Région administrative de l’Abitibi
Région de l’Abitibi : Le mot abitibi vient de l’algonquin aphito, signifiant la moitié ou la demie et nipi, eau, pour former un mot qui signifie eau montoyenne ou l’eau qui se rencontre à mi-chemin, eau à la hauteur des terres. Le terme explique bien que ce territoire se trouve à environ 265 mètres d’altitude, sur la ligne de partage des eaux entre le bassin versant du Saint-Laurent, au sud, et celui de la baie James, au nord. Abitibi est aussi le nom d’un petit groupe d’Algonquins vivant sur la rive ontarienne du lac et qui décrit sa situation à mi-chemin entre les postes de la baie d’Hudson et ceux de l’Outaouais.
Les Relations des Jésuites de 1660 font mention du peuple Outabitibek. Sur la carte de la région dressée par Hubert Jaillot en 1685, il désigne la région et l’étendue d’eau comme le lac des Taqbitibis, dans la partie supérieur du lac et les terres environnantes et lac Piscoutagamy, dasn sa partie inférieure.
Atteinte en 1686 par le chevalier de Troyes, le père Silvy et les frères le Moyne D’Iberville, l’Abitibi fait partie de l’immense Terre de Rupert que la Compagnie de la Baie d’Hudson a possédé pendant les deux siècles qui ont suivi l’obtention de sa charte en 1670. En 1686, le chevalier de Troyes chasse les Anglais de leurs positions militaires et commerciales à la baie d’Hudson. Dès le XVIIe siècle, donc cette région est au centre de la rivalité franco-anglaise pour assurer le contrôle de la traite des fourrures. De Trioyes construit un fort sur la rive est du lac Abitibi, qui demeurera actif jusqu’à la Conquête. La Compagnie du Nord-Ouest prend alors la relève, suivie de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui y conserve un poste de traite jusqu’en 1922.
En 1870, le gouvernement d’Ottawa se porta acquéreur de la Terre de Rupert qui devenait une partie des Territoires du Nord-Ouest. Une trentaine d’années plus tard, soit en 1898, l’Abitibi est détachée des Territoire du Nord-Ouest, notamment du district d’Ungava et passe au gouvernement du Québec qui pousse alors ses frontières plus au nord, jusqu’à la rivière Eastman. L’Abitibi, se définissant à l’origine en fonction de l’hydrographie, comprenait les bassins des tributaires du sud de la baie James, notamment ceux de la Nottaway et de l’Harricana.
Cette région naturelle, partagée également entre l’Ontario et le Québec, riche en mines, en forêts et, à un moindre degré, en terres arables, a été ouverte à la colonisation en 1912, à la faveur de la construction du chemin de fer Transcontinental, et surtout à partir de 1916, lorsque cette voie ferrée se rendit à Québec en passant par La Tuque. La plupart des nouveaux venus proviennent alors des comtés de Portneuf, de Nicolet, de Champlain et de Montmagny. Ils s’installent sur les bonnes terres près du lac Abitibi et ailleurs dans la région.
Le lac Abitibi permet, vers 1920, à quelques colons de pénétrer plus profondément sur le territoire et de fonder la municipalité de Palmarolle.
Il faut attendre 1915 pour que l’orthographe du mot Abitibi soit définitivement fixé, à la suite d’une décision de la Commission de géographie qui avait dû faire son choix entre cette forme et celles de Abbitibi, Abitibbi et Abbitibbi. Auparavant, d’ailleurs, des graphies nombreuses et variée désignaient les terres comme Outabitibek (1660), Tabitibis (1684), Tibitibis (1698), Abitibis (1705), Abbetikis (1736), Outabytibis (1753), Abittibes (1805).
La région occupe les fonds argileux et sableux Clay Belt, d’un grand lac post-glaciaire, le Barlow-Ojibway. Depuis les débuts de la colonisation, le nom amérindien qui identifiait cette région naturelle a servi ensuite à nommer des espaces administratifs et électoraux dont les limites, variables vers le nord, ont également chevauché sur le Témiscamingue au sud, région ouverte à la colonisation une trentaine d’années plus tôt que l’Abitibi.
L’industrie forestière se servira longtemps du lac Abitibi pour le flottage des billots et comme point de rassemblement du bois.
Le territoire est divisé en deux circonscriptions électorales, soit l’Abitibi-Est et l’Abitibi-Ouest.
D’une superficie de 24 749 kilomètres carrés, la circonscription électorale d’Abitibi-Est compte treize municipalités, la plus importante étant la ville de Val-D’Or avec près de la moitié de la population totale de cette circonscription. Cette circonscription comprend aussi la réserve indienne algonquine de Lac-Simon, de même que sept territoires non organisés, où sont situés cinq hameaux et un bureau de poste, Beattyville. Établie en 1944, la circonscription électorale de l’Abitibi-Est résultait de la subdivision de celle d’Abitibi dont la création remontait à 1922. La population, presque aux trois quarts urbaine, est employée aujourd’hui dans le secteur forestier et les industries connexes, de même que dans l’extraction de l’or, de l’argent, de cuivre et de zinc.
La circonscription d’Abitibi-Ouest couvre une superficie de 11 648 kilomètres carrés, soit environ deux fois moins que celle d’Abitibi-Est. Cette circonscription électorale compte toutefois plus de municipalités, soit 41, dont une vingtaine comprennent moins de 500 habitants. Les aures ne sont guère plus peuplées, sauf Amos et La Sarre qui regroupent près de 46% de la population totale de la circonscription. Ce territoire inclut également la réserver indienne algonquine de Pikogan et quatre territoires non organisés, soit Lac-Chicobi, Lac-Despinassy (en partie), Lac-Duparquet et Rivière-Ojima. À l’instance de la précédente, cette circonscription électorale, établie en 1944, résultait de la subdivision de celle d’Abitibi dont la création remontait à 1922. Rurale à plus de 65 pour cent, la population s’occupe des emplois reliés aux secteurs de L’agriculture et de la forêt. Les deux principaux pôles de développement sont les villes d’Amos et de La Sarre, la première par les services dispensés et la seconde par son industrie. La présence du lac Abitibi adoucit le climat et permet à la zone de La Sarre de bénéficier d’un potentiel agricole intéressant.
Au sud-ouest de la ville de La Sarre se situe la lac Abitibi, une vaste étendue d’eau d’une superficie de 878 kilomètres carrés. Ce las se situe principalement en Ontario et constitue un important élément du bassin de la baie James.
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