servir à former le nom d’Argentenay, en évocation du calcaire blanc (oolithe) exploité dans cette région.
Si le fief québécois d’Argentenay a depuis longtemps disparu, la pointe Argentenay subsiste à l’extrémité est de l’île d’Orléans, d’où l’on peut admirer le fleuve Saint-Laurent, et, au loin, une portion de la Côte-de-Beaupré, le cap Tourmente, les Laurentides ainsi que quelques îles de l’archipel de L’Isle-aux-Grues. La toponymie québécoise désigne également de ce nom des voies de circulation à Terrebonne et à Saint-Jean, sur l’île d’Orléans, de même qu’un lac et une municipalité du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Saint-Eugène-d’Argentenay. Cette dernière tire son nom du fondateur de la paroisse, l’abbé Joseph-Eugène Bédard (1863-1918), et du bureau de poste qui, depuis son établissement en 1908. porte le nom d’Argentenay, en hommage à Louis d’Ailleboust et à son fief de l’île d’Orléans.
Argenteuil et Argenteuil-sur-Armançon
Considérée comme l’une des régions les plus prospères du Québec, aux plans industriel et agricole, la Municipalité régionale de comté d’Argenteuil possède un territoire de 1260 kilomètres carrés et fait partie de la région administrative des Laurentides.
Le paysage de cette MRC est contrasté : des terres fertiles associées aux basses terres du Saint-Laurent, au sud et au nord, les Laurentides méridionales. La rivière Rouge et la rivière du Nord traversent son territoire et se jettent dans la rivière des Outaouais, qui joue le rôle de frontière naturelle entre le Québec et l’Ontario. Créée en 1983, la MRC d’Argenteuil comprend plus de dix municipalités, dont Lachute qui est la plus peuplée. Cette dernière est située à 65 km à l’ouest de Montréal. L’industrie manufacturière y domine la vie économique. L’industrie du textile et celles du papier, du bois de construction et d’articles de bois y sont également florissantes. Le potentiel agricole exceptionnel de la région, dçu à la nature de ses sols très riches, était déjà reconnu au début du XIXe siècle. C’est ce qui explique, encore aujourd’hui, le nombre important de producteurs agricoles dans la MRC d’Argenteuil. Le toponyme Argenteuil rappelle la seigneurie d’Argenteuil concédée en 1682 à Charles-Joseph d’Ailleboust des Muceaux.
Né en France entre 1623 et 1626, celui-ci arriva dans la colonie en 1648, en même temps que son oncle, Louis d’Ailleboust de Coulonge et d’Argentenay, lequel devint gouverneur de la Nouvelle-France après Charles Huault de Montmagny.
Charles-Joseph d’Ailleboust des Muceaux faisait partie d’une famille noble qui possédait des seigneuries en Bourgogne. En Nouvelle-France, les membres de la famille d’Ailleboust ont alors spontanément adopté des surnoms rappelant ces seigneuries. Le nom d’Argenteuil rappelle l’une d’elles située à Argenteuil-sur-Armançon, à 40 km à l’est d’Auxerre, dans l’arrondissement d’Avallon, département de l’Yvonne. Le toponyme Argenteuil, d’origine gauloise, attesté sous la forme latinisée Argentolium aurait désigné une clairière, en 1080, qui devait sa brillance (argento) à la nature de la roche couvrant son sol. La commune compte actuellement une population d’environ 400 habitants. Dans la région des Laurentides, le nom Argenteuil désigne aussi une municipalité, Saint-André-d’Argenteuil, une division de recensement, une circonscription électorale municipale et une division d’enregistrement. Ailleurs au Québec, le toponyme désigne essentiellement des voies de circulation urbaines (rues, avenues) et rurales (rangs, montée), soit environ une douzaine dans autant de municipalités.
MRC Argenteuil
La Municipalité régionale de comté d’Argenteuil est située dans les Laurentides, à mi-chemin entre Montréal et la région de Gatineau-Ottawa. À vous de parcourir ses routes panoramiques, d’explorer ses vastes forêts, ses grandes rivières et ses tableaux champêtres. Vous découvrirez alors les charmes de ses villes et villages, son patrimoine architectural, porteur d’une riche histoire, la vigueur de sa vie culturelle et la diversité de son calendrier d’événements. À vous d’y pratiquer vélo, randonnée pédestre ou équestre, ski de fond, motoneige ou quad, golf et activités nautiques, aériennes ou aquatiques, en plus de profiter de ses parcs et de ses attraits agrotouristiques.
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