Municipalité d’Aguanish dans la Côte-Nord du Québec
Aguanish, c’est l’une des plus petites municipalités au Québec, regroupant à peine 300 Aguanishoises et Aguanishois, et s’étendant sur un énorme territoire de près de 600 kilomètres carrés. Aguanish se trouve dans la région administrative de la Côte-Nord et fait partie de la Municipalité Régionale de comté de la Minganie.
C’est vers 1855 qu’Aguanish est fondé par des pêcheurs Madelinots qui émigrèrent des Îles à cause d’un seigneur despotique. Le nom du village, situé des deux côtés du havre formé par la rivière Aguanus, vient de la rivière.
Aguanish, c’est un lieu de pêche au crabe pour subvenir aux besoins de ses résidents et au saumon, par passion. Et, tout naturellement, c’est cette pêche « par passion » qui attirent les pêcheurs venus d’ailleurs.
La saison du crabe débute en avril et finit au début du mois de juillet. Les pêcheurs sortent en mer, s’éloignent à une distance de quinze ou vingt kilomètres de la côte et déposent des cages appâtées de hareng à des profondeurs de deux ou trois cents mètres.
Le saumon, par contre, est pêché dans l’embouchure de la rivière Aguanus, surtout, à la fin de juin, quand le saumon est le plus actif. Il existe toutefois un quota autorisé.
Les visiteurs logent dans un gîte et il y a un préposé à l’accueil touristique à Aguanish. Avec la construction de la nouvelle route qui est déjà terminée, on attend un certain développement du village. Pour le moment, une petite scierie la seule entreprise industrielle du village.
Aguanish, ce petit village de pêcheurs de la Basse-Côte-Nord, situé dans le canton dont il tire son nom, dont l’érection municipale remonte seulement à 1957, se retrouve à 20 kilomètres à l’ouest de Natashquan et à 56 kilomètres de Baie-Johan Beetz. Ses premiers habitants, installés vers 1849, ont été rejoints en 1875 par des gens de Kégashka (aujourd’hui, Kegaska) et de la rivière Nabisipi.
Historiquement, la dénomination Aguanish, qui provient du nom de la rivière Goynish ou Aguanus, a subi plusieurs modifications graphiques : Goines (XVIIe siècle); Guanis, Goinis (carte de Bellin de 1744); Goynish (carte de Carver de 1776); Agwanus, Aguanus ou Agouanus (cartes du XIXe siècle). Ce mot montagnais proviendrait d’aguanus, petit abri, forme modifiée d’akwanich, correspondant aux racines akwan, abri et ich, petit. Certains avancent, pour leur part, que le lexçme Eikuanenanuts, lieu de déchargement, sens très près de là où la rivière se décharge (Noms géographiques de la province de Québec, 1921), dans lequel quelques-uns voient la signification endroit pauvre, où il y a peu de chose, doit être considéré. Enfin, suivant une autre version, complémentaire, le mot montagnais, akuannis aurait pour sens castor qui prend une gueulée de terre ou de vase au fond de l’eau et va la déposer sur sa cabane. Les Aguanishois se sont vu attribuer le blason Guanisses, déformation patente du nom de la municipalité, phénomène qui s’inscrit dans le prolongement des nombreuses variantes orthographiques dont celui-ci a fait l’objet.
Canton de Drucourt
Le 23 avril 1949, la Commission de géographie du Québec adopta le toponyme Drucourt pour désigner une entité territoriale de la Côte-Nord. Le canton inhabité de Drucourt, dont la limite méridionale borde le détroit de Jacques-Cartier, dans le golfe du Saint-Laurent, s’étend à une quinzaine de kilomètres à l’est du village de Baie-Johan-Beetz et à environ 20 kilomètres au nord-ouest du village d’Aguanish. Son territoire est arrosé par plusieurs rivières, dont la rivière Pashashibou, la rivière Watshihou et la Petite rivière Watshisihou. Le choix de ce nom se voulait alors un hommage rendu à Antoine de Bosc-Henry de Drucourt, qui signait chevalier de Drucour, officier de Marine et dernier gouverneur de l’île Royale (aujourd’hui l’île du Cap-Breon, en Nouvelle-Écosse) sous le Régime français. On sait que ce dernier fut baptisé le 27 mars 1703 à Drucourt, siège d’une baronnie qui appartenait à son père, Jean-Louis de Bosc-Henry.
De nos jours, la petite commune de Drucourt se trouve dans le département de L’Eure, en Haute-Normandie, à quelques kilomètres au sud de Thiberville et à environ 60 km au nord-ouest d’Évreux ; son appellation vient du nom de femme saxon Thryth et du mot court qui signifie domaine. Entré, en 1719, comme garde-marine dans les forces navales de Louis XV établies à Toulon, Augustin de Bosc-Henry de Drucourt franchit les échelons de la hiérarchie navale avec régularité, devenant enseigne de vaisseau en 1731, lieutenant de vaisseau, dix ans plus tard, et capitaine de vaisseau, en 1751, deux ans après avoir été fait chevalier de Saint-Louis. Considéré comme un administrateur compétent, il fut nommé par le ministre de la Marine, Jean-Baptiste Machault d’Arnouville, gouverneur de l’Île Royale, en 1754. Le 15 août de la même année, Drucourt débarquait dans la capitale de l’île, l’imposante mais aussi vulnérable forteresse de Louisbourg. Les hostilités ayant commencé entre la France et la Grande-Bretagne, Louisbourg subit le blocus de son port en 1755. Drucourt eut alors à réagir rapidement, entre autres pour empêcher la famine dans la population et consolider les défenses de la forteresse. Rien n’y fit vraiment puisque Louisbourge dut capituler en juillet 1758, devant les 27 000 hommes que commandait le général Jeffery Amherst. Drucourt quitta Louisbourg pour la France le 15 août, quatre ans après son arrivée.
Complètement ruiné par la guerre, il reprit encore un peu de service dans la marine, mais rapidement se retira au Havre en raison de sa santé chancelante, altérée par le climat de Louisbourg. C’est là que Drucourt rendit l’âme, le 28 août 1762. Les autorités québécoises se sont aussi servi du nom de Drucourt pour baptiser un lac et deux voies de circulation, l’une à Québec, l’autre à Montréal. Dans cette dernière ville, la rue De Drucourt rappelle toutefois l’épouse d’Antoine de Bosc-Henry de Drucourt, Marie-Anne Aubert de Courserac, décédée deux mois après son mari.