Le Canada et Terre-Neuve ont signé un accord militaire
L’honorable C. G. Power signe une entente militaire avec les représentants du gouvernement de l’île. – L’intervention des États-Unis – Les Terre-Neuviens dans l’armée canadienne
St-Jean, Terre-Neuve, 21 août 1940. (P.C. – Câble). La possibilité de l’annexion de Terre-Neuve au Canada est de nouveau discutée, aujourd’hui, à la suite de l’alliance militaire que viennent de conclure les deux pays. Les citoyens de l’île n’y sont pas défavorables. La seule objection qu’ils posent à l’annexion est d’ordre économique. On croit que les commerçants ou les industriels, qui vendent surtout du poison, du bois de pulpe et du minerai d’acier, subiraient la concurrence directe des industriels des provinces maritimes. On craint également une augmentation des taxes.
St-Jean, Terre-Neuve, 21 août 1940. (P.C. – Câble).Une alliance défensive a été conclue, aujourd’hui, entre le Canada et Terre-Neuve, pour la protection de l’île qui est la première ligne de défense de l’hémisphère occidental.
Un communiqué officiel publié à l’issue des pourparlers de la journée’ déclare que le ministre de la défense nationale, l’hon. C. G. Power, et les représentants de l’île ont conclu une entente générale sur tous les points du projet coordonnant les moyens de défense. On a aussi décidé au cours de la conférence de continuer ces pourparlers.
Il est impossible, ce soir, de dire jusqu’à quel point les représentants ont discuté la possibilité pour les États-Unis d’acquérir des bases navales et aériennes à Terre-Neuve, mais les observateurs croient que le projet a été mis de l’avant.
Dans la capitale, aujourd’hui, les Terreneuvas se sont vivement intéressés à la nouvelle que le gouvernement avait offert des bases aux États-Unis. On a discuté longuement la possibilité de nouvelles constructions sur l’île si le gouvernement américain accepte la proposition des Anglais.
Cependant le communiqué publié à l’issue de la conférence ne traite que des relations entre le Canada et Terre-Neuve. Il ne faudrait pas, cependant oublier l’importance que l’on donne au fait que l’île est la première ligne de défense de l’hémisphère occidental.
M. Power et les officiers des armées de terre, de mer et de l’air qui l’accompagnent, devaient revenir, aujourd’hui, par avion, dans la Nouvelle-Écosse pour continuer leurs inspections du système de défense de l’est, mais la mauvaise température les a obligés à remettre l’envolée à demain.
M. Power est accompagné des officiers suivants : le vice-amiral de l’air L. S. Breadner, chef de l’état-major de l’air; le major-général, W. H. P. Elkins, commandant de la défense de l’est; le commodore H. E. Reid, commandant de la côte de l’Atlantique, et le commodore de l’Air N. R. Anderson, chef de l’aviation de l’est. Ils ont conféré avec le gouverneur sir Humphrey Walwyn, le commissaire de la défense L. E. Emerson et d’autres membres de la commission qui administre l’île.
Bien que l’alliance défensive ait été signée, les représentants ont refusé de faire plus de commentaires que n’en dit le communiqué officiel. On croit, cependant, que le Canada s’est engagé à défendre Terre-Neuve comme son propre sol et que les autorités de l’île ont accepté. L’alliance prescrirait la défense complète de l’île.
Selon les observations du représentant de la Presse Canadienne, l’opinion à Terre-Neuve est favorable à toute entente que peut conclure la commission gouvernementale avec les autorités canadiennes pour protéger l’île par le système de défense de l’est.
Terre-Neuve a des centaines d’hommes dans la marine militaire et marchande, de même que dan l’artillerie côtière de la Grande-Bretagne. On est conscient de la guerre et de la position stratégique de l’île dans l’Atlantique nord. Plusieurs désirent également servir dans les troupes canadiennes, non seulement pour défendre Terre-Neuve, mais aussi les côtes de l’est de l’Atlantique.
Pour en apprendre plus :