Municipalité d’Albanel
La municipalité d’Albanel fait partie de la municipalité régionale de comté de Maria-Chapdelaine. Elle se trouve dans la région administrative du Saguenay–Lac-Saint-Jean, au nord-ouest de la ville de Roberval, sur le versant gauche du bassin du fleuve Saint-Laurent. Albanel couvre une vaste superficie de plus de 195 kilomètres carrés et elle est peuplée de plus de 2300 Albanéloises et Albanélois.
Le nom d’Albanel rappelle le père Charles Albanel, missionnaire jésuite chez les Montagnais. En 1672, il remonte la rivière Rupert jusqu’à son embouchure et décrit ces lieux pour la première fois.
Le canton d’Albanel fut constitué le 19 avril 1883, mais le peuplement ne débute que vers 1886, année de l’arrivée des premiers colons qui commencent à défricher ces terres. Le 18 avril 1890, la municipalité des cantons-unis de Normandin-et-Albanel est fondée et l’année suivante, une mission catholique y est constituée.
En 1900, la municipalité de Normandin-et-Albanel se divise pour devenir la municipalité du canton de Normandin et la municipalité du canton d’Albanel qui est élevée au rang de village en 1930, en pleine crise économique. La municipalité comportait d’excellentes terres propres à la culture, parmi les plus belles de la région jeannoise à l’époque. L’existence de ressources hydrauliques satisfaisantes, notamment grâce à la chute aux Français sur la rivière Mistassini, de même que l’exploitation de quelques fromageries ont contribué à la croissance économique humble, mais significative de ce modeste village. Sans doute, la culture de la gourgane, grosse fève des marais, demeure présentement l’activité locale majeure, phénomène que souligne, par ailleurs, la tenue d’un festival de la gourgane depuis 1974.
Aujourd’hui, Albanel est connu au Québec pour son Festival de la gourgane (une espèce de haricot local), tenu depuis 1975, ainsi que pour son érablière.
L’Afrique: Le lieu dit L’Afrique, situé sur le territoire d’Albanel, surprenant au premier abord dans un dictionnaire de noms de lieux du Québec, désignait à l’origine, selon Raoul Blanchard (1935), un lieu constitué de « sable fin, clair, qui lui aussi forme parfois des dunes. Il est peu fertile, s’assèche très vite; les paysans, avec leur notion très imparfaite du Sahara l’appellent l’Afrique ». Pour les auteurs du Glossaire du parler français au Canada (1930), le mot frique désigne une plaine de sable et ils ajoutent qu’«on a commencé par dire l’Afrique, qui a donné la Frique, puis une frique. » Par ailleurs, comme le terrain est une prairie naturelle, le mot qui le désigne pourrait aussi être une étymologie populaire résultant du rapprochement de l’article avec le mot friche ou frique, ce dernier vocable étant lui-même une déformation du mot friche, employé de façon impropre. Quoi qu’il en soit, les habitants de cette région utilisent indifféremment les mots friche, frique et l’Afrique pour identifier ces espaces à la végétation clairsemée où poussent des petits fruits, en particulier des bleuets. En 1927, le nom L’Afrique sera retenu pour désigner un arrêt ferroviaire du Canadien National, aujourd’hui désaffecté, sur le tronçon reliant Saint-Félicien et Dolbeau au Lac-Saint-Jean.
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