L’affaire des Dames de Sainte-Famille
Dans l’histoire de la Nouvelle-France, 1667 est connue comme l’année de l’affaire des Dames de la Sainte–Famille.
L’association des Dames de la Sainte-Famille fut érigée canoniquement par Mgr de Laval et les règlements interdisaient à ses membres de pratiquer la danse et de fréquenter les réunions mondaines.
Mais, pendant le carnaval de 1667, quand Louis-Théandre Chartier de Lotbinière donna le premier bal au Canada, plusieurs dames de la Sainte–Famille oublièrent les prescriptions et dansèrent.
Les directeurs de l’association et Mgr de Laval décidèrent donc de suspendre les activités de la dite association.
L’intendant Jean Talon s’emporta et accusa l’évêque d’un empiétement de l’Église sur les libertés sociales. Le 14 mars 1667, le Conseil souverain jugea qu’on ne pouvait condamner les assemblées tenues durant le carnaval.
En effet, le Conseil souverain intervint dans la régie interne d’une association à laquelle on était libre d’adhérer et qui ne dépendait en rien de l’État. Cependant sa décision eut un grand effet sur les colons qui comprirent que l’État pouvait désormais intervenir dans toutes les affaires.
Le 23 août 1667, Jean Talon déclare la diminution de la dîme qui avait été fixée au treizième en 1663, mais n’avait pas encore été mise en vigueur parce que les habitants de la colonie s’y étaient opposés. M. Talon arrête la dîme au vingt-sixième pour 20 ans, ce qui ne plaît pas au clergé. Néanmoins, Mgr de Laval accepte cette décision.
Ces faits témoignent des préoccupations de l’intendant pour les habitants de la colonie.
L’autre polémique fut l’interdiction de la traite des boissons enivrantes aux Indiens. Le 10 novembre 1668, le Conseil souverain émet une ordonnance autorisant la traite de l’eau-de-vie, mais faisant défense aux Indiens de s’enivrer. Mgr de Laval ne signa pas le procès-verbal de la réunion correspondante.
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