Amérindiens envoyés en Europe et leurs destinées
Sauvages envoyés aux galères
Amérindiens en Europe : En 1687, le gouverneur (M. de Denonville) ayant reçu les secours qu’il attendait de France, se disposa à déclarer définitivement la guerre aux sauvages ; et il lit précéder cette déclaration d’une démarche qui lui était ordonnée, il est vrai, mais qui, bien qu’émanée du trône, portait de si frappants caractères d’injustice et d’inhumanité, que le gouverneur aurait dû en prévoir les suites et en modifier au moins l’exécution.
La cour de France avait, depuis longtemps, donné ordre que les prisonniers de guerre iroquois fussent envoyés en France pour être mis aux galères ; parce que, disent les lettres royales, ces sauvages étant forts et robustes, serviront utilement sur nos chiourmes…
L’ordre de la Cour fut exécuté au commencement de 1687, par M. Denonville, et il fut exécuté avec une perfidie faite pour en relever encore la barbarie. Sous divers prétextes, le gouverneur attira les principaux chefs des Iroquois à Cataracouy, les fit enchaîner, conduire à Québec, sous une forte garde, et enfin embarquer pour la France, où les galères les attendaient.
(Beautés de l’Histoire du Canada. D. Dainville).
Jacques-René de Brisay, marquis de Denonville, fut gouverneur de la Nouvelle France, de 1(585 à 1689.
Une bonne action de Frontenac
Houreouaré, paraît avoir été le plus marquant des Iroquois que le perfide ou trop obséquieux Denonville fit saisir à Cataracoui. Il fut enchaîné et embarqué pour la France, où les galères l’attendaient lui et ses malheureux compagnons de voyage.
Arrivé sur le sol où tout était nouveau pour lui, il eut la bonne fortune de rencontrer un protecteur dans Louis de Buade, comte de Frontenac, duquel il se fit remarquer pas sa bonne mine et son esprit. Ce seigneur, qui se disposait à retourner en Amérique, lui procura sa liberté, et s’acquit son estime et son amitié.
(Biographies des Sagamos illustres, par Maximilien Bibaud).
Un sauvage distingué
Joseph Brant de la nation des Mohawks ou Aguiers fut envoyé de bonne heure dans un collège de la Nouvelle-Angleterre. Il apprit facilement, la langue, grecque et latine, embrassa le christianisme avec une extrême ferveur, et traduisit eu langue Mohanquc l’évangile de saint Mathieu.
Quand la guerre d’Amérique éclata, le désir de la gloire lui fit quitter le, collège, le ramena dans son village; et, à la tête d’un grand parti de Mohawks, il se joignit aux troupes anglaises qui se trouvaient sous le commandement de Sir William Johnson.
Bientôt sa valeur l’éleva au rang de chef militaire de sa nation et au grade de capitaine dans les troupes anglaises. Mais la nature; du Sauvage ne pouvait s’effacer de son cœur : la vengeance était toujours sa passion favorite ; et un jour qu’il avait reçu dans une escarmouche un coup de feu au pied, on le, vit tuer de sang froid un prisonnier américain, pour soulager, disait-il, sa blessure.
(Beautés de l’Histoire du Canada. Par D. Dainville.)
Brant mourut en 1807, âgé de 65 ans. Une ville d’Ontario, pour conserver sa mémoire, porte le nom de Brantford.
Visages pâles et peaux-rouges
Les Espagnols qui les premiers débarquèrent en Amérique, massacrèrentles Aborigènes comme s’ils eussent été des bêtes féroces. Les Anglais ne s’en occupèrent pas, sauf quand ils contrecarraient leurs projets. Mais les Français ont toujours essayé de s’en faire des amis.
(Child’s Study : Canada. J.-N. McIlwraith).
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